Coronavirus : trois initiatives qui vont bouleverser nos habitudes à la plage

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Ugo Pascolo , modifié à
Si le coronavirus ne devrait pas empêcher les Français de partir sur les plages françaises cet été, les mesures sanitaires seront tout de même de rigueur. Dans "La France Bouge", Elisabeth Assayag et ses invités mettent en lumière trois initiatives pour vous permettre de profiter au mieux des bandes de sable, et même d'être sauvé en cas de noyade. 

Les Français devraient pouvoir aller à la plage cet été. Mais comme dans beaucoup d'autres domaines, le coronavirus va changer quelques habitudes. Mesures sanitaires obligent, pas question cette année de voir sa serviette collée à celle d'un inconnu pendant de longues heures, où même de profiter de la terrasse d'un bar de plage à moins d'un mètre d'une autre table. Dans "La France Bouge", Elisabeth Assayag et ses invités mettent en lumière plusieurs initiatives qui vont permettre d'aller se détendre au soleil, tout en respectant les règles de distanciation sociale. 

Réserver son carré de sable 

Maillot de bain enfilé, crème passée, tongs aux pieds et serviette sur l'épaule, vous êtes fin prêt pour profiter de la plage. Mais avez-vous pensé à réserver votre emplacement ? Vous serez peut-être obligé de le faire si la mairie de votre station balnéaire a décidé de faire appel à Elloha, une société qui a mis en place une application de réservation dédiée aux bandes de sables. "L'idée derrière cette application est d'éviter une cohue sur la plage", explique au micro d'Europe 1 Bernard Langlais, le directeur adjoint de l'entreprise.

Avec cette application, une "mairie pourra décider quelles zones de sa commune sont dédiées à la 'plage détente', définir des créneaux horaires, et même le nombre de personnes", détaille-t-il. Il y aura donc "un stock déterminé de places balisées", permettant ainsi d'avoir "une plage sereine où la distanciation est respectée". Une fois la réservation faite, il ne vous restera donc plus qu'à présenter votre SMS de confirmation à l'entrée de la plage ou lors d'un contrôle.

Des cabines de plage qui n'ont pas forcément vue sur mer

Si vous allez sur une plage avec des cabines, vos habitudes aussi risquent d'être bouleversées cette année. C'est notamment le cas à Dunkerque, où la mairie a décidé de mettre en place un protocole sanitaire strict pour ses "kiosques". Tout d'abord, la location ne se fait plus à la journée, mais "à la quinzaine", indique au micro d'Europe 1 Patrice Vergriete, le maire. Un choix motivé par la désinfection nécessaire entre deux locations.

Mais l'édile a également mis en place un "système croisé" pour éviter la proximité avec les cabines voisines. "Les jours pairs, les cabines avec un numéro pair pourront regarder la mer. Les autres jours, les vacanciers regarderont la digue et les badauds qui s'y promènent", explique-t-il. Tourner le dos à la mer la moitié de ses vacances n'est certes par l'idéal, mais le maire met en avant la nécessité sanitaire. Quant à la réservation d'une cabine, elle se fait dorénavant en ligne pour éviter "les files d'attente". Malgré ces mesures, Patrice Vergriete assure que déjà 250 vacanciers se sont manifestés dans les 48 heures suivant l'ouverture des réservations.

Distanciation de rigueur dans les bars et restaurants de plage

Après plusieurs heures sous le soleil, l'envie vous prendra sûrement d'aller vous hydrater ou d'aller manger un petit quelque chose dans l'un des bars et restaurants qui sont sur la plage. Mais là aussi, les mesures sanitaires sont de rigueur. Pour veiller à ce que le protocole soit bien respecté, "la mairie de Cannes a décidé de réorienter son service hygiène et santé pour aider les restaurateurs et plagistes à mettre en place très concrètement ces mesures", explique au micro d'Europe 1, Thierry Migoule, le directeur de cabinet de David Lisnard, maire de Cannes.

Distance entre les matelas et autres transats, mais aussi entre les tables des restaurants qui ont les pieds dans le sable, tout est prévu pour "assurer la sécurité des clients et des touristes", y compris "un nettoyage en profondeur des équipements à chaque changement de clients". Des mesures qui vont forcément limiter le chiffre d'affaires de ces établissements, mais la mairie a aussi prévu des mesures financières : "On exonère les plagistes de redevance pendant trois mois, tandis qu'on étale d'autres taxes dans le temps."

Une nouvelle méthode de sauvetage pour limiter les contacts ?

Réserver son carré de sable, respecter le fameux mètre de distance au bar... les habitudes vont être bouleversées pour les vacanciers et les plagistes cet été. Mais ce ne sont pas les seuls : les sauveteurs en mer doivent aussi changer de méthode pour se protéger du coronavirus. Comment en effet venir en aide à quelqu'un qui se noie sans risquer la contamination ? C'est la question à laquelle Jean-Luc Bartoli, le chef de la plage d'Argèles-sur-Mer, dans les Pyrénées-Orientales a répondu. 

"Lorsqu'on intervient sur une personne victime de noyade, on se retrouve joue contre joue, puisqu'il faut la remorquer", explique-t-il. Une proximité "nécessaire pour libérer la voie aérienne de la victime" et faire en sorte que "sa tête ne soit plus immergée". Un laps de temps durant lequel la tête du sauveteur est donc collée à celle de la victime, très loin du mètre de distance recommandé par les autorités sanitaires. 

Le sauveteur a donc mis au point, et éprouvé, une nouvelle technique permettant d'allier le sauvetage de la vie d'une personne en train de se noyer tout en limitant au maximum les contacts, et l'idée est toute simple : "Mettre un coussin gonflable au niveau des cervicales de la personne que l'on sauve pour ne plus être collé à elle." Ainsi, "les voies aériennes sont libérées et la victime a la tête hors de l'eau". Quant au reste du corps, il est maintenu à l'horizontal grâce à "une bouée tube".