Combien coûtent les sénateurs par an et par Français ?

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Gérard Larcher affirme que les sénateurs coûtent cinq euros par an et par Français.

Le Vrai-Faux de l’info avec les comptes du président du Sénat.

Gérard Larcher pas vraiment emballé par la loi de moralisation de la vie publique, que promet Emmanuel Macron. Le nouveau président veut réduire d’un tiers le nombre de parlementaires au Sénat, et à l’Assemblée, réformer également leur système de retraites et leur imposition, pour les aligner sur le régime de tout un chacun. C’est peu dire que le patron républicain du Sénat est peu emballé.

Les sénateurs coutent cinq euros par an et par Français, c’est vrai ou c’est faux ?

C’est vrai. C’est même un petit peu moins par l’année 2016 : 4,15 euros. Voilà ce que vous avez payé pour faire fonctionner la haute assemblée et ses 348 sénateurs. Ajoutez 8,5 euros pour l’Assemblée Nationale et les députés. Ça nous fait un total d’un peu moins de 13 euros. C’est le coût annuel par Français de nos représentants, du pouvoir législatif. Dit comme ça, c’est vrai que ça paraît peu élevé, mais pour vous donner un ordre d’idée, on donne 61 euros seulement pour la justice et ses 76.000 personnels. Nos 925 parlementaires et leurs collaborateurs reçoivent donc neuf fois plus. Le nouveau Président veut réduire leur nombre d’un tiers. C’est vrai que ça ne fera pas de grandes économies. parce que même avec 620 députés et sénateurs, le personnel qui fait tourner les assemblées, les charges de fonctionnement vont rester sensiblement les mêmes. En se basant sur les comptes de 2016, on arrive à une économie d’environ 130 millions chaque année.

Mais l’objectif n’est pas de faire des économies, c’est d’être plus efficace, non ?

Mais bien sûr. De gommer ce qui apparaît comme des privilèges, et d’avoir une assemblée en phase, efficace. Des parlementaires moins nombreux qui se consacreraient au Travail législatif, au contrôle du gouvernement, qui est aussi leur rôle, plutôt que de se perdre en querelles d’amendements, la Loi Macron, qui était entrée a l’assemblée avec 106 articles, en est ressortie à plus de 300. Le président veut changer cela : introduire des procédures accélérées, réduire le temps consacré a l,examen des textes, et le pouvoir d’amendement des parlementaires pour légiférer mieux, plus vite. Deux risques quand même que pointent les professeurs auxquels j’ai parlé : celui que l,Assemblée devienne une chambre d’enregistrement, qui se contenterait de valider les textes de l’exécutif et celui que les parlementaires soient un peu plus déconnectés encore de leurs territoires, sur lesquels ils passeront moins de temps. Un peu comme des experts, détachés du terrain. C’est aussi ce changement de nature finalement du pouvoir législatif induit par la réforme, qui fait grincer des dents.