Braquage du Louvre : deux audits datant de près de 20 ans accablent le musée sur ses failles de sécurité
Y a-t-il eu des manquements dans la sécurité du Louvre ? Plus d'un mois après le braquage du musée, qui a vu s'envoler les bijoux de la couronne, la question est toujours au centre de l'enquête. Or, deux audits révélés ces derniers jours et datant de près de 20 ans, mettent en lumière les failles de sécurité connues, mais apparemment ignorées, du musée le plus connu au monde.
La direction du Louvre savait et n'a rien fait. C'est du moins la conclusion pouvant être tirée des deux audits accablants sur la sécurité du musée le plus connu du monde, révélés par nos confrères du Monde et de RTL. Deux études, dont la plus ancienne remonte à près de 20 ans, qui mettent en lumière la vulnérabilité de la galerie Apollon, où ont été dérobés les bijoux de la couronne le 19 octobre dernier, lors du braquage aussi rapide que spectaculaire.
La galerie Apollon, grande vulnérable du musée
"Ça fait plus de 20 ans que les risques intrusion et vol ont été structurellement sous-estimés", assurait Rachida Dati le 31 octobre dernier dans une entrevue accordée à Europe 1. Un constat qui poussait alors la candidate à la mairie de Paris à demander un audit global sur les vulnérabilités en termes de sécurité au Louvre, de toute urgence.
Or, cet audit existe déjà et plutôt deux fois qu'une. Une première étude datant de 2007, révélée par RTL, met effectivement en lumière les défaillances de sécurité de la galerie Apollon, dans laquelle les cambrioleurs se sont introduits en octobre dernier. Ce rapport de 35 pages se révèle accablant à la lumière de nos jours, étant donné qu'il était déjà préconisé il y a près de 20 ans de transférer les bijoux de la couronne dans une salle plus sécurisée.
Ce même rapport pointait du doigt la vulnérabilité de la galerie en raison de son agencement. La vitrine dans laquelle reposait les joyeux ,se trouve à proximité de la porte-fenêtre, par laquelle se sont engouffrés les braqueurs, et était déjà décrite comme "un excellent vecteur d'introduction".
Un scénario à l'identique
Plus inquiétant encore est le deuxième audit, réalisé par une entreprise de sécurité privée et commandé par la direction du Louvre en 2018. Consultée par nos confrères du Monde, l'étude met non seulement en avant les mêmes failles de sécurité du musée, mais va encore plus loin.
Et pour cause, l'audit révèle que ladite porte-fenêtre représente la plus grande faille du musée, en assurant qu'il est facile d'y avoir accès grâce au balcon extérieur. Un balcon pouvant être atteint avec nul autre chose qu'une nacelle, le tout en étant à l'abri des caméras de surveillance, étant donné qu'elles ne couvrent pas cette partie de la galerie Apollon.
Une mise en scène imaginée qui se révèle être exactement la même mise en place par les cambrioleurs le 19 octobre dernier. Se pose alors forcément la question de savoir si les braqueurs y ont eu accès pour mettre en place leur vol, durant lequel ils ont dérobé les bijoux de la couronne, estimés à 88 millions d'euros, et toujours pas retrouvés par les autorités.