Le doute subsiste quant à la nécessité pour les Français de porter un masque. 1:49
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Coline Vazquez
C'est une question qui occupe l'actualité depuis plusieurs semaines : "Le gouvernement a-t-il menti aux Français sur l'utilité des masques ?" Vendredi, nous avons posé la question à la porte-parole LaREM et députée des Yvelines, Aurore Bergé, ainsi qu'au président du groupe LR au Sénat, Bruneau Retailleau.  

C'est un débat qui revient continuellement et qui embarrasse l'exécutif. Alors que les autorités affirmaient il y a quelques semaines qu'il n'était pas utile pour les Français de porter un masque pour se protéger du coronavirus, le doute s'est installé. Et certains dénoncent une volonté de cacher la réalité : celle d'une pénurie de masques, réquisitionnés pour ceux qui affrontent la maladie chaque jour au sein des hôpitaux et Ehpad. 

Depuis, une interrogation demeure : le gouvernement a-t-il menti sur l'utilité de ces masques, comme l'a affirmé la journaliste et médecin Marina Carrère d'Encausse jeudi sur Europe 1 ? Nous avons posé la question à la porte-parole de la République en Marche et députée des Yvelines, Aurore Bergé ainsi qu'au président du groupe Les Républicains au Sénat, Bruneau Retailleau.  

Aurore Bergé, porte-parole LaREM et députée des Yvelines

"Personne n'a menti sur l'utilité de ces masques. D'ailleurs l'OMS, qui n'a d'autre intérêt que de protéger la santé de l'ensemble de la population mondiale, a fait exactement les mêmes recommandations que celle de la France. Ce qui est certain, et je pense que le Premier ministre l'a dit de manière claire : à partir du moment où on est confrontés à une pénurie mondiale parce que la Chine a souhaité, ce qu'on peut comprendre, réserver la production de ses masques d'abord à sa population, chaque Etat a géré la pénurie que cela causait. Et donc c'est la raison pour laquelle évidemment les masques ont d'abord été réservés à ceux qui en ont besoin.

Les Français n'ont pas besoin de masques FFP2 qui doivent, évidemment, être réservés aux soignants. Et d'ailleurs, il a été dit que, même avec des stocks beaucoup plus approfondis, ces masques FFP2, qui sont ceux qui protègent le plus dans le cas d'intervention invasive, ne doivent être réservés qu'aux soignants.

Mais je comprends tout à fait les doutes et les inquiétudes qui peuvent s'exprimer parce qu'on est tous face à une situation qui est douloureuse pour nos familles, nos parents, nos grand-parents, nos proches et amis. Donc je comprends que ces questions existent et qu'on souhaite savoir ce qu'il s'est passé ou mal passé et je pense qu'il faudra absolument tout dire... Mais l'exercice qu'a fait, encore une fois, le Premier ministre hier, c'est justement de tout mettre sur la table, d'assumer de dire ce que l'on sait et ce que l'on ne sait pas et d'expliquer aussi quel a été le niveau de préparation, quels sont les choix qui ont été faits... Mais en tout cas, ce qui est certain, c'est qu'il n'y a pas eu de mensonge, mais, confrontés à une pénurie mondiale, il y a juste eu des choix de protection qui ont été faits". 

Bruneau Retailleau, président du groupe LR au Sénat

Les choses sont claires. Moi, j'étais le 27 février à une réunion à Matignon avec le Premier ministre lors de laquelle on nous a dit qu'il n'y avait pas de problème. Le directeur général de la santé a indiqué le 26 février - et je le cite très précisément -: 'il n'y a pas de sujet de pénurie'. Or, on sait désormais que nous avons eu une stratégie qui a été inspirée non pas par les meilleures pratiques quand on disait que les masques étaient inutiles. C'est simplement qu'on voulait cacher la pénurie. Donc je pense que ça, c'est le passé, et j'ai vu et écouté attentivement le Premier ministre hier. J'ai senti qu'il y avait un effort de transparence. J'ai trouvé l'exercice réussi. J'ai suffisamment dit que la gestion avait été trop chaotique, qu'il y avait eu une cacophonie et un manque d'anticipation pour reconnaître quand les choses vont mieux.

D'ailleurs, c'est à la suite de mes interpellations que le gouvernement a pris un décret pour autoriser toutes les collectivités de France à commander des masques parce qu'on n'y arrivait pas. C'est aussi à la suite de mes interpellations qu'on a fait un pont aérien. Au départ, tout le monde a trouvé que c'était une demande fantasque. Aujourd'hui, s'il n'y avait pas de pont aérien, on n'aurait pas de masques arrivant de Chine en France."