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Anne Cazaubon invite à pratiquer le "slow sex" pour faire l'amour en conscience.

Anne Cazaubon, dans votre chronique Antidote, vous nous parlez de développement personnel à deux !

Isabelle, je vous ai entendue. Je sens votre insistance et vos messages plus ou moins subtiles depuis des semaines, qui reviennent à la charge et insistent lourdement quant aux thématiques que j’aborde dans cette chronique, mais aussi et surtout à celles que je n’aborde pas ! Vous le savez, l’invitation du développement personnel, elle est à ralentir dans sa vie, d’arrêter de courir pour chercher à l’extérieur toujours plus ce qui nous sauvera, ce qui nous consolera, ce qui nous calmera… Chercher à toujours plus consommer pour dompter ses peurs, ses angoisses, d’aller chercher dans du matériel, une micro-source de plaisir et de satisfaction éphémère, de s’acheter cette robe ou cette paire de chaussures pour m’apaiser quelques minutes. Alors que si je le veux, il y a là, en moi, à disposition, une version durable de la tranquillité, de la paix intérieure. Et pour y accéder, le premier pas à faire, c’est celui d’oser, d’avoir le courage de plonger en moi, de prendre des rendez-vous avec moi-même, pour me découvrir, me confronter, me rencontrer… Et ces rendez-vous, ils peuvent prendre plusieurs formes. A vous de trouver la vôtre. On en parle régulièrement dans cette émission, marcher en forêt, écrire tôt le matin dès le réveil, méditer, faire du yoga, entamer une thérapie… Eh bien dans la relation à deux, c’est à peu près pareil.

Et Si 69 était l’année érotique, je vous laisse imaginer ce que pourrait bien être 2018 ! Je vous propose donc d’expérimenter l’amour au ralenti. Le fameux "slow sex" ou l’amour en conscience. Oui, cette fois-là, vous serez sobre et vous vous souviendrez du prénom de votre partenaire ! Un rendez-vous à deux qui a le mérite tout d’abord, de faire tomber les barrières des apparences et surtout surtout d’oublier la performance. On va ainsi libérer les hommes de cette pression-là pour pleinement redonner la parole aux sens et aux corps. L’invitation là encore est à mettre de la lenteur dans tout ce que l’on fait pour gagner en conscience, en regardant l’autre dans les yeux, en devenant plus conscient de sa singularité, de l’émotion qui le traverse, de son physique aussi, des raisons pour lesquelles on l’a choisi (et pas parce que c’était le dernier sur la piste de danse). C’est aussi ainsi que l’on va pouvoir éviter le rapport "dominant-dominé" pour lui préférer un rapport d’altérité et d’égalité. Oui, ça commence déjà là ! Chacun peut donner et recevoir, ça évite toute frustration.

Comment on se prépare à faire l’amour "en conscience" ?

La préparation fait partie de l’acte en tant que tel. Vous pouvez faire brûler de l’encens, ou allumer des bougies, mettre de la musique… Tout ceci fait déjà partie du rituel amoureux. Vous allez arranger le lieu, vous préparer à la rencontre en conscience. Les massages, évidemment, ou les bains peuvent prendre une dimension érotique. L’idée est de s’honorer personnellement et réciproquement. Tout ce dont je vous parle est hautement inspiré du Tantra, qui nous rappelle que le corps est considéré comme un temple à honorer et que le sexe tantrique est une méditation à deux, que tout peut être méditation. "Je peux faire ma vaisselle" et me dire en conscience qu’en nettoyant ces assiettes, j’enlève les impuretés, ce qui salit ma vie. EH bien, c’est pareil pour l’amour en conscience. Dans le slow sex, on s’éloigne de la course à l’orgasme, pour vivre une union sexuelle dans tout le corps, vivre les couleurs par le regard, sentir l’odeur de la peau par le nez, toucher les matières… Bref, l’amour au ralenti va vous permettre de passer la vitesse supérieure dans votre relation !