Voyages impossibles hors UE : "On a eu des milliers d’annulations", s’alarme Havas Voyages

  • Copié
Jonathan Grelier , modifié à
Depuis dimanche, la France a fermé ses frontières aux pays extérieurs à l’Union européenne, rendant impossibles les départs vers l’étranger, notamment pour les vacances, sauf en cas de "motif impérieux". "On a eu des milliers d’annulations", s’alarme Laurent Abitbol d'Havas Voyages, mardi sur Europe 1.
INTERVIEW

Cela a été l'une des principales mesures supplémentaires de restriction annoncées vendredi dernier par le Premier ministre Jean Castex pour freiner le Covid-19 : depuis dimanche, la France a fermé ses frontières aux pays extérieurs à l'Union européenne, "sauf motif impérieux". "On a eu des milliers d’annulations", s’alarme Laurent Abitbol, le président des réseaux d'agences de voyages Havas Voyages et Selectour, mardi sur Europe 1.

"Plus de 700-800 millions d'euros d'annulations"

Laurent Abitbol confirme que ces annulations ont été effectuées "quand Monsieur Castex a annoncé le confinement de la France, pas des Français mais de la France". "On ne peut pas aller à l’étranger, on peut peut-être aller en Europe, mais pas dans les pays chauds ni dans les DOM-TOM, ni à Punta Cana, on ne peut aller nulle part", souligne-t-il. "Tout ce qu’on a construit en janvier, et croyez-moi que c’était dur de construire quelque chose en janvier, [va finalement nous coûter] plus de 700-800 millions d’euros d’annulations."

"Une compagnie voyou ne sera plus vendue dans le futur"

Ses agences de voyages vont en effet procéder à des remboursements quand ils sont réclamés par les clients. "On n'a pas de business mais on doit faire travailler les gens pour annuler le futur business qu’on aurait pu avoir... Ça nous coûte très, très cher", se désole le patron qui s'agace de ne pas avoir été consulté par l'exécutif en amont des décisions de la semaine dernière. Laurent Abitbol promet aussi de "faire le point" sur les "amis" et "ennemis" de son business "quand tout sera fini". Dans son viseur, les "compagnies [aériennes] voyous" qui bloquent les remboursements. "Une compagnie voyou qui a bloqué les remboursements ne sera plus vendue dans le futur", assure-t-il.

Entre 2019 et 2020, les entreprises de Laurent Abitbol sont passées de cinq milliards d'euros de chiffre d'affaires à un milliard. Et le patron s'attend à un chiffre d'affaires de 600 millions d'euros seulement en 2021.