Casse au Louvre : des dispositifs anti-intrusion «avant la fin de l'année», promet Rachida Dati
La ministre de la Culture Rachida Dati a promis la mise en place de dispositifs anti-intrusion au musée de Louvre "avant la fin de l'année", plus de dix jours après le vol spectaculaire de huit joyaux de la Couronne. Une enquête administrative a révélé une "sous-estimation chronique des risques" de vol au sein du musée.
Plus de dix jours après le cambriolage spectaculaire au musée du Louvre, la ministre de la Culture Rachida Dati a promis ce vendredi la mise en place de dispositifs anti-intrusion "avant la fin de l'année". "Ça fait plus de 20 ans que les risques intrusion et vol ont été structurellement sous-estimés" au Louvre, a-t-elle reconnu lors d'une entrevue exclusive accordée à Europe 1, assurant que des "mesures d'urgence" s'imposaient. "On ne peut pas continuer comme ça", a ajouté la ministre.
Un audit global réalisé avant la fin de l'année
Face à cela, Rachida Dati annonce lancer des chantiers concrets. "La réalisation d'un audit global de toute urgence sur tous les risques anti-intrusion et vol. Il sera évidemment remis avant la fin d'année 2025 pour prendre les mesures très rapides pour pallier à tous les risques intrusion et vol qui auront été identifiés", assure-t-elle dans un premier temps.
La ministre de la Culture promet aussi "l'installation sans délai de dispositifs anti-intrusion sur le bâtiment, par exemple les caméras périmétriques, mais aussi dans l'espace public". "Ça peut être des plots anti-accès sur certains trottoirs. En tout cas, sur tous les abords de l'espace public du musée du Louvre", précise-t-elle. Puis, elle informe "qu'une formation spécifique sera obligatoire aux risques anti-intrusion et vol pour tous les agents en charge de la sûreté".
Nouvelle gouvernance
Rachida Dati veut en parallèle revoir la gouvernance de la politique de sécurité du musée. Un nouveau comité sera chargé de renforcer la coopération avec la préfecture et les services de police. Une coopération jugée jusqu'ici trop faible par la ministre.
"La première, d'abord, c'est la réorganisation totale de la gouvernance du musée du Louvre, avec la création importante d'une direction sûreté-sécurité, qui soit sous l'autorité de la présidente, pour mettre en œuvre une stratégie cohérente de sûreté et de sécurité, et pas uniquement des publics", indique la ministre de la Culture.
Selon elle, c'est une nouveauté. "Également, la création d'un comité de sûreté et de sécurité qui sera justement présidé par cette nouvelle direction", conclut-elle.
Une "sous-estimation chronique, structurelle, du risque intrusion et vol"
Pour rendre ses recommandations, Rachida Dati a affirmé qu'elle s'appuyait sur les premières conclusions de l'enquête administrative lancée le 20 octobre dernier, au lendemain du casse au cours duquel un commando de quatre malfaiteurs a dérobé huit joyaux de la Couronne, pour un montant total estimé à 88 millions d'euros. Ces derniers demeurent introuvables.
Ce rapport a mis en lumière une "sous-estimation chronique, structurelle, du risque intrusion et vol", "un sous-équipement des dispositifs de sécurité", une gouvernance "pas adaptée" aux risques et des protocoles de réaction aux vols et intrusions "totalement obsolètes", a énuméré la ministre de la Culture.
Si elle a de nouveau assuré que les dispositifs de sécurité à l'intérieur du musée avaient bel et bien fonctionné, Rachida Dati a annoncé des mesures pour faire face à une "faille sécuritaire majeure" à l'extérieur de l'enceinte. "Nous allons mettre des dispositifs anti-voiture-béliers, anti-intrusion sur le batîment comme des caméras périmétriques", a-t-elle expliqué, assurant que ces nouvelles installations seraient en place "avant la fin de l'année".
Une gouvernance du musée du Louvre à revoir
La semaine dernière, la présidente du Louvre, Laurence des Cars, avait expliqué au Sénat que le premier de ces équipements "anti-béliers", prévus depuis plusieurs années, était en cours de pose. Elle avait aussi demandé des mesures pour "la sécurisation des abords immédiats" du palais.
La ministre de la Culture lui a également ordonné de réunir dès que possible un conseil d'administration pour "revoir la gouvernance" du musée le plus fréquenté au monde, avec près de neuf millions de visiteurs chaque année. "Une nouvelle direction de la sûreté et de la sécurité au niveau de la présidence" du musée devra être prévue dans cette nouvelle gouvernance, a précisé Rachida Dati, qui souhaite par ailleurs la réalisation d'un "audit global sur les risques d'intrusion et de vol" au Louvre d'ici à la fin de l'année. Un comité devrait voir le jour et il sera chargé de renforcer la coopération avec la préfecture et les services de police, une coopération jugée très faible par la ministre de la Culture.