Les hôpitaux du sud-est craignent une nouvelle saturation. 1:32
  • Copié
Frédéric Michel, édité par Océane Herrero
La Commission européenne recommande de limiter tous les déplacements vers la région Provence-Alpes-Côte d'Azur en raison d'une nouvelle flambée de l'épidémie. Sur place, les soignants se préparent à déprogrammer des opérations et craignent que le point de saturation des hôpitaux ne soit prochainement atteint.

Alors que le gouvernement tente de réévaluer les mesures sanitaires pour contenir l'épidémie de coronavirus, les chiffres s'affolent dans le sud-est de la France. Et plus particulièrement dans deux départements : les Alpes-Maritimes et le Var. Dans le premier, et malgré le couvre-feu fixé à 18 heures, neuf personnes sont mortes dans les hôpitaux et 40 en EHPAD. Après une période d'accalmie, les patients qui ont contracté le virus sont à nouveau de plus en plus nombreux.

La situation est très similaire dans le Var. En une semaine, le département a comptabilisé 58 décès, dont 35 dans des EHPAD. Trois établissements pour personnes âgées sont particulièrement touchés à Toulon, Saint-Tropez et Fréjus. Les clusters se multiplient par ailleurs et 55 personnes sont actuellement en réanimation dans les hôpitaux du département. La moitié d'entre eux a moins de 65 ans.

"C'est tendu"

Romain Alexandre, délégué départemental de l'Agence Régionale de Santé, ne cache pas son inquiétude. "On n'est pas dans une situation de saturation, des lits restent disponibles, mais c'est tendu. Nous allons probablement, d'ici à quelques jours, procéder à quelques déprogrammations pour permettre de disposer de ressources médicales et paramédicales pour armer davantage de lits." Or, c'est ce scenario de crise, celui qui impose de choisir entre les patients, que les responsables hospitaliers veulent à tout prix éviter.

Christian Estrosi resserre la vis à Nice

Un message entendu par le maire de Nice, qui a décidé de prendre le taureau par les cornes. Christian Estrosi a signé un arrêté pour interdire les locations saisonnières dans sa ville, et ainsi éviter l'afflux massif de touristes pour les vacances de février. "Personne n'a intérêt à ce que, simplement pour grappiller quelques jours de location, nous faisions prendre un risque collectif en faisant venir un flux important de population à risque", explique-t-il auprès d'Europe 1. "Nous communiquons dès aujourd'hui pour éviter aux gens de réserver."

Christian Estrosi réclame également la réalisation de tests PCR aléatoires dans les gares et à l'aéroport. Il souhaite enfin traquer les fausses attestations PCR, ce document étant désormais nécessaire pour entrer sur le territoire français.