Anne Genetet 3:26
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Laetitia Drevet , modifié à
Alors que le monde entier ferme des frontière face à l'épidémie de coronavirus, environ 850.000 Français sont encore bloqués à l'étranger. Leur rapatriement est en cours, mais représente un véritable casse-tête, explique Anne Genetet, députée LREM des Français de l'étranger, au micro d'Europe 1. 
INTERVIEW

"C'est une situation angoissante, pour eux et pour les familles." Alors que les victimes du coronavirus se multiplient à travers le monde, environ 850.000 Français restent à ce jour coincés à l'étranger. "Les vols commerciaux s'annulent les uns après les autres", explique Anne Genetet, députée LREM des Français de l'étranger, invitée d'Europe 1 jeudi matin. Et soupire : "C'est une terrible galère."

Parmi eux, 50.000 personnes bloquées hors de l'Union européenne sont des Français dits "de passage", en vacances par exemple, ou partis rendre visite à leurs familles. Leur rapatriement est bien entamé, et va se poursuivre dans les jours à venir. "Ils étaient 130.000 la semaine dernière", précise Anne Genetet.

"Certains dorment dans la rue"

Le gros du contingent, soit 800.000 personnes environ, ce sont les Français qui étaient jusqu'ici durablement installés à l'étranger : les expatriés et les étudiants en échange notamment. "Beaucoup de travailleurs perdent leurs emplois, et donc leurs titres de séjour", déplore la députée. Car le confinement pousse par exemple beaucoup de boutiques et de restaurants à licencier les jeunes Français venus travailler à l'étranger. "En Australie par exemple, certains n'ont plus de ressource du tout, et dorment dans la rue", affirme Anne Genetet. 

Pour leur venir en aide, les autorités consulaires abattent, dit-elle, "un boulot de dingue". Les consulats tentent de trouver des places dans les avions encore en circulation, et des logements d'appoint pour les plus en difficulté. "Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, parle chaque jour à ses homologues pour se coordonner. On essaye de peser localement sur les autorités pour qu'elles nous laissent poser un avion et le faire repartir", explique la députée.

Alors que les frontières se ferment de plus en plus hermétiquement à travers le monde, le rapatriement des Français est devenu un casse-tête. "A Lima, il a fallu faire ouvrir l'aéroport militaire pour rapatrier les Français, car l'aéroport civil était déjà fermé...", raconte Anne Genetet.

Autre cas complexe : les Français coincés à l'étranger et atteints du Covid-19. En Nouvelle-Zélande par exemple, le confinement d'un patient dure un mois, et les autorités refusent de laisser embarquer une personne infectée avant la fin du délai.