Manuel Valls était l'invité d'Europe 1 dans "Le Grand Rendez-vous". 2:10
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Ariel Guez , modifié à
Invité du "Grand Rendez-vous" sur Europe 1, l'ancien Premier ministre et actuel conseiller municipal à Barcelone Manuel Valls est revenu sur la gestion de la crise sanitaire du coronavirus en France. Interrogé sur les faibles stocks de masques chirurgicaux, il explique qu'aucun "Etat n'avait prévu une telle pandémie", mais il reconnaît qu'il faudra "revenir sur les choix des dernières années". 
INTERVIEW

Au micro d'Europe 1, dans Le Grand Rendez-vous, l'ancien Premier ministre Manuel Valls est revenu dimanche sur les stocks d'État de masques chirurgicaux et FFP2, alors que la France risque d'en manquer pour le début du déconfinement. Le gouvernement de Manuel Valls, et plus largement l'exécutif dirigé par François Hollande de 2012 à 2017, sont accusés de ne pas avoir su conserver les stocks stratégiques de masques constitués lors de la crise de la grippe aviaire de 2009. 

"Il faudra revenir sur ce qui s’est passé lors des dernières années. Les choix qui ont été faits en 2011 et 2013 de décentraliser l’organisation des stocks de masques doivent être questionnés", a déclaré Manuel Valls. "Avec la plus grande modestie et l'humilité nécessaire, sans donner de leçons, je veux dire qu’aucun État n'était vraiment préparé à une telle pandémie, aucun. Et personne n’avait prévu de donner des masques à tous les Français", a-t-il dit. 

 

 

"Personne n'avait prévu une telle pandémie" 

"Il y avait bien sûr des plans pour se préparer à des pandémies grippales. Quand j’étais Premier ministre, nous avons dû faire face au virus Ebola", raconte Manuel Valls. "On a réagi parce qu’on avait des protocoles, et on a mis en place une Task Force qui était pilotée par Jean-François Delfraissy, l’actuel président du Conseil scientifique (...) Mais personne n’avait prévu une telle pandémie", a concédé l'ancien Premier ministre. 

Alors, cette expérience n’aurait-elle pas dû justement alerter l'État sur le risque d’une telle crise ? "À un tel niveau, touchant tout le pays et organisant la paralysie de son économie, non", répond l’ancien Premier ministre. "Les pays qui étaient les mieux préparés, comme la Corée du Sud et Taïwan, sont des pays qui avaient déjà connu de telles pandémies", conclut-il.