Elisabeth Borne a refusé la demande de moratoire du Medef, lundi sur Europe 1 (photo d'archives). 3:12
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Ariel Guez
Invitée d'Europe 1 lundi matin, la ministre de la Transition écologique et solidaire, Elisabeth Borne, est revenue sur la demande Medef de l'instauration d'un "moratoire" sur la mise en place de mesures environnementales, en cette période de crise sanitaire et économique. "Je dis non à ce moratoire", a-t-elle répondu sur Europe 1, affirmant qu'opposer "économie et écologie" était une "vision à la fois dangereuse et dépassée". 
INTERVIEW

En pleine crise sanitaire, dans ce courrier adressé à la ministre de la Transition écologique Élisabeth Borne et signé par son président Geoffroy Roux de Bézieux, le Medef a "demandé un moratoire sur la préparation de nouvelles dispositions énergétiques et environnementales", liées à la loi sur la lutte contre le gaspillage et l'économie circulaire. Invitée d'Europe 1 lundi, Elisabeth Borne a catégoriquement refusé cette demande. "Je vous le dis très clairement : l’urgence écologique est toujours là", a-t-elle déclaré. 

"Une vision à la fois dangereuse et dépassée"

"J’ai refusé cette demande de moratoire, qui était une erreur", a commencé la ministre de la Transition écologique Élisabeth Borne. "Plus largement, opposer économie et écologie, c’est une vision à la fois dangereuse et dépassée", a-t-elle affirmé. "Dire : 'l'écologie on verra plus tard", c’est dangereux parce que plus tard il sera trop tard et c’est dépassé parce que la transition écologique est une solution de croissance", justifiant ainsi sa prise de position. "Je dis non à ce moratoire", résume Élisabeth Borne. 

"Je comprends que des entreprises peuvent être dans des situations compliquées en ce moment donc on peut ajuster des calendriers de consultation. C’est ce qu’on va faire sur un certain nombre de sujets", a-t-elle néanmoins précisé.

 Mais ces ajustements possibles ne remettent pas en question les objectifs écologiques du gouvernement, assure Elisabeth Borne. "Je vous le dis très clairement : l’urgence écologique est toujours là et ma détermination à agir aussi". 

Ne pas "choisir entre protéger des emplois et protéger la planète"

"Il ne peut pas y avoir de pause dans la transition écologique", déclaré la ministre, affirmant que, selon elle, "ce sera la meilleure stratégie, à la fois de protection et de croissance, au sortir de la crise".

"On ne peut pas avoir à choisir entre protéger des emplois et protéger la planète : il faut faire les deux. Et c’est bien ce à quoi on va s’employer", conclut-elle, rappelant en fin d'entretien que "la transition écologique a fait la preuve qu’elle peut soutenir l’emploi".