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Philippe Martinez affirme que les cars Macron sont à l'origine de la fermeture du site d'Alstom.

Géraldine Woessner pour le Vrai faux de l'info

Ce matin ce sont les propos du patron de la CGT, Philippe Martinez, que Géraldine Woessner passe au crible.

Le patron de la CGT très remonté hier, contre Emmanuel Macron qu’il accuse d’avoir laissé tomber Alstom, quelques semaines avant l’annonce de la fermeture du site de Belfort.
Le ministre démissionnaire de l’Économie est accusé d’avoir laissé tomber l’entreprise, quelques semaines avant l’annonce de la fermeture du site de Belfort.

Les cars Macron ont tué Alstom, c’est vrai ou c’est faux ?

C’est faux, et cette affirmation n’a même aucun sens quand on regarde les chiffres : les cars Macron, c’est quoi ? 1.100 liaisons ouvertes depuis leur lancement en août dernier, 3,4 millions de voyageurs transportés jusqu’au mois de juin, ce sont les derniers chiffres dont on dispose. Selon l’autorité de régulation des autorités ferroviaires, 45% de ces nouvelles lignes en autocar doublent une ligne de train existante. Donc la majorité ne font concurrence à personne.
Et puis, il faut voir les flux dont on parle : le car, ça reste une paille au regard des masses que transporte le rail. Un exemple : dans le top trois des lignes les plus fréquentées par les cars Macron, le trajet Paris-Lyon, accrochez-vous, 94.000 passagers transportés sur onze mois, et c’est un must. Les trains sur ce même parcours transportent 40 millions de passagers par an donc on ne peut pas dire que les cars aient rongé des parts de marché au point de freiner les commandes de train et de heurter Alstom.

Mais on n’est qu’au début du processus. Est-ce que cela pourrait changer ?

C’est possible, mais cela prendra des années et il y a des garde-fous. Pour les lignes de moins de 100 kilomètres, par exemple, qui pourraient concurrencer les TER, l’autorité de régulation peut donner son aval. Et selon la fédération nationale des transports de voyageurs, aucune ligne de train n’a été fermée pour l’instant à cause des autocars. Cela n’empêche pas les craintes de s’installer. En Europe du nord, les cars ont capté 20% du marché ferroviaire, mais on en est très loin, aucune compagnie n’est rentable pour l’instant et les opérateurs du rail ont le temps de s’adapter, ils le font déjà d’ailleurs. Le leader des transports en autocar aujourd’hui c’est Ouibus, une filiale de la SNCF.