Dans une tribune, les commerçants réclament une réouverture de leurs établissements avant le 15 mai. 1:34
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Aurélien Fleurot, édité par Justine Hagard , modifié à
Dans une tribune commune publiée ce jeudi matin, des commerçants français réclament une réouverture de leurs établissements au plus tard le 10 mai. Ils demandent au gouvernement une date précise, afin de pouvoir s'organiser. "Chaque semaine de fermeture supplémentaire met en péril un certain nombre de magasins", selon le directeur général de Procos, une fédération de commerçants.

Pouvoir rouvrir le plus vite possible. C'est ce que souhaitent les commerçants à l'heure où des levées de restrictions contre le Covid-19 sont envisagées par le gouvernement. Ils veulent surtout savoir quand précisément aura lieu la réouverture, afin de s'organiser et d'enfin voir la lumière au bout du tunnel. Les 150.000 commerces "non alimentaires" fermés depuis le 3 avril - et certains depuis le 1er février - demandent ce jeudi matin dans une tribune commune, signée par les présidents de 11 grandes fédérations de commerce et plus de 150 présidents de réseau d'enseignes de prêt-à-porter, de la visibilité au gouvernement. Ils souhaitent pouvoir rouvrir au plus tard le 10 mai.

"Chaque jour compte"

Ces commerces ont déjà été plus souvent fermés en 2021 qu'en 2020, avec un chiffre d'affaires en baisse de 30% cette année. Et même si les aides du gouvernement vont dans le bon sens, il y a urgence, estime les signataires de cette tribune. "Chaque jour compte", assure ainsi Jean-Marc Bellaïche, président du Groupe Printemps, sur Europe 1. "Gagner une semaine, ça compte énormément pour nous."

"Chaque semaine de fermeture supplémentaire fragilise les entreprises et met en péril un certain nombre de magasins, parce qu'évidemment, cela pose des problèmes de trésorerie", abonde Emmanuel Le Roch, délégué général du Procos, une fédération qui regroupe des enseignes comme les Galeries Lafayette, Optic 2000, Decathlon ou encore Fnac Darty.

Une ouverture cruciale en mai

Pour lui, il est crucial pour les commerçants d'être ouverts au mois de mai, particulièrement avec un rendez-vous comme la Fête des Mères pour les parfumeries ou les bijouteries. Les magasins de textile ont également besoin d'écouler leur stock. "On vend des collections d'été, il faut qu'on puisse les vendre aussi vite que prévu pour ne pas se retrouver dans une situation plus compliquée que celle de l'année dernière", explique Emmanuel Le Roch.

"Toutes les activités saisonnières réclament d'ouvrir dans cette première quinzaine de mai, pas plus tard", ajoute-t-il. Les protocoles sanitaires sont prêts, et pour accélérer la reprise, les commerces proposent même de vacciner les salariés qui le souhaitent.

"Beaucoup d'inquiétude" pour les 800.000 salariés

"L'autre point très important c'est les conséquences humaines pour nos employés", affirme d'ailleurs Jean-Marc Bellaïche. "Le secteur des commerces non essentiels représente près de 800.000 emplois en France, c'est quand même énorme. Et ce sont 800.000 personnes qui, pour la grande majorité, sont au chômage partiel depuis plusieurs mois. Il y a beaucoup d'inquiétudes pour des gens qui parfois sont seuls chez eux et sans visibilité", insiste le président du groupe Printemps.

Et le dirigeant veut le croire : les clients reviendront dans les magasins quand ils rouvriront. "Les Français sont très attachés au shopping physique, très attachés à leurs magasins à leur système de fidélité, à l'humain. Ils ont aussi l'envie de pouvoir aller dans un magasin à plusieurs avec des amis pour parler à des vendeurs et des conseillers de vente", énumère Jean-Marc Bellaïche. "On est très confiant sur le fait que les Français reviendront au shopping".