"Et si ce n’était pas cet excès de bureaucratie à la française qui nous incitait à vouloir franchir les lignes ?"
Chaque dimanche soir, François Clauss conclut les deux heures du Grand journal de Wendy Bouchard avec une mise en perspective toute personnelle de l'actu. Vous n’imaginez pas mon bonheur d’avoir après deux mois d’abstinence, retrouvé …. Non, ce n‘est pas ce que vous imaginez…un cours de tennis cet après-midi.Vous n’imaginez pas ma stupéfaction non plus en découvrant qu’en deux mois les règles avaient changé : Obligation de nettoyer avec une lingette la bande du filet, interdiction absolue de sortir une serviette de mon sac, obligation de jouer avec des balles différenciées entre moi et mon adversaire. A se demander si demain on aura encore le droit de monter au filet.Ce n’est pas tant cet arsenal de précautions sanitaires qui m’a choqué, mais c’est plutôt d’imaginer les dizaines d’heures de réunion entre conf-call, webinars et autres teams qui se sont déclenchées ces derniers jours à la fédération française de tennis pour mettre au point ce diabolique protocole du jeu de tennis en temps de déconfinement.Avec juste cette interrogation. Mais pourquoi ne me font-ils pas tout simplement confiance, pourquoi après deux mois d’enfermement, de masques, de distanciation, je n’aurai pas pris conscience moi-même de ce qu’il faut faire ou ne pas faire pour me protéger et protéger les autres. J’imagine ces cohortes de bureaucrates au cœur des 92 fédérations sportives françaises s’arrachant les cheveux. Badigeonner de gel la balle de ping-pong entre chaque échange ? Calculer le nombre de gouttes de sueur qu’on serait en droit de lâcher en jogging ? Mais pourquoi donc ce mal si français des circulaires, des décrets, des recommandations, des obligations qu’on cherche à nous imposer.Nous fûmes des héros responsables durant le confinement, nous serions de fait à partir du 11 mai redevenus d’insupportables enfants qu’il convient d’encadrer. Et cette envie de crier face à la toute puissance de cette insupportable climat de paternalisme qui sévit depuis une semaine : FAITES NOUS CONFIANCE.Tout aussi délirant le débat en cours sur la réouverture des plages sur notre littoral : Aura-t-on le droit de s’essuyer pendant 30 secondes sur une plage que l’on veut dynamique en sortant de l’eau ?Enervé par cette bureaucratie, le Maire de la très populaire Grande Motte veut imposer son propre règlement : un espace uniquement réservé à la bronzette et qu’il conviendra de réserver préalablementBien sûr les images du canal St martin à Paris ont fait beaucoup de mal, mais il ne s’agissait finalement que d’une photo en plan serré pour faire les choux gras des chaines tout info, et comment reprocher à ceux qui viennent de vivre enfermés dans 20 m2, de prendre un peu l’air alors qu’on leur interdit toujours scandaleusement l’accès aux parcs et aux jardins.Et si ce n’était pas finalement cet excès de bureaucratie à la française qui nous incitait, nous irréductibles gaulois, à vouloir franchir les lignes ? Pour qu’on nous le reproche après et qu’on justifie les sanctions et le carcan réglementaire.Je saurai toujours gré à nos autorités d’avoir pris cette décision impensable, démente même et qui restera dans l’histoire d’avoir su un jour privilégier ma santé à l’économie et à la marche du monde.Mais je redoute aussi aujourd’hui que cette absolue priorité sanitaire n’ait aussi de très lourdes conséquences sur ma liberté, sur le monde du partage et de l’échange auquel j’aspire.Regardez cette fiche émanant du ministère de l’éducation nationale visant à conseiller les enseignants dans la phase de déconfinement, les incitant au détour d’une recommandation à signaler « des enfants qui tiendraient des propos manifestement inacceptables sur la gestion de la crise sanitaire par les autorités ». Comme s’il était désormais interdit de formuler la moindre critique sur la gestion de la crise.Comment du paternalisme bureaucrate déjà insupportable, on basculerait vers le contrôle des âmes par une arrogante haute administration drapée dans la vertu de notre sacro-sainte sécurité sanitaire.Arrogance si française…Souvenez-vous il fallait être rassurés, les meilleurs virologues, les meilleurs épidémiologistes du monde étaient là chez nous. Lesquels n’ont même pas daigné accepter au tout début de l’épidémie, l’invitation des autorités chinoises à venir mesurer sur place les risques et la manière de traiter la pandémie, alors que des dizaines de pays du monde s’ y sont rendus, à commencer par la Corée du Sud, premier pays touché ; Impressionnés par la mise en place d’une protection nationale avant même l’annonce du premier cas en Corée du Sud, un Professeur français, François Amblard, exerçant en Corée , a rédigé un impressionnant rapport de 60 pages pour aider les autorités françaises sur la nécessité d’une stratégie de tests et de masques . Un travail de quinze jours, bénévole, adressé à l’académie des sciences aux conseillers santé de l’Elysée, de Matignon, du Ministère plein de bon sens, sans idéologie et riche de conseils, rapporte pour lequel il attend toujours un accusé de réception.Arrogance si française et cette question posée par un ami lui-même haut fonctionnaire : Quand apprendra-t-on à apprendre, et notamment de l’étranger, en France ?Apprendre à apprendre, apprendre des autres, plutôt que tout contrôler avec arrogance.Je vais vous dire la vérité Wendy, mais ne le dîtes surtout à personne : ils pourraient convoquer une conf call, un webinar, un zoom ou un team’s et me retirer ma licence : non je n’ai pas nettoyé la bande du filet avec une lingette
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26 avril 2020
Chaque dimanche soir, François Clauss conclut les deux heures du Grand journal de Wendy Bouchard avec une mise en perspective toute personnelle de l'actu.
Vous n’imaginez pas mon bonheur d’avoir après deux mois d’abstinence, retrouvé …. Non, ce n‘est pas ce que vous imaginez…un cours de tennis cet après-midi.
Vous n’imaginez pas ma stupéfaction non plus en découvrant qu’en deux mois les règles avaient changé : Obligation de nettoyer avec une lingette la bande du filet, interdiction absolue de sortir une serviette de mon sac, obligation de jouer avec des balles différenciées entre moi et mon adversaire. A se demander si demain on aura encore le droit de monter au filet.
Ce n’est pas tant cet arsenal de précautions sanitaires qui m’a choqué, mais c’est plutôt d’imaginer les dizaines d’heures de réunion entre conf-call, webinars et autres teams qui se sont déclenchées ces derniers jours à la fédération française de tennis pour mettre au point ce diabolique protocole du jeu de tennis en temps de déconfinement.
Avec juste cette interrogation. Mais pourquoi ne me font-ils pas tout simplement confiance, pourquoi après deux mois d’enfermement, de masques, de distanciation, je n’aurai pas pris conscience moi-même de ce qu’il faut faire ou ne pas faire pour me protéger et protéger les autres. J’imagine ces cohortes de bureaucrates au cœur des 92 fédérations sportives françaises s’arrachant les cheveux. Badigeonner de gel la balle de ping-pong entre chaque échange ? Calculer le nombre de gouttes de sueur qu’on serait en droit de lâcher en jogging ? Mais pourquoi donc ce mal si français des circulaires, des décrets, des recommandations, des obligations qu’on cherche à nous imposer.
Nous fûmes des héros responsables durant le confinement, nous serions de fait à partir du 11 mai redevenus d’insupportables enfants qu’il convient d’encadrer. Et cette envie de crier face à la toute puissance de cette insupportable climat de paternalisme qui sévit depuis une semaine : FAITES NOUS CONFIANCE.
Tout aussi délirant le débat en cours sur la réouverture des plages sur notre littoral : Aura-t-on le droit de s’essuyer pendant 30 secondes sur une plage que l’on veut dynamique en sortant de l’eau ?
Enervé par cette bureaucratie, le Maire de la très populaire Grande Motte veut imposer son propre règlement : un espace uniquement réservé à la bronzette et qu’il conviendra de réserver préalablement
Bien sûr les images du canal St martin à Paris ont fait beaucoup de mal, mais il ne s’agissait finalement que d’une photo en plan serré pour faire les choux gras des chaines tout info, et comment reprocher à ceux qui viennent de vivre enfermés dans 20 m2, de prendre un peu l’air alors qu’on leur interdit toujours scandaleusement l’accès aux parcs et aux jardins.
Et si ce n’était pas finalement cet excès de bureaucratie à la française qui nous incitait, nous irréductibles gaulois, à vouloir franchir les lignes ? Pour qu’on nous le reproche après et qu’on justifie les sanctions et le carcan réglementaire.
Je saurai toujours gré à nos autorités d’avoir pris cette décision impensable, démente même et qui restera dans l’histoire d’avoir su un jour privilégier ma santé à l’économie et à la marche du monde.
Mais je redoute aussi aujourd’hui que cette absolue priorité sanitaire n’ait aussi de très lourdes conséquences sur ma liberté, sur le monde du partage et de l’échange auquel j’aspire.
Regardez cette fiche émanant du ministère de l’éducation nationale visant à conseiller les enseignants dans la phase de déconfinement, les incitant au détour d’une recommandation à signaler « des enfants qui tiendraient des propos manifestement inacceptables sur la gestion de la crise sanitaire par les autorités ». Comme s’il était désormais interdit de formuler la moindre critique sur la gestion de la crise.
Comment du paternalisme bureaucrate déjà insupportable, on basculerait vers le contrôle des âmes par une arrogante haute administration drapée dans la vertu de notre sacro-sainte sécurité sanitaire.
Arrogance si française…
Souvenez-vous il fallait être rassurés, les meilleurs virologues, les meilleurs épidémiologistes du monde étaient là chez nous. Lesquels n’ont même pas daigné accepter au tout début de l’épidémie, l’invitation des autorités chinoises à venir mesurer sur place les risques et la manière de traiter la pandémie, alors que des dizaines de pays du monde s’ y sont rendus, à commencer par la Corée du Sud, premier pays touché ; Impressionnés par la mise en place d’une protection nationale avant même l’annonce du premier cas en Corée du Sud, un Professeur français, François Amblard, exerçant en Corée , a rédigé un impressionnant rapport de 60 pages pour aider les autorités françaises sur la nécessité d’une stratégie de tests et de masques . Un travail de quinze jours, bénévole, adressé à l’académie des sciences aux conseillers santé de l’Elysée, de Matignon, du Ministère plein de bon sens, sans idéologie et riche de conseils, rapporte pour lequel il attend toujours un accusé de réception.
Arrogance si française et cette question posée par un ami lui-même haut fonctionnaire : Quand apprendra-t-on à apprendre, et notamment de l’étranger, en France ?
Apprendre à apprendre, apprendre des autres, plutôt que tout contrôler avec arrogance.
Je vais vous dire la vérité Wendy, mais ne le dîtes surtout à personne : ils pourraient convoquer une conf call, un webinar, un zoom ou un team’s et me retirer ma licence : non je n’ai pas nettoyé la bande du filet avec une lingette

Pascal Praud
Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Une émission durant laquelle VOUS avez la parole. Vous pouvez réagir en appelant le 01.80.20.39.21 (appel non surtaxé) ou sur les réseaux sociaux d'Europe 1 (Facebook , X et Instagram).

Pascale de La Tour du Pin
Entourée des journalistes de la rédaction d'Europe 1 et de ses invités, Pascale de La Tour du Pin analyse, mène les débats et remet en perspective les dernières actualités.

Europe 1
Les plus grandes vedettes françaises et internationales sont à l’honneur dans cette série de podcasts. A travers des récits inédits, des interviews exclusives et les archives exceptionnelles d’Europe 1, replongez dans les « destins extraordinaires » parfois semés d’obstacles mais toujours couronnés de succès de ces icônes légendaires qui ont marqué des générations entières.

Maël Hassani
Tous les soirs, Maël Hassani vous livre le concentré de l'actualité du jour, tout en gardant un œil sur les événements à venir avec les Unes de la presse du lendemain.

Europe 1
"Au Cœur du Crime" vous propose de (re)découvrir en podcast des anciennes séries policières. Chaque mardi et chaque vendredi, écoutez un nouvel épisode intense et immersif ”Crime Story”, inspiré des grands romans policiers anglo-saxons et incarné par la célèbre voix de Serge Sauvion, doubleur de l’acteur Peter Falk. Chaque dimanche, vous retrouverez désormais “le siffleur”. Cette série policière diffusée sur Europe 1 dans les années 60, met en scène des personnages pris dans un engrenage infernal ou dont le destin est proche de basculer… <br /> <br /> “Au Coeur du Crime” est disponible sur le site et l’application Europe 1 ainsi que sur toutes les plateformes d’écoute.<br />

Au Cœur de l'Histoire - Virginie Girod
Virginie Girod
Découvrez l’Histoire de France et du monde avec l’historienne Virginie Girod dans cette nouvelle saison du podcast "Au Cœur de l’Histoire" ! Embarquez pour un voyage dans le temps inédit sur fond de musiques originales, pour une immersion totale à la manière de la fiction audio. Virginie Girod met en lumière des personnages historiques inspirants et lève le voile sur des époques essentielles de l’Histoire. Origines des guerres, complots, vies d’artistes, politiciens, pionniers, retrouvez de nouveaux épisodes tous les jours sur une variété de sujets allant de l’Antiquité à nos jours. Les lundis, mardis, jeudis et vendredis, plongez dans des récits 100% immersifs, puis chaque mercredi et samedi Virginie Girod vous propose une interview inédite avec un invité historien, chercheur, journaliste, pour en apprendre encore plus. "Au Cœur de l’Histoire" est une production Europe 1 Studio.

Julien Pichené
"Au Coeur de l'Actu", c'est le podcast de la rédaction d'Europe 1 qui vous éclaire sur les sujets qui font l'actualité. Découvrez nos formats courts "10 minutes pour tout savoir" et nos séries documentaires, enrichis avec les archives de la radio.

Olivier Delacroix
Au cœur de la nuit, les auditeurs se livrent en toute liberté aux oreilles attentives et bienveillantes d'Olivier Delacroix, du lundi au jeudi, et de Valérie Darmon, du vendredi au dimanche. Pas de jugements ni de tabous, une conversation franche mais aussi des réponses aux questions que les auditeurs se posent. Un moment d'échange et de partage propice à la confidence pour repartir le cœur plus léger. Si vous aussi vous souhaitez témoigner, laissez vos coordonnées en appelant Europe 1 au : 01 80 20 39 21 (numéro non surtaxé).

Ombline Roche
Tous les soirs du lundi au vendredi entre 22h15 et 22h30 Ombline Roche vous plonge dans les musiques des années Top 50 sur Europe 1. Et si vous en voulez plus, rendez-vous les samedis et dimanches entre 21h et 22h !

Dimitri Pavlenko
Deux heures de direct à l'écoute de celles et ceux qui font le monde : le raconter, le décrypter et l'analyser pour donner des clés de lecture et de compréhension aux auditeurs.