Valérie Pécresse 0:51
  • Copié
Mathilde Durand , modifié à
Valérie Pécresse, présidente de la Région Île-de-France, est l'invitée d'Europe 1. A quelques heures de la présentation de la deuxième phase du déconfinement par Edouard Philippe, elle se dit "prête à assumer des mesures de vigilance renforcées" si l'Île-de-France passe en vert. 
INTERVIEW

La deuxième étape du déconfinement doit être présentée ce jeudi par le Premier ministre, Edouard Philippe, avec la levée de certaines restrictions mais surtout une nouvelle carte du déconfinement en France. Quatre régions sont toujours en rouge : Hauts-de-France, Grand Est, Bourgogne-Franche-Comté et Île-de-France. Et à l'échelle régionale de la carte classique, seule cette dernière pourrait rester en rouge, à cause de ses 7.000 patients hospitalisés dont plus de 600 encore en réanimation. Valérie Pécresse, présidente de la Région, se dit "prête à assumer des mesures de vigilance renforcée", sur Europe 1. 

Prête à assumer ses responsabilités

"Je crois que le déconfinement, le passage au vert, est souhaité ardemment par tous les Franciliens, moi-même je le souhaite ardemment. Mais je sais aussi qu'il reste des foyers de contamination dans la Région, donc j'attends le verdict des autorités sanitaires", explique-t-elle. 

"Je suis prête à assumer des mesures de vigilance renforcées, si nous passions en vert en Île-de-France", assure la présidente de Région. "Je pense au port du masque obligatoire dans les transports en commun jusqu'à la fin de l'épidémie, aux règles de distanciation physique qui doivent s'appliquer dans les transports, au filtrage des personnes, au maintien de l'attestation employeur, au lissage des heures de pointe..."

Contre un changement de couleur par département 

Certaines sources évoquaient un déconfinement "départementalisé" dans la Région Île-de-France, avec un classement en rouge ou en vert affiné selon les données par département. Une décision qui serait trop complexe selon Valérie Pécresse. "L'Île-de-France, c'est d'abord des transports, des déplacements. Nos destins sont liés entre tous les départements", souligne-t-elle. 

"Nous sommes prêts à nous contraindre davantage mais c'est vrai que nous avons tous envie que l'activité reprenne, que les parcs et jardins rouvrent, tout cela sous surveillance et avec la prudence nécessaire", ajoute Valérie Pécresse. 

Pour une ouverture des parcs et jardins

La réouverture des parcs et des jardins est très attendue par les résidents des zones rouges. Plusieurs élus, dont Anne Hidalgo, plaident en ce sens. "Aujourd'hui on est capable (...) de faire respecter des distanciations physiques", défend la présidente de la Région Île-de-France. "Je crois qu'on pourrait le faire dans les parcs et jardins et je crois aussi qu'il y a un effet pervers à maintenir ces parcs et jardins fermés, celui d'agglutiner les personnes dans les rues, sur le Canal Saint-Martin." 

Elle plaide pour l'union des forces des élus mais aussi pour plus de confiance. "Les élus locaux sont prêts à prendre leurs responsabilités. Il faut leur faire confiance. On peut faire confiance aussi au civisme des franciliens et le contrôle par les autorités de ces règles."

La question du lycée 

Autre enjeu des annonces d'Edouard Philippe, la réouverture de certaines classes au collège et des lycées, compétence régionale. Valérie Pécresse demande la réouverture de ces derniers, avant la fin de l'été. "Il faut renouer le contact pédagogique avec tous les élèves que l'on a perdu de vue. C'est notamment une réalité dans les lycées professionnels où les chiffres sont très alarmants. On est à 40, 50% d'élèves qu'on a perdu de vue à cause du confinement", constate-t-elle. "Et puis on est à un mois du bac français, j'aimerai que le gouvernement nous dise s'il va y avoir un bac qui va être passé, c'est quand même la moindre des choses de le savoir !"

Elle l'affirme : en Île-de-France, tout est prêt pour la réouverture des établissements du secondaire. Elle appelle cependant à une modification des horaires : 9h30 le matin pour lisser les heures de pointe. "Nous sommes mûrs aujourd'hui pour un pas en avant vers plus de libertés, plus d'activités", conclut-elle.