Dans le camp présidentiel, les rumeurs du retour du 49.3 divisent
Ce mardi, les députés ont entamé les débats sur le PLFSS, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, tandis que le vote sur le PLF, inachevé, a lui été repoussé. Face à l'impasse budgétaire, le gouvernement n'exclut pas de revenir au 49.3, permettant un passage en force, même si Sébastien Lecornu s'était engagé à ne pas l'utiliser.
Face à une Assemblée nationale plus fracturée que jamais, le locataire de Matignon sait que sans passage en force, il est contraint de trouver une majorité. Le problème est, qu'à ce stade, rien ne garantit que les 69 élus socialistes accordent leur voix aux deux textes, qu'ils qualifient eux-mêmes de "musée des horreurs".
"Matignon est tenu par le Parti socialiste"
Alors le camp présidentiel se déchire sur la conduite à tenir. Tandis que les élus Modem, à commencer par leur chef de file à l'Assemblée, Marc Fesneau, réclament haut et fort un 49.3 de compromis, c'est-à-dire pour acter "ce sur quoi il y a un accord avec la gauche".
Les troupes de Gabriel Attal sont plus sceptiques : "C'est une option, mais il faudrait vraiment être fort en pirouettes", ironise un député. Un poids lourd du parti dénonce un camouflet énorme et balaie cette possibilité : "Matignon est tenu par le Parti socialiste, ils trouveront bien un accord", résume-t-il.
À gauche, au sein des troupes socialistes, la question divise également. Puisque d'une part, en cas de 49.3, le parti devrait renoncer à voter la motion de censure qui suivrait immédiatement.
Mais d'autre part, en cas de budget par ordonnance, ce serait la copie initiale du gouvernement qui serait appliquée, sans tenir compte d'aucun des acquis de la gauche lors des débats budgétaires, hormis la suspension de la réforme des retraites.