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«L’industrie va mourir en France et en Moselle» : les salariés dépités face à la fermeture annoncée de l’aciériste Novasco d’Hagondange

Mélina Facchin, correspondante dans le Grand-Est . 2 min
«L’industrie va mourir en France et en Moselle» : les salariés dépités face à la fermeture annoncée de l’aciériste Novasco d’Hagondange
«L’industrie va mourir en France et en Moselle» : les salariés dépités face à la fermeture annoncée de l’aciériste Novasco d’Hagondange AFP / © Jean-Christophe VERHAEGEN / AFP

Plus de 600 emplois supprimés, trois sites sur quatre fermés… L’aciériste Novasco, fleuron français de l’industrie, s’apprête en grande partie à disparaître. Alors que l’entreprise est en redressement judiciaire, le tribunal de Strasbourg rendra lundi matin sa décision concernant les deux offres de reprises sur la table.

La casse sociale promet d’être sévère chez Novasco. Le destin de l’aciériste français sera scellé lundi matin à 9h par le tribunal de Strasbourg. En redressement judiciaire pour la quatrième fois en onze ans, l’entreprise répartie sur quatre sites en France, dont le principal à Hagondange en Moselle, emploie 760 personnes. Plus de 600 d’entre elles se retrouveront probablement au chômage. Deux offres de reprises étaient sur la table mais c’est a priori celle qui sauvera le moins d’emplois qui va être retenue.

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Seulement un site sur quatre sauvé et 140 emplois sur 760

"Tous les espoirs qu’on avait, tous les efforts qu’on a faits, malheureusement… Le moral est au plus bas", soupire Kader, salarié chez Novasco. Mercredi 12 novembre, devant le tribunal de Strasbourg avec ses camarades de l’usine d’Hagondange (Moselle), le couperet tombe. Entre les deux offres de reprises présentées après le quatrième redressement judiciaire en onze ans de Novasco, celle qui sera a priori retenue émane d’un consortium d’investisseurs réunis autour de Julien Baillon, à la tête de la PME ardennaise Métal Blanc.

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Ce plan ne gardera que l’une des quatre usines de Novasco en France : celle de Leffrinckoucke, près de Dunkerque. Les sites de Saint-Etienne, de Custines (Meurthe-et-Moselle) et surtout le site principal et presque centenaire d’Hagondange (Moselle), qui compte à lui seul 450 salariés sur les 760 du groupe, vont mettre la clé sous la porte.

"Une pierre tombale" sur cette usine centenaire

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En attendant la décision du tribunal de Strasbourg lundi, les salariés de Novasco Hagondange sont déjà résignés, sans plus aucun espoir. Ils savent que leur site est condamné. "Il faudra poser la pierre tombale sur cette usine qui a craché de l’acier pendant plus de cent ans", lâche Julien Etienne, délégué du personnel. "L’industrie va mourir en France et en Moselle surtout", poursuit-il, en colère. "On nous pond des lois en disant ‘Il faut protéger, protéger’ mais on protège que dalle. Je pense qu’aujourd’hui on privilégie l’industrie extérieure plutôt qu’intérieure. On en a la preuve : 450 emplois à Hagondange [qui finissent] à France Travail", conclut-il.

"Que va devenir Hagondange ? La région, les commerçants, les sous-traitants, les familles ?", s’interroge Kader, salarié chez Novasco depuis trente ans. "La moyenne d’âge dans l’usine d’Hagondange est de 50-55 ans : que vont faire ces gens ?"

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"Maintenant on se bat juste pour partir dignement"

Tout ce que les salariés résignés espèrent encore, c’est l’obtention de primes de départ convenables. "Il ne s’agit même plus de sauver Hagondange", confirme Jim, qui à 38 ans, a fait toute sa carrière dans l’usine mosellane. "Au début, on se battait pour sauver nos emplois, maintenant on se bat juste pour partir dignement", résume-t-il, écœuré.

"Il faut aller arracher le maximum pour les salariés", déclare Stéphane Fantoni, délégué CGT du personnel, qui promet de se battre "jusqu’au bout". Il souhaite désormais obtenir "des mesures d’accompagnement dignes et des primes de départ assez conséquentes pour les récompenser de ce dur labeur qu’ils ont subi pendant des années".

Une délégation de salariés a rencontré jeudi 13 novembre le ministre de l’Industrie Sébastien Martin. Ce dernier leur a annoncé qu’il n’envisageait pas de nationaliser le site d’Hagondange, mais il dit vouloir "le préserver" sans plus de détail.