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Covid-19 : les contaminations à Wuhan seraient dix fois supérieures au bilan chinois

Europe 1 avec AFP . 3 min
Le bilan des contaminations à Wuhan serait plus élevé qu'annoncé mais reste faible.
Le bilan des contaminations à Wuhan serait plus élevé qu'annoncé mais reste faible. © NOEL CELIS / AFP

Le gouvernement chinois semble avoir sous-estimé le nombre de contaminations au coronavirus aillant eu lieu à Wuhan. Selon une étude du Centre chinois pour le contrôle et la prévention des maladies, 480.000 personnes auraient été porteuses du virus. Un chiffre dix fois plus élevé que l'actuel bilan, mais qui reste faible.

Le nombre de personnes contaminées par le Covid-19 à Wuhan, berceau de la pandémie , serait dix fois supérieur au bilan officiel annoncé jusqu'ici par Pékin. Selon des tests sérologiques effectués en avril après le pic de l'épidémie, 4,43% des habitants de Wuhan étaient porteurs d'anticorps, affirme dans son étude le Centre chinois pour le contrôle et la prévention des maladies. Mais la Chine n'inclut pas les personnes asymptomatiques dans ses bilans, ce qui explique aussi une partie de l'écart entre le décompte officiel et le nombre de personnes porteuses d'anticorps.

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Environ 480.000 personnes touchées

Rapporté aux 11 millions d'habitants de la ville, ce pourcentage de 4,43% signifierait qu'environ 480.000 personnes ont été contaminées : c'est presque dix fois plus que le bilan officiel de 50.000 contaminations. La différence est peut-être liée à "une sous-estimation des cas lors du chaos de fin janvier et début février, quand beaucoup de gens n'étaient pas testés ou que les tests n'étaient pas fiables", a déclaré à l'AFP Huang Yanzhong, spécialiste de santé publique au Council on Foreign Relations, un centre de réflexion américain.

Wuhan est de très loin la ville la plus touchée de Chine par le virus , qui a fait 4.634 morts dans tout le pays selon le bilan officiel, dont près de 4.000 dans la cité des bords du Yangtsé. Le total national des contaminations était tout juste supérieur à 87.000, selon le dernier bilan officiel publié mercredi. Le dernier décès a été signalé en Chine à la mi-mai, alors que le virus s'était déjà répandu dans le monde entier, contaminant plus de 81 millions de personnes et causant 1,79 million de décès.

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Le virus largement cantonné à Wuhan même

Qin Ying, une experte en sérologie au Centre chinois de contrôle des maladies a déclaré mercredi à l'AFP que ces écarts n'étaient pas spécifiques au pays asiatique. "Plusieurs pays ont déjà publié des études sérologiques similaires et dans la plupart des cas les porteurs d'anticorps étaient plusieurs fois plus nombreux que le bilan confirmé", a-t-elle assuré. Au total, 34.000 personnes ont été testées dans le cadre de l'étude publiée lundi. Selon ses résultats, le taux de contamination culminait en avril à 0,44% dans le reste de la province du Hubei, dont Wuhan est le chef-lieu. 

L'ensemble de la province a fait l'objet d'une quarantaine jusqu'à la fin mars, Wuhan jusqu'à début avril. Dans six autres provinces et métropoles du pays, des tests menés auprès de 12.000 personnes n'ont révélé que deux cas de contamination. Ces chiffres confirment que l'épidémie a été largement cantonnée à la ville de Wuhan, alors que le pouvoir chinois a pratiquement paralysé l'économie de l'ensemble du pays pendant plusieurs semaines afin d'enrayer la contagion. 

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La Chine va devoir plus compter sur les vaccins pour atteindre l'immunité collective

A titre de comparaison, le taux de prévalence du virus atteignait 23% en septembre dernier à New York, l'une des villes les plus touchées des Etats-Unis. Paradoxalement, son combat réussi contre le virus signifie que la Chine va devoir davantage compter sur les vaccins pour que sa population atteigne l'immunité collective, selon Huang Yanzhong. "Il est probable que quand les pays occidentaux retourneront à la normale à l'automne prochain, la Chine doive s'isoler encore du monde extérieur ", prévoit-il. 

La Chine a été critiquée pour sa gestion des débuts de l'épidémie. En décembre 2019, des médecins de Wuhan qui avaient fait état d'une réplique du Sars ont été convoqués par la police qui les a accusés de propager de fausses rumeurs. Lundi, une "journaliste citoyenne", Zhang Zhan, qui avait couvert la quarantaine à Wuhan, a été condamnée à quatre ans de prison pour "provocation aux troubles".

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