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Ce dimanche, Anne Cazaubon nous fait découvrir l'importance du "je".

Comme chaque dimanche, on ouvre une page de développement personnel avec elle, bonjour Anne Cazaubon. Vous venez nous délivrer votre Antidote, qui nous aide à mieux nous connaître, et comme souvent, Anne, on va s’intéresser  à notre manière de parler

Qui en dit long. Je vous en parle souvent, dis-moi comment tu parles des autres, de ta réalité, je te dirais qui tu es et comment tu te sens.

Je me souviens de cette dame qui, dès que je la croisais dans ma cage d’escalier, me parlait du drame récent, du gros titre des journaux, du fait divers sordide et cela disait beaucoup d’elle bien sûr, de ce sur quoi elle concentrait son esprit, de ce qu’elle choisissait de regarder, et de comment elle se sentait profondément.

Je rentre tout juste d’un stage de développement personnel entre femmes et lors du cercle de paroles, à la fin du week-end, (ce moment où chacune dépose, avec ses mots, sa part d’ombre qu’elle a éclairée pendant les exercices que l’on fait) Il y avait cette femme, qui parlait au "nous" : "nous, les femmes, je crois qu’on doit faire ci, qu’on doit se libérer, on doit vraiment aller en ce sens". Et à plusieurs reprises, la thérapeute l’a interrompu, en la ramenant dans le droit chemin, c’est-à-dire le sien. Celui de cette femme donc, celui de sa pleine expression, celui du "je", celui de parler depuis son endroit, celui de nous dire qui elle est vraiment, en l’invitant à s’exprimer dans toute son authenticité. Parce qu’en développement personnel, il n’y a pas une vérité, mais des vérités. Quand je parle au "on", je n’implique ni celui qui émet le message, c’est-à-dire moi, ni celui qui le reçoit, l’autre. Oui, quand je parle au "on", je créée une communication dépersonnalisée et froide.

Et ça se vérifie aussi en famille

J’adore cette phrase qui dit que si vous pensez avoir atteint l’éveil, si vous pensez n’avoir vraiment aucun "chemin" à faire en développement personnel, bref, si vous pensez que vous êtes "arrivés", allez donc passer une petite semaine en famille, et revenez m’en parler ! Oui, la famille, c’est vraiment le plus beau des terrains de jeu qui soit en développement personnel. Parce que là aussi, si je tends l’oreille, je vais me rendre compte que je parle de manière impersonnelle. "Maman va te donner à manger", "papa va se fâcher". Sauf qu’à bien y regarder, ce discours sous-entend que nous avons besoin de jouer un rôle, d’abandonner notre ‘je’ pour devenir papa, maman ou même enseignant : "les enfants, venez voir la maîtresse".

De la même manière, quand j’emploie le "tu" en parlant de moi : "tu vois, tu te décarcasses toute la journée, et à la fin t’es crevée", je ne fais que projeter sur l’autre ce que je dis, et une fois de plus tenir à distance ma réalité.

Alors que si je parle au "je", je me reconnecte à ce que je suis profondément, je génère de l’empathie chez l’autre, puisque je parle de ce que je vis, de ma réalité, et pas de généralités. Et quand je parle au "je", je m’ouvre un peu plus, j’ose me montrer dans ma vérité, et surtout, surtout, je m’engage et prends la pleine responsabilité de mes propos et de ma vie !

Merci Anne, on retrouve tous les jours vos Antidotes de développement personnel à 15h50 sur l’antenne d’Europe 1.