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L’Allemagne a-t-elle une industrie dépendante de l’automobile ?

Le vrai-faux de l'info

22 septembre 2017

Episode - 00 minutes - Société

Description de l'épisode

Jean-Luc Mélenchon affirme que que l'industrie allemande est dépendante du secteur de l'automobile.


Le Vrai Faux de l’Info avec le pragmatisme façon Jean-Luc Mélenchon.

Le président de la France Insoumise dénonce l’idéologie du gouvernement, qui mènerait une politique de l’offre en dépit du bon sens, quand lui plaide pour la relance massive du pouvoir d’achat. Selon lui, la seule politique qui fonctionne.

Jean-Luc Mélenchon : "Pendant quatre ans, ils nous ont saoulés avec le modèle allemand et aujourd’hui tout le monde est d’accord pour dire qu’il y a 13 millions de pauvres et que c’est quasiment une industrie bananière que celle de l’Allemagne puisqu’elle passe 19% de ce qu’elle produit à fabriquer des bagnoles".

L’Allemagne a une industrie dépendante de l’automobile, c’est vrai ou c’est faux ?

C’est exagéré, Patrick. Même si l’automobile, de fait, pèse très lourd dans l’économie allemande (13% du PIB exactement), elle s’insère dans un tissu industriel qui puise sa force dans un nombre restreint de secteurs, très puissants comme la chimie, les moteurs ou le matériel électrique, portés par un réseau dense d’entreprises de tailles moyennes, plutôt traditionnel. Le secteur manufacturier en général génère plus de 20% de toute la richesse produite outre-Rhin. En France, cette part est moitié moindre, moins de 10%. En fait le tissu industriel en France, s’est délité quand, au même moment, l’Allemagne gardait ses usines. Ce qu’elle produit aujourd’hui, c’est une richesse réelle, des biens qu’on fabrique, que l’on vend. La France revend surtout des services, des biens immatériels. ça n’est pas forcément le signe d’une économie en bonne santé. Si l’Allemagne a gardé ses usines, ce n’est pas parce qu’elle a dérégulé son marché du travail, mais parce qu’elle a mené très tôt une stratégie : ses entreprises ont investi, sur leur sol, pour robotiser, monter en gamme, quand la France dépensait plutôt pour délocaliser ses productions. Conséquences aujourd’hui, nous avons perdu des parts de marché, et nos capacités de productions. La France importe pour 10 milliards d’euros de voitures de plus que ce qu’elle vend, souvent des voitures allemandes. Cette industrie tire la croissance outre-Rhin, la balance commerciale atteint des niveaux stratosphériques, près de 300 milliards d’euros d’excédents. La France, elle, est en déficit de 48 milliards. Et ce qui tire notre croissance à nous, c’est la consommation : le commerce : on achète ailleurs des produits qu’on revend ; c’est de l’argent qui circule, pas de la richesse qu’on crée.

Donc relancer la consommation, augmenter les salaires, ça ne suffirait pas ?

Non parce que, la production ne suit plus la demande. Donc on stimule l’importation : En gros, si je vous donne un euro, 80 centimes achèteront des produits importés, 20 seulement iront dans la production. Et ces biens, on les achète en Allemagne, notamment, notre électro-ménager, nos machines-outils. Une voiture sur cinq dans le monde est une voiture allemande. Maintenant, copier ce modèle, n’est pas forcément la solution, et Jean-Luc Mélenchon a raison de soulever ce problème. Si la voiture à essence disparaît, ce sera difficile pour l’Allemagne, qui investit massivement d’ailleurs en recherche et développement, pour préparer l’après. Beaucoup plus que la France, qui fabrique, les mêmes produits qu’elle mais, d’une gamme inférieure. Pas sûr qu’elle puisse rattraper son retard, ni qu’il y aurait de la place sur le marché pour tous. Il faudrait sans doute reconstruire un appareil productif, plus divers, ou pour faire autre chose.

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