sdf sans abri coronavirus 1:23
  • Copié
Jean-Sébastien Soldaïni, édité par Margaux Lannuzel , modifié à
Alors que la ministre en charge du Logement a demandé l'activation du Plan Grand froid dans les départements du nord de la France, les services d'accueil des personnes sans-abri doivent cette année composer avec la contrainte du Covid-19, en respectant un espace minimum de 4m² par personne. 

La ministre en charge du Logement, Emmanuelle Wargon, demande à ce que le Plan Grand froid soit activé sans délai dans les départements du nord de la France, de la Bretagne vers l'Alsace en passant par l'Île-de-France, où les températures pourront descendre jusqu'à -8 degrés, mercredi. Des températures glaciales, face auxquelles il s'agit de proposer des solutions d'hébergement aux sans-abri… Avec, cette année, une contrainte particulière : celle du Covid-19

"Desserrer pour éviter les clusters"

Le défi tient en une phrase : "desserrer pour éviter les clusters". Concrètement, il faut mettre le plus d'espace possible entre les sans-abri hébergés, à raison de 4m² par personne au minimum dans un centre spécialisé ou dans une auberge de jeunesse. "On est face à un casse-tête", explique au micro d'Europe 1 Sabrina Boulfrad, directrice du Service d'accueil et d'orientation de Paris. 

"Si nous avons à choisir entre une ouverture de gymnase et louer des chambres d'hôtel, on va privilégier l'hôtel", quitte à payer plus cher, indique-t-elle. "On a quelques gymnases, mais on peut accueillir beaucoup moins de personnes qu'on en aurait accueilli les années précédentes."

200.000 places d'hébergement par jour

Les gymnases, pourtant déserts en ce moment, sont en effet un dernier recours car le risque de cluster y est important. Mais malgré ces contraintes, le "Grand froid sera plus facile à gérer cette année", assure un conseiller ministériel. Le nombre de places en hébergement d'urgence n'a en effet jamais été aussi élevé en France : 200.000 chaque jour, soit 50.000 de plus que l'an dernier à la même époque. Des places créées, en grande partie, pour faire face au premier confinement.