Emmanuel Macron va annoncer lundi soir une prolongation du confinement. 4:34
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Antoine Terrel
Alors qu'Emmanuel Macron doit annoncer lundi soir une prolongation du confinement, l'enfermement prolongé, seul ou en famille, peut mettre notre moral et nos nerfs à rude épreuve. Invitée de Sans-rendez-vous, sur Europe 1, la spécialiste en psychologie positive Audrey Akoun a donné quelques conseils pour éviter de craquer. 

Après près d'un mois coincé à son domicile, comment ne pas craquer ? Alors qu'Emmanuel Macron doit annoncer lundi soir une prolongation du confinement, pour continuer de ralentir la propagation du coronavirus, les nerfs de nombreux Français sont mis à rude épreuve, entre lassitude face à l'enfermement et inquiétude pour leur avenir professionnel. Invitée de Sans rendez-vous, sur Europe 1, la spécialiste en psychologie positive Audrey Akoun nous livre quelques conseils pour garder le moral. 

Comprendre qu'il est normal de craquer

Au micro de Mélanie Gomez, Audrey Akoun assure qu'il est "normal de craquer", après quatre semaines de confinement. "On sait que ça va prendre fin, mais on ne sait pas quand. C'est très anxiogène et déstabilisant pour notre cerveau", dit-elle encore, évoquant également la promiscuité forcée au sein des foyers et la fatigue qui s'accumule.

Ne pas se mettre la pression sur les devoirs des enfants

"J'encourage les parents à lâcher prise sur la question des devoirs", insiste Audrey Akoun. Selon la spécialiste, au delà des savoirs scolaires, cette période peut permettre aux enfants "d'apprendre autre chose, des choses importante de la vie". "Demandez à vos enfants de participer aux tâches ménagères", conseille-t-elle. "Apprendre l'autonomie, à se débrouiller tout seul, c'est aussi important que les maths et la géographie." 

Et varier les loisirs

Le confinement peut donc être aussi l'occasion de "passer un autre temps avec nos enfants, pour se cultiver, jardiner, et puis aussi pour ne rien faire", explique Audrey Akoun. Ainsi, elle recommande notamment les jeux de société en famille, les mimes, mais aussi la cuisine, même si toutes vos recettes de gâteaux sont déjà épuisées après un mois de confinement. "On peut mettre les enfants à la fabrication de cocktails. Cela permet de travailler les proportions, les fractions", dit-elle. Lorsque vous cuisinez, vous pouvez aussi demander à votre enfant de lire les recette de cuisine à voix haute pour l'entraîner à la lecture. 

"Si vous avez un jardin, faites un potager, déterrez de la terre", poursuit Audrey Akoun. "Et pour ceux qui sont dans un appartement, cela n'empêche pas de bouger, de faire des batailles de polochon, de danser dans son salon, etc." 

Ne pas hésiter à s'isoler 

Si les personnes confinées seules souffrent de la solitude, les familles enfermées dans leur appartement peuvent, elles, craquer en raison de cette promiscuité extrême et de la difficulté de mêler travail et gestion de la vie de famille. Audrey Akoun conseille ainsi aux parents de "mettre en place quelques routines pour garder un cadre un peu temporel, mais aussi de laisser des temps à chacun pour se relayer". 

Et que ce soient les parents ou les enfants, chacun des membres de la famille a besoin de conserver des moments lors desquels il peut rester seul. "On en a vraiment besoin", insiste Audrey Akoun, qui invite à être capable de confier à son conjoint ce besoin de solitude, quitte à manger dans sa chambre. "A partir du moment où c'est bien formulé, ça sera bien accepté", rassure-t-elle, "c'est une question de communication." 

Ce besoin de solitude, précise la thérapeute, est aussi valable pour les enfants. Aussi, si votre enfant veut rester dans sa chambre, "laissez-le. Il faut se respecter les uns les autres", dit-elle encore. 

Communiquer avec ses proches et amis

"C'est primordial", explique Audrey Akoun, notamment pour les enfants qui doivent, si possible, garder contact avec leurs amis. Plus globalement, la spécialiste invite à privilégier les services de messagerie en vidéo. "Ce qui nous manque, c'est de se toucher, de s'embrasser, mais surtout d'échanger des sourires. Dès qu'on peut faire de la visio, cela fait du bien au cerveau."