Jeune et sans emploi : trois outils pour trouver un travail malgré la crise du Covid-19

  • Copié
Tiffany Fillon , modifié à
En septembre, entre 700.000 et 800.000 jeunes vont entrer sur le marché du travail en France. Après la crise du Covid-19, nombre d'entre eux s'inquiètent pour leur avenir professionnel. Pourtant, à travers le pays, des initiatives numériques se mettent en place pour faciliter les recrutements. 

Particulièrement touché pendant la crise du Covid-19, l'emploi des jeunes est l'un des grands chantiers qui attend le gouvernement. Comment trouver une alternance ou un premier emploi dans un tel contexte économique ? Sites d'offres d'emplois locaux, plateforme de rencontres... Voici quelques pistes présentées lundi sur Europe 1.

Les jeunes font partie des premières victimes économiques de la pandémie. Selon une étude récente de l’Organisation mondiale du travail, un jeune sur six s'est retrouvé sans emploi depuis l'apparition du Covid-19 alors que 700.000 à 800.000 jeunes doivent entrer en septembre dans la vie active en France. Si d'ici à mi juillet le gouvernement va mettre en place un plan sur l'emploi des jeunes, d'autres solutions sont possibles pour trouver un travail. 

Renforcer son réseau 

Pour trouver un emploi, il est préférable d'élargir son réseau. Désormais, il est même possible de rencontrer des recruteurs en ligne. C'est ce que propose la plateforme Seekube. Sur Europe 1 lundi, son directeur général, Paul Cassarino, a détaillé le fonctionnement de cet outil. Il permet d'organiser des rencontres entre les étudiants, les entreprises et les écoles pour faciliter le début de carrière des jeunes.

Paul Cassarino décrit ainsi Seekube comme une "plateforme de forums virtuels de recrutement". Le but de Seekube est de "créer un premier contact qui va permettre à un candidat de se projeter dans un métier, une entreprise, un environnement de travail", précise le directeur général. 

Depuis le confinement, la plateforme attire ces jeunes préoccupés par leur avenir professionnel. "On a eu beaucoup de demandes sur la période", explique Paul Cassarino, qui indique avoir mis en place "80 événements en deux mois et demi", soit autant que sur toute l'année 2019.

Constatant une inquiétude chez les étudiants à la recherche d'une alternance, Paul Cassarino tient tout de même à rassurer. "Le marché a pris deux mois et demi de retard [donc les recherches vont] durer jusqu'en décembre alors que généralement elles se finalisent vers septembre et octobre", analyse-t-il. "Soyez patients." 

Postuler facilement et rapidement 

Des solutions existent pour ne pas perdre de temps dans sa recherche d'emploi. L'entreprise HucLink permet par exemple d'avoir accès à des offres sans envoyer son CV et sa lettre de motivation, simplement grâce à des bornes situées dans l'espace public. Le concept vise à "mettre en relation candidats et recruteurs situés à proximité", résume sur Europe 1 Nathalie Daoud, directrice associée du développement d'HucLink. Les bornes sont ainsi installées "en libre service dans des lieux à fort flux comme les gares, les aéroports et les centres commerciaux", précise-t-elle.

Comment ce système fonctionne-t-il côté recruteur ? Il faut d'abord s'inscrire sur le site d'HucLink et rédiger une offre d'emploi (qui peut aussi être rédigée par HucLink). "Le recruteur va ensuite inscrire l'adresse géographique de son poste à pourvoir et nous allons lui soumettre les bornes géolocalisées dans la zone", indique Nathalie Daoud.

Pour faire face à "la baisse de trafic et de diffusion des offres d'emploi" pendant le confinement, HucLink a remis en avant "la technologie du QR code", explique Nathalie Daoud. Cette adaptation a permis de mettre en place davantage de bornes : d'ici à la fin du mois de juin, 53 bornes devraient exister en France. 

Des sites internet locaux pour un job d'été 

Souvent recrutés comme saisonniers, les jeunes sont dans le viseur des départements touristiques. C'est le cas par exemple en Charente-Maritime : le département a lancé son premier site internet réunissant des offres d'emploi 100% locales. Pendant l'été, le département recherche par exemple des emplois saisonniers agricoles liés à la viticulture du cognac ou à l'ostréiculture.

Via le site emploi17.fr, "il s'agit de mettre en contact des demandeurs d'emploi qui peuvent être des jeunes, des moins jeunes et des allocataires du RSA" avec des recruteurs, décrit Dominique Bussereau, président de la Charente Maritime et président de l’assemblée des départements de France. 

L'initiative fonctionne grâce à "un système de géolocalisation et de mise en adéquation des compétences et des besoins", ajoute-il. Une assistance téléphonique est aussi disponible pour accompagner les candidats dans leur démarche. Lancé en pleine crise, le site internet affiche un bilan prometteur : il rassemble près de "3.000 personnes dont près de 200 au RSA", selon Dominique Bussereau, qui note la présence sur le site de "près de 600 postes proposés dans l'agriculture, l'immobilier, la restauration ou encore le commerce". 

La création de ce site internet a été initiée par le département du Loir-et-cher, le premier à s'être lancé. Au total, 25 départements ont rejoint ce projet de site internet local. De quoi imaginer une collaboration globale. "On pourra peut-être envisager de relier nos plateformes quand on aura suffisamment de départements", prévoit Dominique Bussereau.