90.000 places ont été ouvertes dans la région des Hauts-de-France. (Photo d'illustration) 1:15
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Maximilien Carlier, édité par Ugo Pascolo , modifié à
Pour limiter au maximum les effets de la crise économique post-coronavirus qui s'annonce, la région des Hauts-de-France et Pôle emploi ont décidé de miser sur la formation. Pas moins de 90.000 places sont ouvertes pour permettre aux chômeurs qui le souhaitent de changer de métier.
REPORTAGE

"La priorité des prochains mois est de faire repartir notre activité, de sauver le maximum d’emploi, et d’en créer des nouveaux à travers le plan de relance économique." Ce vendredi matin sur Europe 1, la nouvelle ministre du Travail Élisabeth Borne a été claire concernant le cap pris par le gouvernement pour faire face à la crise économique majeure qui s'annonce après le coronavirus. Dans les Hauts-de-France, l'accent est mis sur la formation pour lutter contre le chômage.

Un travail qui "a plus de sens"

Alors que la rentrée sera difficile sur le plan économique, la région des Hauts-de-France et Pôle emploi ont par exemple décidé de tout miser sur la formation pour permettre au nouvel afflux de chômeurs de retrouver un travail le plus rapidement possible. Parmi les bénéficiaires de ces formations, Coline, ex-styliste lilloise qui travaille désormais... la bière. "J'avais envie de reconnecter avec un travail qui avait plus de sens pour moi, qui collait à mon éthique et qui me faisait servir de mes mains", explique-t-elle au micro d'Europe 1.

Si Coline passait "beaucoup de temps dans un bureau derrière un ordinateur", c'est désormais au milieu des cuves en inox et des bouteilles de la micro-brasserie éco-responsable lilloise "Le singe savant" qu'elle passe ses journées. Un changement radical qui s'est fait via deux stages en immersion, et trois mois de formation brassicole financée par Pôle emploi. 

Une stratégie saluée

Un système salué par Guillaume, le co-fondateur de la micro-brasserie, puisqu'il a le double avantage de permettre "à la personne en formation de garder ses indemnités chômage", tandis que l'entreprise apprend à connaître sa nouvelle recrue pour "voir si cela fonctionne bien, et transformer la formation en embauche". C'est exactement le parcours de Coline, qui a décroché un CDD de six mois dans cette entreprise proche de son domicile. 

Proximité et développement durable

Et c'est d'ailleurs une autre tendance qui se dessine chez les demandeurs d'emplois : la proximité. "Depuis le Covid-19, il y a la volonté de rester plus à proximité de son domicile. Les demandeurs d'emplois regardent donc les métiers disponibles dans un certain périmètre pour ne plus avoir à réaliser de longs déplacements", confirme Nadine Crinier, directrice Pôle emploi dans les Hauts-de-France. Une proximité qui se double également d'une volonté "d'être sur des choses qui relèvent du développement durable", ajoute-t-elle.

Dans cette région qui compte 560.000 chômeurs, ce sont ainsi 90.000 places qui se sont ouvertes pour apprendre un nouveau métier.