Le travail à distance a parfois dégradé les conditions de travail des salariés. 1:23
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, édité par Jonathan Grelier avec AFP , modifié à
Le ministère du Travail a publié vendredi une étude sur les effets de la crise sanitaire sur les conditions de travail des salariés français. Principal enseignement : la crise a entraîné une dégradation des conditions de travail pour plus de 40% des travailleurs. Mais des différences sont observables en fonction des secteurs.
DÉCRYPTAGE

Quel impact la crise sanitaire a-t-elle eu sur les conditions de travail des salariés français ? C'est à cette vaste question que le ministère du Travail s'est intéressé dans une étude publiée vendredi, la toute première sur les effets de la crise sur le monde du travail. Principal enseignement : la crise sanitaire a entraîné une dégradation des conditions de travail pour plus de 40% des travailleurs, avec, début 2021, un état de santé psychique qui s'est fortement dégradé.

"Les horaires décalés ont fortement augmentés"

L'étude indique également que la moitié des travailleurs ont ressenti une augmentation de leur charge de travail. Mais tous les salariés n'ont pas vécu ces changements de la même manière. Il y a d'abord ceux pour qui la crise a permis de remettre du sens dans leur métier. Dans le secteur de la santé et du commerce de proximité par exemple, un salarié sur trois s'est senti plus utile malgré des conditions de travail parfois plus difficiles depuis maintenant plus d'un an.

Tous secteurs confondus, les conditions de travail se sont nettement dégradées pour un salarié sur dix, notamment sous l'impact du télétravail. "On peut penser par exemple à la durée du travail ou aux horaires décalés qui ont fortement augmentés", commente Malik Koubi, de la direction des études statistiques du ministère du Travail. "En même temps, ces salariés n'ont pas forcément reçu plus de soutien de leur hiérarchie, ni forcément bénéficié de plus d'autonomie."

"La sécurité de l'emploi est vraiment un sujet pour la majorité des salariés"

Le déconfinement marque représente donc une opportunité d'inverser la tendance pour les entreprises. Pour cela, il va falloir rassurer les salariés, souligne Laurence Breton-Kueny, de l'Association nationale des directeurs des ressources humaines. "Il faut qu'on accueille à nouveau tout le monde en les accompagnant", insiste-t-elle, pour "donner cette synergie dont on a tous besoin au niveau économique". "Parce que la sécurité de l'emploi est vraiment un sujet pour la majorité des salariés." En plus de la sécurité de l'emploi, l'autonomie est aussi devenue un critère majeur, notamment pour les cadres.