Un essai thérapeutique a-t-il rendu des patients plus vulnérables face aux mutations du coronavirus ? (photo d'illustration). 1:09
  • Copié
Mathieu Charrier, édité par Margaux Lannuzel , modifié à
Des médecins ont administré des poches de sang de personnes guéries du Covid-19 à des patients immunodéprimés dans le cadre d'un essai thérapeutique… qui aurait permis une "réplication plus rapide" de variants du virus. 

D'où viennent les fameux variants du coronavirus, dont les autorités ont de plus en plus de mal à recenser les cas sur le sol français ? Après le britannique, dont au moins 1.000 personnes sont atteintes d'après le président du Conseil scientifique Jean-François Delfraissy, les variants sud-africain ou brésilien inquiètent. Et une nouvelle piste émerge quant à l'origine de ces contaminations. 

Des poches de sang de personnes guéries

On le sait déjà, ces variants seraient apparus chez des patients immunodéprimés, c'est-à-dire des malades dont les défenses immunitaires sont amoindries. Information supplémentaire : pour certains de ces patients, contaminés au Covid, les médecins leur ont administré des poches de sang de personnes guéries du virus afin qu'elles leur transmettent, en quelque sorte, leurs anticorps.

Or, "il est possible que la réponse immunitaire apportée par ce plasma de convalescent ait bloqué les virus qui étaient reconnus par les anticorps" mais qu'elle ait également "permis l'émergence, la réplication plus rapide d'un autre variant par lequel le patient avait été affecté", estime Morgane Bomsel, spécialiste des vaccins au CNRS. 

Ce n'est donc pas le fait que le patient soit immunodéprimé qui aurait déclenché la mutation, mais le fait qu'on lui administre ce plasma. D'ailleurs, cet essai thérapeutique a depuis été abandonné.