Covid-19 : le variant indien détecté chez des étudiants passés en France

Le variant indien a été détecté chez des étudiants passés par un aéroport parisien (photo d'illustration).
Le variant indien a été détecté chez des étudiants passés par un aéroport parisien (photo d'illustration). © Alain JOCARD / AFP
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Europe 1 avec AFP , modifié à
Le Premier ministre Jean Castex a confirmé la reprise de l'école lundi avec un "protocole strict" ainsi que la fin des contraintes de déplacement le 3 mai. Si la situation sanitaire le permet, la réouverture des commerces est toujours prévue pour la mi-mai. L'épidémie reste à un niveau élevé dans le pays, avec toujours près de 6.000 réanimations. 
L'ESSENTIEL

"Le pic de la troisième vague semble derrière nous", a déclaré jeudi le Premier ministre Jean Castex, faisant état d'un "plateau" du nombre de patients atteints du Covid-19 admis en réanimation. Une (très légère) amélioration suffisante pour assouplir les mesures sanitaires pour les prochaines semaines, avec notamment la réouverture des établissements scolaires, toutefois soumis à un "protocole strict". Vigilance, aussi, du côté des variants : les contrôles pour les voyageurs en provenance d'Amérique du Sud et d'Inde seront renforcés dès vendredi - des étudiants ayant transité par l'aéroport de Roissy ont été testés positifs au variant indien. 

Le Premier ministre a également annoncé la fin de la limitation de circulation "en journée" le 3 mai et confirmé l'objectif de l'exécutif de permettre la réouverture des commerces et lieux culturels à la mi-mai, si le contexte sanitaire le permet. L'épidémie se maintient à un niveau élevé dans le pays, avec toujours près de 6.000 personnes en réanimation. 

Les cinq informations à retenir :

  • L'épidémie se maintient à un niveau élevé, avec près de 6.000 réanimations
  • Les contraintes de circulation "en journée" seront levées le 3 mai en France
  • La rentrée scolaire aura bien lieu lundi, avec un protocole "très strict"
  • Le couvre-feu est maintenu jusqu'à la mi-mai, horizon de réouverture des commerces et lieux culturels maintenu par l'exécutif
  • Le vaccin Johnson & Johnson sera administré en France dès samedi
  • Tous les voyageurs en provenance de cinq pays dont le Brésil et l'Inde devront effectuer une quarantaine de 10 jours
  • Des étudiants passés par Paris ont été testés positifs au variant indien

L'épidémie reste à un niveau élevé, un reflux espéré "d'ici quelques jours" 

Si la France a dépassé "le pic de la troisième vague" avec "une baisse réelle de la circulation virale depuis dix jours", "nous pouvons espérer le début d'un reflux d'ici quelques jours", selon Jean Castex. Le nombre de malades du Covid-19 hospitalisés en réanimation a cependant légèrement augmenté jeudi, avec 5.981 cas graves (+ 22 en 24 heures). Les hospitalisations sont elles en baisse, avec 30.634 patients (soit moins 320 en 24h). 

Sur le plan des contaminations, 34.318 nouveaux cas ont été enregistrés, contre 34.968 la veille. Le taux de positivité - pourcentage de personnes contaminées parmi celles qui sont testées - reste inchangé à 9,9% (sur les sept derniers jours, consolidé à J-3). Concernant les décès, 285 personnes sont mortes du Covid-19 dans les dernières 24 heures, pour un total de 102.193 depuis le début de l'épidémie (dont 76.009 à l'hôpital).

Les enfants de retour à l'école lundi, 400.000 tests salivaires par semaine

"Dès ce lundi 26 avril, tous les élèves regagneront leurs classes", a confirmé Jean Castex après trois semaines d'interruption des cours. Comme prévu, le chef du gouvernement a indiqué que cette reprise serait assortie d'une multiplication des tests salivaires, 400.000 par semaine, avec un objectif de 600.000 à la mi-mai. 

"La grande nouveauté de la reprise sera le déploiement des auto-tests", a poursuivi Jean Castex. "Nous avons passé de premières commandes massives de ces tests, qui arriveront à partir de la semaine prochaine." Réservés aux plus de 15 ans, ceux-ci ne concerneront que les lycéens et les personnels de l'éducation nationale. 

"Nous fermerons la classe dès qu'il y a un cas de contamination", a précisé le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer. Les classes de 4e et de 3e ne reprendront les cours qu'en demi-jauge dans les 15 départements les plus touchés par l'épidémie. 

Le calendrier de réouverture maintenu par l'exécutif

L'exécutif maintient, en dépit d'une décrue encore fragile de l'épidémie, son objectif de lever progressivement les restrictions en mai, en supprimant la limite des 10km dès le 3 mai, grâce à l'accélération de la vaccination, a confirmé Jean Castex. Le calendrier tracé fin mars par le président Emmanuel Macron devrait donc s'appliquer si la situation sanitaire le permet, selon le Premier ministre. 

Les "commerces, certaines activités culturelles et sportives et les terrasses" pourraient rouvrir "autour de la mi-mai", sous certaines "conditions" qui pourraient être "territorialisées", a ajouté le chef du gouvernement. Toutefois, le contexte sanitaire reste "encore fragile", ce qui impose d'organiser la réouverture "par étape, de manière forcément prudente et progressive", a-t-il dit. Ainsi tous les lieux ne pourront pas rouvrir, en particulier "ceux qui entraînent des concentrations importantes de public, sans possibilité de respecter les gestes barrières".

Quant au couvre-feu, actuellement fixé à 19 heures, il sera "maintenu jusqu'à nouvel ordre" et au moins jusqu'à mi-mai, selon Jean Castex. "Il n'y a pas d'automaticité à la levée du couvre-feu, y compris à cette échéance", a-t-il ajouté. 

Le vaccin Johnson & Johnson administré à partir de ce samedi

Concernant la vaccination, le sérum unidose Johnson & Johnson pourra être administré en France "à compter de ce samedi", a indiqué le ministre de la Santé Olivier Véran. Comme les autres, ce vaccin, le quatrième disponible, sera réservé aux plus de 55 ans. 

La France a reçu une première livraison de 200.000 doses de ce vaccin à la fin de la semaine dernière, mais elle attendait les conclusions de l'Agence européenne des médicaments (EMA), qui a estimé mercredi qu'il bénéficiait d'un rapport bénéfices/risques favorable, malgré un risque "très rare" de caillots sanguins.

La vaccination sera par ailleurs ouverte aux proches de personnes immunodéprimées dès lundi et "probablement" aux personnes souffrant d'obésité sévère à la mi-mai, a indiqué Olivier Véran. 

10 jours de quarantaine pour les voyageurs en provenance de cinq pays

Concernant les déplacements à l'international, dans un contexte d'inquiétude à propos des variants brésilien, sud-africain et indien, Jean Castex a annoncé la mise en place "à partir de demain" d'un système de contrôles "renforcé" pour les personnes arrivant en France en provenance "du Brésil, d’Argentine, du Chili, d’Afrique du Sud et d’Inde". Concrètement, ces voyageurs devront systématiquement effectuer dix jours de quarantaine, "quel que soit le résultat de leur test", a précisé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin

Cette quarantaine, dont le lieu pourra être choisi par chacun, ne permettra que deux heures de sortie quotidienne. Le reste du temps, les contrôles des forces de l'ordre seront renforcés, avec des amendes "entre 1.000 et 1.500 euros" en cas de non-respect. A noter que les mêmes mesures s'appliqueront pour les voyageurs en provenance de Guyane. 

Des étudiants passés par la France positifs au variant indien

Le variant "indien" du coronavirus a été détecté pour la première fois en Belgique au sein d'un groupe d'étudiants arrivé ce mois-ci d'Inde via l'aéroport parisien de Roissy, a-t-on appris jeudi de source officielle à Bruxelles. Au total 20 étudiants indiens ont été testés positifs et placés en quarantaine dans les villes flamandes d'Alost (11) et Louvain (9), où ils étaient arrivés à la mi-avril pour suivre une formation en soins infirmiers.

Selon plusieurs experts, ils auraient été victimes d'un "super contaminateur", peut-être au sein même de leur groupe, lors du trajet en bus qui les a amenés de la région parisienne en Belgique.

Vers un arrêt progressif des aides, le PGE accessible jusqu'à la fin de l'année

Sur le plan économique, les entreprises pourront continuer de souscrire un prêt garanti par l'Etat (PGE) jusqu'à la fin de l'année, a annoncé jeudi le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, alors que le gouvernement travaille à une réduction "progressive" des aides mises en place pour faire face à la crise.

L'accès à ce dispositif de soutien devait prendre fin au 30 juin, mais "il y a un consensus sur la nécessité de maintenir possible" la souscription de PGE, a indiqué Bruno Le Maire, lors d'un point de presse téléphonique à l'issue d'une réunion avec la ministre du Travail Elisabeth Borne et les partenaires sociaux sur l'évolution des aides durant la sortie de crise. Ce sera notamment le cas pour les secteurs toujours fermés administrativement ou les plus touchés par la crise, comme le tourisme, l'hébergement-restauration, la culture, l’évènementiel et le sport. 

Bruxelles envisage une action en justice contre AstraZeneca

La Commission européenne envisage une action en justice contre le laboratoire suédo-britannique AstraZeneca, dont les livraisons de vaccins anti-Covid sont nettement inférieures aux chiffres prévus initialement, a-t-on appris jeudi de sources européennes. Selon ces sources, l'exécutif européen a informé mercredi les ambassadeurs des 27 Etats membres de ses intentions. La Commission européenne considère que le laboratoire n'a pas respecté les obligations du contrat signé avec l'UE.

Le contrat avec AstraZeneca étant de droit belge, une telle action devrait être menée dans les tribunaux belges, selon ces sources. Mais "tous les Etats membres ne sont pas d'accord" sur l'opportunité de saisir la justice, a nuancé une source diplomatique.

Plus de trois millions de morts dans le monde

La pandémie causée par le nouveau coronavirus a fait au moins 3.046.134 morts dans le monde depuis décembre 2019, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles. Les Etats-Unis sont le pays qui compte le plus grand nombre de morts (568.470), suivis par le Brésil (381.475), le Mexique (213.048), l'Inde (182.553) et le Royaume-Uni (127.307). L'Argentine a franchi mercredi la barre des 60.000 décès.