Coronavirus : 61.702 morts en France, les hospitalisations en baisse

Les hospitalisations et réanimations sont en baisse mardi.
Les hospitalisations et réanimations sont en baisse mardi. © AFP
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avec AFP , modifié à
La France, qui compte 61.702 morts du Covid-19 selon les chiffres publiés mardi, va autoriser à partir de mercredi certains retours du Royaume-Uni, pays dans lequel une variante du coronavirus a été identifiée. BioNTech a annoncé être capable de fournir rapidement un vaccin contre cette variante. La campagne de vaccination commencera dimanche dans l'Hexagone.
L'ESSENTIEL

L'Union européenne a donné son feu vert lundi au vaccin contre le Covid-19 Pfizer-BioNTech, ouvrant la voie au lancement après Noël des vaccinations dans les 27 Etats membres. La France va autoriser à partir de mercredi, sous réserve de test Covid négatif, certains retours en provenance du Royaume-Uni. La première campagne de vaccination contre le Covid-19 débutera dimanche dans notre pays, a annoncé le ministre de la Santé Olivier Véran mardi soir sur TF1. BioNTech se dit capable de fournir un nouveau vaccin "en six semaines" en cas de mutation du virus. En France, les derniers chiffres de l'épidémie de Covid-19 font état de 61.702 morts depuis le début de l'épidémie, dont 802 décès rapportés mardi.

Les informations à retenir :

  • L'état de santé d'Emmanuel Macron, positif au Covid-19, "demeure stable" mardi, selon l'Élysée
  • La nouvelle souche du Covid-19 découverte au Royaume-Uni serait plus contagieuse, mais les experts américains en doutent
  • BioNTech rassure sur sa capacité de fournir rapidement un vaccin contre la variante
  • Le président américain élu Joe Biden a été vacciné contre le Covid-19
  • L'Union européenne a autorisé lundi le vaccin Pfizer-BioNTech

La France dénombre 61.702 morts du Covid-19, plus de 1.700 nouvelles admissions à l'hôpital

La France a enregistré 11.795 nouvelles contaminations au Covid-19 sur les dernières 24 heures selon les chiffres publiés par Santé publique France mardi, très loin de l'objectif que s'était fixé le gouvernement pour la mi-décembre il y a quelques semaines.

Le nombre de patients en services de réanimation ou de soins intensifs était en baisse rapport à lundi, à 2.728, soit 18 patients de moins dans ces services en 24 heures. Au total, les hôpitaux comptaient 24.964 malades du Covid-19 mardi, soit 269 patients de moins en 24 heures. Plus de 1.700 nouvelles admissions (1.776) ont par ailleurs été rapportées sur cette période. Santé publique France a annoncé 802 décès supplémentaires mardi, ce nombre incluant également les décès survenus dans les Ehpad et autres établissements médico-sociaux ces derniers jours. Le nombre total de morts depuis le début de l'épidémie s'élève à 61.702.

Face à des indicateurs épidémiques toujours aussi élevés, plusieurs professionnels de santé alertent sur un risque de troisième vague au lendemain des fêtes de fin d'année, et appellent à des mesures de restriction supplémentaires, voire même à un confinement préventif pendant le Nouvel An.

L'état de santé de Macron "stable", selon l'Elysée

L'état de santé d'Emmanuel Macron, testé positif au Covid-19 jeudi, "demeure stable" par rapport à lundi, a indiqué mardi l'Elysée. Le président, qui a fêté lundi son 43ème anniversaire, s'est isolé à la résidence officielle de La Lanterne, à Versailles, depuis jeudi soir, jour où il a été testé après avoir souffert de fatigue, toux et courbatures. Il a promis de "rendre compte chaque jour de l'évolution de la maladie". Il a présidé lundi en visioconférence un Conseil des ministres dont des images ont été exceptionnellement diffusées.

Colère de l'opposition contre le projet de loi de gestion des urgences sanitaires

Mardi, au lendemain de la présentation en Conseil des ministres par le Premier ministre Jean Castex du projet de loi instituant un régime pérenne de gestion des urgences sanitaires, la droite et le Rassemblement national sont montés au créneau. Les deux formations politiques craignent que le texte ne mette en place une restriction à la liberté de déplacement conditionnée dans certains cas à la vaccination contre le coronavirus. Mardi soir, le ministre de la Santé Olivier Véran a finalement annoncé que ce texte ne serait pas examiné par le Parlement "dans les prochains mois, avant d'être sorti de la crise" sur TF1.

"Ce texte n'a pas du tout vocation à envisager la vaccination obligatoire contre le coronavirus", a assuré Olivier Véran. Mais, "parce qu'il faut de la confiance pour que les Français se fassent vacciner librement (...), le gouvernement ne proposera pas ce texte devant le Parlement avant plusieurs mois, avant d'être sorti de la crise". "Le débat est clos", a-t-il estimé.

Dans son article 3131‑9, au 6e paragraphe, le projet prévoit que "le Premier ministre peut, le cas échéant (...) subordonner les déplacements des personnes, leur accès aux moyens de transports ou à certains lieux, ainsi que l'exercice de certaines activités à la présentation des résultats d'un test de dépistage établissant que la personne n'est pas affectée ou contaminée, au suivi d’un traitement préventif, y compris à l'administration d’un vaccin, ou d'un traitement curatif". Les Républicains et Marine Le Pen ont réagi avec véhémence à ce projet de loi, comme vous pouvez le lire dans cet article.

Le deuxième confinement, "un exemple d'efficacité" pour Macron

Dans une longue interview accordée à L'Express, Emmanuel Macron estime que "le deuxième confinement est un exemple d'efficacité car nous avons pris la décision au bon moment", c'est-à-dire fin octobre. "Nous l'avons expliqué, les Françaises et les Français ont agi et, par leur action, ont réussi à casser le cycle du virus", explique-t-il. Appelant à être "humble", le chef de l'État affirme que la France est "l'un des pays européens qui se porte le mieux face à cette épidémie à ce stade".

Le vaccin Pfizer-BioNTech validé pour l'UE, les premières vaccinations auront lieu dimanche en France

L'Union européenne a donné lundi son feu vert au vaccin contre le Covid-19 Pfizer-BioNTech, après une validation de l'Agence européenne des médicaments (AEM), ouvrant la voie à un possible début des vaccinations dans l'Union européenne avant la fin de l'année. De son côté, Interpol lance un appel à la vigilance face aux risques de vol pendant l'acheminement des doses de vaccin, depuis les sites de productions jusqu'aux lieux d'injections, comme les Ehpad. Comme nous l'expliquons dans cette article, la police nationale envisage de mettre en place un dispositif spécifique pour garantir le bon déroulé de l'approvisionnement.

Le ministre de la Santé Olivier Véran a visité mardi un immense entrepôt de Seine-et-Marne abritant des rangées de "super-congélateurs" où seront stockées des doses du vaccin anti-Covid "dans quelques jours". Cette plateforme logistique située à Chanteloup-en Brie accueillera ainsi les premières doses de vaccins Pfizer-BioNTech contre le coronavirus. "Chacun de ces vaccins, au moment où il sort du congélateur, a déjà sa destination finale. Il est déjà alloué à un résident, qui va recevoir le vaccin", a expliqué le ministre. La distribution suivra deux circuits logistiques : dans le premier, les vaccins seront acheminés vers six plateformes en France, dont celle de Chanteloup-en-Brie, avant de repartir vers des centres de pré-traitement ; l'autre circuit prévoit un acheminement direct vers une centaine de sites équipés de congélateurs dédiés - essentiellement des hôpitaux - répartis dans les départements.

Les premières vaccinations contre le Covid-19 débuteront dimanche en France, à "très petite échelle" dans des unités de soins de longue durée et établissements pour personnes âgées d'Île-de-France "volontaires", a indiqué mardi la porte-parole du Synerpa, syndicat des maisons de retraite privées. "Cette première phase avec les toutes premières doses de vaccin sera très faible. Nous savons que cela commencera par les unités de soins de longue durée d'Île-de-France, des établissements publics hospitaliers et peut-être quelques établissements privés", a déclaré lors d'une visioconférence Florence Arnaiz-Maumé, déléguée générale du Synerpa.

Le vaccin Moderna administré aux États-Unis

Aux États-Unis, une infirmière du Connecticut a été vaccinée lundi devant les caméras contre le Covid-19 avec le vaccin Moderna, marquant le début de la campagne de vaccination avec ce nouveau remède approuvé en urgence vendredi. Les premières vaccinations issues de cette jeune firme de biotechnologie, une semaine après le début des injections aux États-Unis du vaccin des laboratoires Pfizer-BioNTech, devaient débuter ce lundi en différents points du territoire.

La variante du virus au cœur des débats

La branche européenne de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) va réunir ses membres pour discuter des stratégies face à la nouvelle variante du coronavirus, a annoncé mardi son directeur régional.

De leur côté, les experts américains ont commencé à étudier la nouvelle mutation du Covid-19 repérée notamment en Grande-Bretagne, mais ils ne sont pour l'instant pas convaincus qu'elle soit plus contagieuse que les autres, a indiqué lundi un haut responsable américain. "Il n'y a pas de preuve tangible que ce virus soit effectivement plus contagieux, (mais) il y a des preuves claires qu'il est plus répandu dans la population", a déclaré le conseiller principal du programme gouvernemental de vaccination, Moncef Slaoui.

En France, comme nous vous l'expliquons dans l'article ci-dessous, l'exécutif se méfie d'un possible calcul politique des autorités britanniques sur le danger de cette nouvelle souche :

Le Royaume-Uni de plus en plus isolé, des retours possibles vers la France dès mercredi

La France autorise à partir de mercredi, sous réserve de test Covid négatif, le retour du Royaume-Uni des Français et des personnes qui résident en France ou dans l'espace européen ou "doivent effectuer des déplacements indispensables", a annoncé mardi Matignon. Les personnes concernées seront "systématiquement soumises à l’obligation de disposer,  avant le départ, du résultat d’un test négatif (au Covid-19) de moins de 72 heures", soit PCR, soit antigénique, à condition qu'il soit sensible au nouveau variant mis en évidence outre-Manche, a précisé Matignon.

La nouvelle variante du coronavirus a pourtant suscité la méfiance vis-à-vis des flux en provenance du Royaume-Uni. Plusieurs pays ont décider de suspendre les arrivées de voyageurs en provenance du Royaume-Uni. À commencer par la France, qui avait décidé cette suspension à partir de minuit, dans la nuit de dimanche à lundi, pour 48 heures. Elle concernait tous les déplacements de personnes, "y compris liés aux transports de marchandises, par voie routière, aérienne, maritime ou ferroviaire". 

La Commission européenne a recommandé mardi aux Etats membres de l'UE de faciliter la reprise du trafic avec le Royaume-Uni pour les "voyages essentiels" et pour "éviter les ruptures de la chaîne d'approvisionnement". Cette recommandation, qui vise à permettre à des milliers de citoyens de l'UE et du Royaume-Uni de rentrer chez eux, sera examinée mardi soir par les ambassadeurs des pays membres de l'UE.

Cela n'a pas empêché l'Irlande de prolonger mardi et au moins jusqu'au 31 décembre la suspension de ses liaisons aériennes avec la Grande-Bretagne. "La Commission (européenne) donne des arguments légaux, mais nous devons aussi tenir compte de l'aspect sanitaire", a expliqué le ministre des Transports, Eamon Ryan, lors d'une conférence de presse, expliquant qu'il fallait "éclaircir ce qu'il se passe avec cette variante". Les liaisons maritimes, nombreuses en ferrys, n'ont en revanche pas été arrêtées. Le gouvernement espagnol a également annoncé mardi que les restrictions imposées sur les vols en provenance du Royaume-Uni seraient maintenues deux semaines, jusqu'au 5 janvier, et étendues au trafic maritime. Mardi matin, l'Allemagne a prolongé "jusqu'au 6 janvier" la fermeture de ses frontières avec le Royaume-Uni et l'Afrique du Sud.

La liste des pays "s'éloignant" du Royaume-Uni n'avait cessé de s'allonger lundi, puisque le Portugal, l'Allemagne, l'Italie, les Pays-Bas, la Belgique, la Norvège, le Danemark ou encore la Finlande ont aussi mis en place des mesures similaires.

L'Irlande va par ailleurs instaurer un troisième confinement pour lutter contre la croissance "extraordinaire" du nouveau coronavirus, avec néanmoins certains assouplissements et des exceptions pour les fêtes de Noël, a annoncé mardi le Premier ministre Micheal Martin. Le gouvernement a décidé de retourner à son plus haut niveau d'alerte à partir du 24 décembre et jusqu'au 12 janvier, consistant à demander aux gens de rester chez eux, avec néanmoins certains "ajustements spécifiques" : certains magasins non-essentiels pourront rester ouverts, mais les soldes de janvier devront être reportées. Des visites entre foyers différents seront permises jusqu'au 26 décembre inclus. Les écoles resteront ouvertes.

Quid de l'efficacité du vaccin face à la nouvelle souche ?

Le régulateur européen des médicaments a déclaré lundi qu'il n'existait "aucune preuve" permettant de dire que le vaccin Pfizer-BioNTech ne protégerait pas contre cette nouvelle souche du coronavirus. On fait le point dans cet article sur l'efficacité du vaccin contre cette variante qui inquiète toute l'Europe.

BioNTech est capable de fournir un nouveau vaccin "en six semaines" en cas de mutation du virus, comme l'a indiqué son co-dirigeant, Ugur Sahin, mardi matin. "En principe la beauté de la technologie de l'ARN messager est que nous pouvons directement commencer à concevoir un vaccin qui imite complètement la nouvelle mutation", a-t-il ajouté.

Aux frontières, les contrôles des Français partis skier à l'étranger s'intensifient

Par ailleurs, les Français qui partent skier à l'étranger peuvent être amenés à présenter à la frontière, après leur séjour, un test Covid de moins de 72 heures depuis samedi. S'ils en sont dans l'incapacité, "des arrêtés de mise en quarantaine" peuvent alors être pris. Ses consignes, qui font suite aux annonces de Jean Castex le 2 décembre, ont été passées aux préfets des zones frontalières.

Plus de 1.7 million de morts 

La pandémie a fait au moins 1.703.500 morts dans le monde depuis son apparition, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles mardi en milieu de journée. Plus de 77,2 millions de cas d'infection ont été officiellement diagnostiqués depuis le début de l'épidémie, dont plus de 18 millions aux États-Unis. Les États-Unis restent le pays le plus touché avec 319.466 morts officiellement comptabilisés, suivis par le Brésil (187.291 décès), l'Inde (146.154), le Mexique (118.598) et l'Italie (69.214).