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Joanna Chabas, à Paris, édité par
À Paris, où les bars ne rouvriront pas le 2 juin, les établissements ont décidé d'installer des comptoirs qui donnent sur la rue. Ce qui oblige les consommateurs, pas mécontents, à s'installer sur la chaussée pour savourer "un goût de dolce vita".
REPORTAGE

Place de la Contrescarpe, dans le 5e arrondissement de Paris. En cette fin après-midi, jeudi, de nombreux groupes d'amis se réunissent autour de la fontaine. Ensemble, ils boivent des pintes de bières, servies par le seul bar ouvert de cette place du centre de la capitale. Logique : Paris, comme le reste de l'Île-de-France, les Hauts-de-France, le Grand Est et la Bourgogne-France-Comté, est en zone rouge en raison du coronavirus.

Dans ces zones, bars et restaurants ne devraient pas rouvrir le 2 juin, comme cela se profile pour les établissements de la zone verte, qui attendent avec impatience le discours d'Édouard Philippe sur la deuxième phase du déconfinement, jeudi après-midi.

"Un besoin de sortir"

Mais si les bars n'ont pas le droit d'accueillir leurs clients à l'intérieur, ils peuvent en revanche vendre les consommations avec un comptoir qui donne sur la rue. C'est ce qui se passe place de la Contrescarpe, où il n'y a ni chaises ni terrasse. Pas grave, pour Gabriel : "Cela a un petit goût de dolce vita d'être obligés d'être dehors", assure ce Parisien, assis sur le rebord de la fontaine avec sa petite amie. "On n'a plus l'impression que le Covid-19 existe. C'est hyper agréable de découvrir Paris comme ça. Nous, on est des filous, on trouvera toujours des solutions pour passer des bons moments."

" Il y a une certaine distanciation sociale, on ne se rapproche pas forcément des gens "

Filous, et surtout heureux de ne plus devoir rester toute la journée dans des petits logements comme jusqu'au 11 mai. "Pour les Parisiens, ceux qui habitent en appartement, c'est vraiment un besoin de sortir, de voir du monde, d'aller boire un coup, de se promener, de se poser", affirme Marie, autre Parisienne croisée sur la place.

En revanche, presque personne ne porte des masques : seulement une poignée sur la cinquantaine de Parisiens présents mercredi soir dans ce lieu habituellement très fréquenté par les jeunes adultes. "D'accord, il y a beaucoup de monde, mais il y a une certaine distanciation sociale, on ne se rapproche pas forcément des gens", se rassure Bilal. "Quand ils sont assis, les gens respectent ce qui doit être suffisant." Des gestes barrières appliqués tant bien que mal à l'extérieur, avant une hypothétique réouverture des bars cet été dans la capitale.