Consentement, prélèvement, résultats : les étapes du test salivaire dans les écoles

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Rémi Duchemin , modifié à
A partir de lundi débute dans un certain nombre d’établissements scolaires une campagne de dépistage du coronavirus à partir de tests salivaires. Lionel Barrand, le président du Syndicat des jeunes biologistes médicaux (SJBM), explique sur Europe 1 les étapes concrètes de cette nouvelle campagne. 
INTERVIEW

Les élèves de la zone A (académies de Besançon, Bordeaux, Clermont-Ferrand, Dijon, Grenoble, Limoges, Lyon et, Poitiers) retournent en classe lundi matin, et certains d’entre eux vont avoir droit à une nouveauté : des tests salivaires pour détecter le coronavirus. Le ministère de l‘Education nationale souhaite qu’à terme, 200.000 de ces dépistages d’un nouveau genre, moins invasifs que le prélèvement par écouvillon nasal, soient effectués par semaine. L’objectif ne sera pas rempli tout de suite, car il faut d’abord mettre en place un protocole bien précis, dont Lionel Barrand, le président du Syndicat des jeunes biologistes médicaux (SJBM), précise les étapes lundi sur Europe 1.

Choix des établissements et consentement des parents

Tous les établissements scolaires ne seront pas concernés. "Ce qui a été décidé, c'est que ce sont le rectorat et l'Education nationale qui décident les établissements à tester", explique Lionel Barrand. "Le matériel est ensuite envoyé à l'établissement scolaire en partenariat avec les laboratoires de proximité et ce sont des auto-prélèvements salivaires qui sont faits chez les élèves."

Pas tous les élèves, toutefois, mais seulement ceux dont les parents auront donné leur consentement. "C'est là aussi l'Éducation nationale qui doit recueillir le consentement des parents pour les élèves mineurs", poursuit le biologiste. Ceci explique que la campagne de vaccination mettra un peu de temps à trouver son rythme de croisière.

Prélèvement sous la supervision d’un adulte

Les élèves qui le souhaitent pourront donc effectuer ce test salivaire, qui ne consistera pas en un simple crachat. D’où la nécessaire présence d’un adulte pour superviser le prélèvement. "Ce n'est pas un crachat d'expectoration, c'est vraiment de la salive qu'il faut avoir. Donc, il y a des modalités précises de recueil et c'est ça, justement, qu'on va devoir vérifier avec un superviseur", précise Lionel Barrand.

L’adulte aura une autre responsabilité : "l'identito-vigilance". Il faudra donc "vérifier que c'est bien l'identité du bon élève. Il ne s'agirait pas de se tromper de tubes et d'élève", prévient le biologiste.

Des résultats rapides… et fiables

Une fois le prélèvement effectué, le laboratoire prend le relais. "Les laboratoires s'organisent avec l'établissement scolaire et les échantillons seront rapatriés dans les délais les plus courts possibles pour qu'ils soient ensuite traités et analysés afin d'avoir les résultats le plus rapidement possible sous 24 heures", détaille Lionel Barrand. Car l’objectif est bien d’empêcher un élève qui serait testé positif de se rendre en cours le lendemain du prélèvement. "Pour la grande majorité des cas, on va pouvoir rendre les résultats très, très, très rapidement", assure le biologiste.

Des résultats rapides donc, mais aussi un minimum fiables. "Le test salivaire est un peu moins performant que le test naso-pharyngés, mais on ne peut pas non plus descendre en dessous d'un seuil de sensibilité", rassure Lionel Barrand. "Parce que si c'est une chance sur deux, il n'y a pas d'intérêt. Et là, ce qui a pu être démontré, c'est qu'avec les tests PCR à l'heure actuelle, qui sont en cours de validation et pour certains déjà validés sur la salive, les performances sont acceptables. Moins bonnes que la PCR, mais acceptables, surtout au vu de l'acceptabilité du test qui est bien meilleur en salivaire qu'en naso-pharyngé."