Lors du dernier débat, les candidats à la primaire de la gauche s'en sont vivement pris à Manuel Valls sur la laïcité ou le sujet des migrants.
La dernière ligne droite de la primaire de la gauche avec l’ultime débat demain soir sur Europe 1 et France 2, et un Manuel Valls qui fait de plus en plus figure de cible numéro un et pas seulement à cause de cette gifle reçue hier en Bretagne.
Le geste inadmissible de ce jeune d'extrême droite est scandaleux, bien sûr, mais il est raconte aussi un climat. Dans cette primaire, on tape volontiers sur Manuel Valls.
Ça ne s'était pas senti lors du premier débat la semaine dernière, les candidats étaient sur leurs gardes et étaient restés très courtois.
Mais dimanche dernier, ils ont commencé à lâcher leurs coups et celui qui en a encaissé le plus, c'était Manuel Valls.
On l'a bien vu sur la laïcité ou sur le dossier des migrants.
Benoit Hamon et Vincent Peillon ont tapé très fort sur Valls qui avait critiqué la chancelière Merkel pour une politique trop accueillante.
Une façon de souligner son manque de solidarité et le fait que dans cette primaire de gauche, il n'est pas assez à gauche. Basique, mais efficace.
De là à penser qu'ils vont lui tomber dessus demain, il n'y a qu'un pas.
Et le trio Peillon Montebourg Hamon va sans doute le franchir allègrement.
Ça rappelle le front anti Sarkozy de la primaire de droite ?
Et oui, toute ressemblance avec Nicolas Sarkozy n'est pas du tout fortuite zt pas seulement parce que les deux hommes ont beaucoup en commun.
Un passage hyperactif au ministère de l'Intérieur, une ambition dévorante, un côté Speedy Gonzalez.
Mais il y a autre chose: Valls et Sarkozy, chacun dans leur primaire, ont concentré les tirs de leurs concurrents.
Il y avait eu le tout sauf Sarkozy, dont avait bénéficié Fillon et il y a désormais le tout sauf Valls.
Alors restons prudent, on ne promet pas à l'ancien Premier ministre le même sort que l'ancien président, sèchement éliminé au premier tour.
Mais Manuel Valls doit d'autant plus faire attention qu'il reste le favori des sondages, qu'il est le seul à assumer le bilan de Hollande alors que tous les autres le critiquent, qu'il est celui qui a l'expérience ministérielle la plus élevée et surtout qu'il est le plus à droite ou le moins à gauche.
Voilà pourquoi il est devenu l'ennemi politique numéro un de ses trois rivaux.
Mais est-ce que ça peut marcher ? Est-ce qu'un front uni des rivaux pourrait l'empêcher d'aller au deuxième tour ?
Il ne semble pas car c'est surtout de lui-même qu'il doit se méfier et d'abord de ses volte-face tactiques comme sur le 49.3 qu'il a appliqué fièrement et qu'il dénonce aujourd'hui.
Et puis aussi de son caractère. Vous savez, toujours un peu tendu, un peu rigide, ses amis le lui disent depuis des années mais il a un peu de mal à se détendre, à séduire les spectateurs.
Alors pas besoin de lui tomber dessus à trois, il suffit de le laisser faire car le principal adversaire de Manuel, c'est Valls.