Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, et le Premier ministre, Edouard Philippe, à l'Assemblée nationale. 1:46
  • Copié
Jean-Gabriel Bourgeois, édité par Tiffany Fillon , modifié à
Alors que l'épidémie de Covid-19 faiblit en France, le gouvernement doit s'expliquer mardi sur sa gestion de la crise. Il fera face à une commission d'enquête composée de députés de la majorité et de l'opposition. La question des stocks de masques et de la surmortalité dans les Ehpad devrait notamment être évoquée. 

La commission d'enquête sur le Covid-19 débute ses auditions mardi à l'Assemblée nationale. Les députés vont se pencher sur les insuffisances de stocks de masques, la stratégie de dépistage de la population ou encore sur la question de la mortalité dans les Ehpad.

Aucun sujet ne sera épargné au gouvernement, selon l'opposition. Le député LR du Vaucluse, Julien Aubert, souhaite par exemple soulever la question des stocks de masques. Pendant la crise, le gouvernement a en effet été accusé d'avoir menti sur le nombre de masques disponibles dans le pays. "La priorité c'est de distinguer ce qui relève de conditions normales d'impréparation et ce qui relève de mensonges délibérés", explique Julien Aubert. 

Démêler le vrai du faux

"Les Français peuvent comprendre que leurs responsables politiques ne soient pas omniscients. En revanche, ce que j'essaie de savoir, c'est dans quelle mesure, malgré le fait qu'il y avait une pleine information, on a dissimulé des choses aux Français", poursuit-il. 

Le premier à être interrogé sera Jérôme Salomon, le directeur général de la Santé. Son audition est prévue mardi à 17 heures. 

"Trouver des explications et des remèdes"

Les membres du gouvernement devront aussi s'expliquer face aux membres de la commission d'enquête. "Il y a manifestement des choses qui ont dysfonctionné", pointe son vice-président, le socialiste Boris Vallaud. "Il faut y trouver les explications et les remèdes. Lorsque le gouvernement pourra être mis en difficulté, la majorité ne pourra pas considérer que c'est faire de la petite politique que de creuser et de questionner", ajoute-il. 

La majorité, elle, souhaite aller plus loin que l'action de ce gouvernement. Elle envisage d'interroger tous les ministres de la Santé depuis 2009, date de la précédente pandémie, la grippe H1N1. Le but : tirer des leçons des défaillances passées pour que le pays soit mieux armé en cas de nouvelle crise.