Rachida Dati 2:43
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Invitée de Sonia Mabrouk, lundi matin sur Europe 1, la candidate LR à la mairie de Paris a vivement critiqué le retour en campagne de sa rivale LREM, l'ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn. "Son échec à Paris sera à la hauteur de son échec dans la gestion de cette crise sanitaire", prédit l'ancienne garde des Sceaux. 
INTERVIEW

La campagne des municipales est bel et bien relancée. Rachida Dati, arrivée en deuxième position au premier tour des élections municipales à Paris avec 22% des suffrages, derrière la maire sortante Anne Hidalgo (30,2%) et devant la candidate LREM Agnès Buzyn (17,6%), a vivement critiqué cette dernière, lundi matin sur Europe 1, estimant qu'elle cherchait "une tribune pour se justifier" de sa mauvaise gestion de la crise du coronavirus

"Elle devra rendre des comptes"

"Agnès Buzyn ne revient pas pour Paris. Elle ne souhaitait pas revenir, elle revient pour pouvoir se justifier sur sa mauvaise gestion de la crise du Covid, notamment quand elle était au gouvernement, et même quand elle était candidate", fustige Rachida Dati. Ministre de la Santé au début de l'épidémie, Agnès Buzyn avait quitté le gouvernement pour remplacer le candidat LREM Benjamin Griveaux dans la course à la mairie de Paris, laissant sa place à Olivier Véran. "Quand j'ai quitté le ministère, je pleurais parce que je savais que la vague du tsunami était devant nous (...) On aurait dû tout arrêter", avait-elle ensuite confié au Monde après le premier tour

"Si elle a sa conscience pour elle, c'est bien", commente sa rivale LR. "Mais elle devra rendre des comptes, aux victimes, aux familles des victimes", estime-t-elle, prédisant que "son échec à Paris sera à la hauteur de son échec dans la gestion de cette crise sanitaire." L'ancienne ministre de la Santé devrait notamment s'expliquer devant la commission d'enquête parlementaire qui sera créée à l'automne pour tirer les leçons de l'épidémie. 

"Elle ne parle que de la violence qu'elle a subie"

Rachida Dati pointe aussi "l'hésitation" qui a, selon, elle, précédé la décision d'Agnès Buzyn de reprendre sa campagne. "Pour une candidate à la mairie de Paris, ça ne donne pas très envie", glisse-t-elle. "Dans toutes ses interventions de retour, elle ne parle que de la violence subie pendant cette campagne, de ses états d'âme, et elle fait son introspection. Mais les Parisiens, ce n'est pas ça qu'ils attendent." 

La maire du 8e arrondissement de la capitale, qui affirme avoir "tendu la main" pour un rassemblement autour de sa candidature, en vain, juge désormais que les électeurs LREM "ont été floués dans les candidats qui ont été choisis à Paris" et sont "trahis par les apparatchiks, les dirigeants d'En Marche", parmi lesquels le délégué général du Parti, Stanislas Guérini. Ces électeurs "souhaitent que l'on tourne la page d'Anne Hidalgo", estime pourtant Rachida Dati. "C'est pour ça que je dis aux électeurs d'En marche : faites un vote pour l'avenir. Faites un vote pour que nous mettions fin au déclin de Paris", conclut-elle.