La «taxe Zucman c'est une connerie» mais «il faut y aller», assure Sylvain Maillard

Les gouvernements changent mais "l'Himalaya de difficultés", dont parlait François Bayrou, demeure. Effectivement, son successeur à Matignon, Sébastien Lecornu, hérite d'épineux dossiers, comme la construction d'un budget 2026, alors même qu'il doit constituer un gouvernement capable de résister à la censure. 

Si la droite se montre particulièrement intransigeante avec le Premier ministre, la gauche ne sait trop sur quel pied danser, mais demande tout de même des concessions importantes. Parmi elles, l'instauration de la décriée taxe Zucman, visant à taxer les plus grandes fortunes de France. Une concession qu'il va falloir octroyer aux socialistes selon le député Sylvain Maillard, invité de la Grande interview CNews-Europe 1.

Une taxe contre les entreprises ?

"Il faut qu'il y ait une négociation entre partis de gouvernement pour faire en sorte qu'on ait un budget", assure Sylvain Maillard au micro de Sonia Mabrouk. Le député Ensemble pour la République de Paris, pense notamment à la taxe Zucman. S'il rappelle s'être "battu contre" la taxe au sein de l'hémicycle, l'élu avoue que ne pas avoir de budget "coûterait plus cher" qu'octroyer cette concession aux socialistes. 

Demande effectivement chère au Parti socialiste, l'ancien président François Hollande s'est encore montré favorable à son instauration, ce week-end. "Je pense que ce sont les plus aisés qui doivent être appelés", a appuyé le député de Corrèze, au même titre que son chef de file, Olivier Faure.

Si pour le parti de la rose, il est normal de taxer davantage les hauts revenus, en raison de l'accroissement des "revenus du capital" et non "du travail", pour Sylvain Maillard, cette taxe reste tout de même "une connerie". Le chef d'entreprise en veut pour exemple, Mistral. La première entreprise française d'intelligence artificielle "n'aurait pu exister en France" avec une taxe Zucman. "Pourquoi ? Parce qu'en fait, elle ne gagne pas d'argent, elle perd de l'argent en permanence. Mais elle a une valorisation de plusieurs milliards". Ainsi, les propriétaires de l'entreprise n'auraient été en capacité de payer la taxe. 

Des concessions en échange d'un budget

"Il faut y aller parce que les socialistes disent qu'ils veulent absolument un symbole", confesse Sylvain Maillard. Le député de Paris explique donc que le manque de budget, poussé par une instabilité politique comme la censure d'un gouvernement, coûterait bien plus cher au pays que les concessions au PS. 

Le chef du parti Renaissance à Paris donne à titre d'illustration le cas de l'armée. Alors que la loi de programmation pour la Défense a été votée, l'absence de budget créerait d'importants "retards dans les commandes et dans les livraisons". Illustration similaire dans le secteur de l'entreprise : "ce qu'il y a de pire c'est l'attente", soutien Sylvain Maillard, avant d'ajouter qu'"en économie, c'est la confiance le plus important. Donc c'est très important d'avoir un budget".