Vingt-trois députés mettent en garde, dans une tribune parue dans Le Journal du Dimanche (JDD), contre "le risque réel que le confinement exacerbe les inégalités domestiques", alors que les femmes consacrent déjà "en moyenne 2,5 fois plus de temps aux tâches ménagères" que les hommes.
"Une crise des inégalités de genre"
Le confinement destiné à lutter contre la propagation du coronavirus "ne doit pas être un amplificateur des inégalités domestiques", alertent ces 18 députées et 5 députés, en notant que la crise sanitaire "est, aussi, une crise des inégalités et notamment des inégalités de genre".
Les femmes sont "nombreuses à devoir continuer à mener de front" avec les tâches éducatives et domestiques "leur activité sur le terrain - soignantes, caissières, enseignantes, assistantes maternelles... - ou bien sous forme de télétravail", soulignent les signataires. "Non, mesdames: rien ne vous oblige à être des 'superwomen', à la fois enseignantes, cuisinières, As du ménage et télétravailleuses à plein temps!", écrivent-ils.
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"L'enjeu vital des violences conjugales"
Les signataires appellent à "une prise de conscience partagée sur les inégalités domestiques et sur le phénomène de la 'charge mentale'" (poids psychologique dû à la gestion et l'anticipation de tâches domestiques et éducatives, assumées surtout par les femmes et qui engendrent fatigue psychique et physique). Et il y a également, "bien sûr, l'enjeu vital des violences conjugales qui augmentent avec la promiscuité, la tension, la limitation des sorties et qui appellent des mesures spécifiques", n'oublient pas ces députés, qui appellent "à la vigilance de chacun pour ne rien laisser passer".