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"Et si ce n’était pas cet excès de bureaucratie à la française qui nous incitait à vouloir franchir les lignes ?"

"Et si ce n’était pas cet excès de bureaucratie à la française qui nous incitait à vouloir franchir les lignes ?"

L'air du temps
17 mai 2020 Épisode · Société
Description de l'épisode

Chaque dimanche soir, François Clauss conclut les deux heures du Grand journal de Wendy Bouchard avec une mise en perspective toute personnelle de l'actu. 


Vous n’imaginez pas mon bonheur d’avoir après deux mois d’abstinence, retrouvé …. Non, ce n‘est pas ce que vous imaginez…un cours de tennis cet après-midi.

Vous n’imaginez pas ma stupéfaction non plus en découvrant qu’en deux mois les règles avaient changé : Obligation de nettoyer avec une lingette la bande du filet, interdiction absolue de sortir une serviette de mon sac, obligation de jouer avec des balles différenciées entre moi et mon adversaire. A se demander si demain on aura encore le droit de monter au filet.

Ce n’est pas tant cet arsenal de précautions sanitaires qui m’a choqué, mais c’est plutôt d’imaginer les dizaines d’heures de réunion entre conf-call, webinars et autres teams qui se sont déclenchées ces derniers jours à la fédération française de tennis pour mettre au point ce diabolique protocole du jeu de tennis en temps de déconfinement.

Avec juste cette interrogation. Mais pourquoi ne me font-ils pas tout simplement confiance, pourquoi après deux mois d’enfermement, de masques, de distanciation, je n’aurai pas pris conscience moi-même de ce qu’il faut faire ou ne pas faire pour me protéger et protéger les autres. J’imagine ces cohortes de bureaucrates au cœur des 92 fédérations sportives françaises s’arrachant les cheveux. Badigeonner de gel la balle de ping-pong entre chaque échange ? Calculer le nombre de gouttes de sueur qu’on serait en droit de lâcher en jogging ? Mais pourquoi donc ce mal si français des circulaires, des décrets, des recommandations, des obligations qu’on cherche à nous imposer.

Nous fûmes des héros responsables durant le confinement, nous serions de fait à partir du 11 mai redevenus d’insupportables enfants qu’il convient d’encadrer. Et cette envie de crier face à la toute puissance de cette insupportable climat de paternalisme qui sévit depuis une semaine : FAITES NOUS CONFIANCE.

Tout aussi délirant le débat en cours sur la réouverture des plages sur notre littoral : Aura-t-on le droit de s’essuyer pendant 30 secondes sur une plage que l’on veut dynamique en sortant de l’eau ?

Enervé par cette bureaucratie, le Maire de la très populaire Grande Motte veut imposer son propre règlement : un espace uniquement réservé à la bronzette et qu’il conviendra de réserver préalablement

Bien sûr les images du canal St martin à Paris ont fait beaucoup de mal, mais il ne s’agissait finalement que d’une photo en plan serré pour faire les choux gras des chaines tout info, et comment reprocher à ceux qui viennent de vivre enfermés dans 20 m2, de prendre un peu l’air alors qu’on leur interdit toujours scandaleusement l’accès aux parcs et aux jardins.

Et si ce n’était pas finalement cet excès de bureaucratie à la française qui nous incitait, nous irréductibles gaulois, à vouloir franchir les lignes ? Pour qu’on nous le reproche après et qu’on justifie les sanctions et le carcan réglementaire.

Je saurai toujours gré à nos autorités d’avoir pris cette décision impensable, démente même et qui restera dans l’histoire d’avoir su un jour privilégier ma santé à l’économie et à la marche du monde.

Mais je redoute aussi aujourd’hui que cette absolue priorité sanitaire n’ait aussi de très lourdes conséquences sur ma liberté, sur le monde du partage et de l’échange auquel j’aspire.

Regardez cette fiche émanant du ministère de l’éducation nationale visant à conseiller les enseignants dans la phase de déconfinement, les incitant au détour d’une recommandation à signaler « des enfants qui tiendraient des propos manifestement inacceptables sur la gestion de la crise sanitaire par les autorités ». Comme s’il était désormais interdit de formuler la moindre critique sur la gestion de la crise.

Comment du paternalisme bureaucrate déjà insupportable, on basculerait vers le contrôle des âmes par une arrogante haute administration drapée dans la vertu de notre sacro-sainte sécurité sanitaire.

Arrogance si française…

Souvenez-vous il fallait être rassurés, les meilleurs virologues, les meilleurs épidémiologistes du monde étaient là chez nous. Lesquels n’ont même pas daigné accepter au tout début de l’épidémie, l’invitation des autorités chinoises à venir mesurer sur place les risques et la manière de traiter la pandémie, alors que des dizaines de pays du monde s’ y sont rendus, à commencer par la Corée du Sud, premier pays touché ; Impressionnés par la mise en place d’une protection nationale avant même l’annonce du premier cas en Corée du Sud, un Professeur français, François Amblard, exerçant en Corée , a rédigé un impressionnant rapport de 60 pages pour aider les autorités françaises sur la nécessité d’une stratégie de tests et de masques . Un travail de quinze jours, bénévole, adressé à l’académie des sciences aux conseillers santé de l’Elysée, de Matignon, du Ministère plein de bon sens, sans idéologie et riche de conseils, rapporte pour lequel il attend toujours un accusé de réception.

Arrogance si française et cette question posée par un ami lui-même haut fonctionnaire : Quand apprendra-t-on à apprendre, et notamment de l’étranger, en France ?

Apprendre à apprendre, apprendre des autres, plutôt que tout contrôler avec arrogance.

Je vais vous dire la vérité Wendy, mais ne le dîtes surtout à personne : ils pourraient convoquer une conf call, un webinar, un zoom ou un team’s et me retirer ma licence : non je n’ai pas nettoyé la bande du filet avec une lingette

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