Pour Agnès Buzyn, les municipales ont été "une mascarade" au regard du coronavirus

Agnès Buzyn
Agnès Buzyn a arrêté sa campagne pour la mairie de Paris au lendemain du premier tour. © AFP
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avec AFP , modifié à
Ancienne ministre de la Santé, la candidate LREM à la mairie de Paris Agnès Buzyn affirme qu'elle a plaidé pour un report du premier tour des élections municipales, avant le déclenchement d'une crise sanitaire massive en France.

La candidate La République en marche à la mairie de Paris, Agnès Buzyn, estime mardi que les élections municipales étaient "une mascarade" au regard de l'épidémie de coronavirus. L'ancienne ministre de la Santé indique aussi qu'elle avait plaidé auprès du président de la République pour un report du premier tour. "Le 11 janvier, j’ai envoyé un message au président sur la situation", explique-t-elle aussi dans un entretien au Monde.

"Je veux mettre fin à cette mascarade des élections, ça suffit", s'était emportée la candidate à l'issue du premier tour dimanche des municipales. Plus tôt, dans la semaine, l'ex-ministre de la Santé avait plaidé en vain pour un report du scrutin auprès d'Emmanuel Macron.

Interrogée mardi à l'issue du conseil des ministres sur le qualificatif utilisé par Agnès Buzyn, la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye a "salué l'engagement que (Agnès Buzyn) a eu en tant que ministre du gouvernement puisqu'elle a eu l'occasion elle-même, aux responsabilités, de mettre en place les premiers éléments d'organisation autour de la gestion de cette crise, avant de renoncer à ses fonctions ministérielles pour se présenter à la mairie de Paris".

Auprès du Monde, Agnès Buzyn reconnaît avoir quitté le gouvernement en sachant que ces élections se dérouleraient de manière anormale : "Quand j’ai quitté le ministère, je pleurais parce que je savais que la vague du tsunami était devant nous. Je suis partie en sachant que les élections n’auraient pas lieu. (...) On aurait dû tout arrêter."

"Je ne peux être que médecin"

Selon l'AFP, la candidate LREM avait aussi déclaré dimanche, devant son entourage, que le gouvernement devait "dans les 24 heures, prendre des décisions fermes" pour lutter contre l'épidémie. Interrogée par l'AFP, elle avait affirmé : "Je verrai ce que je fais (mais) je ne souhaite pas continuer à faire campagne dans de telles conditions". "Dans les semaines qui viennent, je ne peux être que médecin" et non candidate, avait-elle précisé, laissant entendre qu'elle pourrait reprendre cette activité très prochainement.

La candidate, médecin de formation, était en disponibilité et doit, comme tout personnel, contacter son hôpital de rattachement si elle souhaite reprendre du service. Lundi, elle a écrit à ses militants qu'elle "arrêtait" sa campagne. "Les conditions ne sont plus réunies pour continuer une campagne électorale" et "la priorité est à la lutte contre le coronavirus". Dans cet entretien au Monde, elle prédit "des milliers de morts".