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Charles Guyard, édité par Ugo Pascolo
Dans les Deux-Sèvres, la petite commune de Mauléon, 8.800 habitants, fait partie de ces territoires qui ne connaissent (presque) pas le chômage de longue durée. Une situation rendue possible par le dispositif "territoire zéro chômeur de longue durée". Europe 1 s'est rendu sur place pour comprendre ce succès. 

Une planche de salut contre la crise économique née dans le sillon du coronavirus ? Malgré le contexte difficile dans lequel est plongé le pays, à Mauléon, petite commune des Deux-Sèvres de 8.800 habitants, on compte seulement une vingtaine de chômeur de longue durée. Ce miracle, la commune le doit au "territoire zéro chômeur de longue durée", un dispositif lancé il y a trois ans à titre expérimental dans dix régions. Le résultat est si probant que l'État a décidé de l'étendre dans 50 autres territoires. Europe 1 s'est rendu sur place pour comprendre ce succès. 

"Les fins de mois sont beaucoup moins difficiles qu'avant"

Depuis sa création en 2017, l'Esiam, entreprise à but d'emploi de Mauléon, embauche en CDI d'anciens chômeurs de longue durée pour travailler dans le recyclage du bois, du papier et du tissu. "On va retrouver des personnes qui ont 45 à 60 ans parfois très éloignées de l'emploi", indique au micro d'Europe 1 Michel Rondeau, le référent des bénéficiaires. Parmi eux Séverine, pour qui ce contrat a pris la forme d'une véritable bouée de sauvetage. 

"Ça a changé beaucoup de choses dans ma vie, les fins de mois sont beaucoup moins difficiles qu'avant", confirme-t-elle au micro d'Europe 1. 

Tout le monde y gagne

Ce dispositif, subventionné par l'Etat à raison de 17.000 euros par an et par salarié, ruisselle sur l'ensemble de l'économie locale. Tout le monde y gagne, résume au micro d'Europe 1 Pierre-Yves Marolleau, le maire de Mauléon. "Les commerçants sont les premiers à se rendre compte que ce sont des gens qui désormais consomment. Ils sont passés de zéro à 500 euros par mois à un SMIC."

"Et puis pour la commune, ça permet également de faire des travaux qu'on ne pourrait pas faire parce que l'Esiam est une entreprise comme une autre" qui paye des charges, abonde l'édile. Aujourd'hui, cette entreprise accueille 75 salariés à temps plein ou partiel, dont près d'un tiers en situation de handicap.