Tourisme : la saison démarre bien mais "7 millions" de Français restent indécis

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Mathilde Durand
La crise sanitaire du Covid-19 a modifié les projets de vacances des Français et 86% d'entres eux envisagent de rester dans l'Hexagone. Pour les professionnels, la situation pourrait encore s'améliorer. "Il y a encore sept millions de nos concitoyens qui ne savent pas s’ils pourront partir ou non cet été", assure Didier Arino, directeur de Protourisme, sur Europe 1.
INTERVIEW

Les vacances d'été arrivent à grand pas, et dans cette période de crise sanitaire liée au Covid-19, les projets estivaux des Français ont évolué. Selon un sondage effectué auprès de 2.000 personnes par les 13 régions métropolitaines, 86% d'entres eux devraient rester dans l’Hexagone pour profiter de leurs congés, alliant prudence et envie d'espaces naturels. Par ailleurs, la moitié des sondés indiquent que ces vacances seront "différentes" des précédentes. Didier Arino, directeur de Protourisme, cabinet conseil dans le secteur du tourisme, souligne sur Europe 1 l'importance des 7 millions de potentiels vacanciers, qui ne savent pas encore s'ils pourront partir et peuvent encore choisir un séjour tricolore. 

Sept millions de Français encore indécis

"Il y a encore sept millions de nos concitoyens qui ne savent pas s’ils pourront partir ou non cet été", assure-t-il. "Tous ceux qui doivent rattraper le retard accumulé parce qu’ils n'ont pas pu travailler pendant les mois de confinement. C’est notamment le cas de toutes les professions libérales, des artisans, tous ceux qui ont des incertitudes quant à la pérennité de leur emploi et qui attendent le dernier moment pour réserver leurs vacances... On pourrait avoir de bonnes surprises avec des réservations de dernières minutes pour ceux qui n’ont pas encore choisi entre partir ou rester à la maison." Un réel espoir de sauver la saison touristique pour les professionnels du secteur

Pour convaincre les indécis, les destinations tricolores se sont lancées dans des opérations de séduction. TER à un euro en Occitanie, chèques-cadeaux dans la Manche, activités remboursées dans les Landes... "Cette année il y a de belles opportunités un peu partout", constate Didier Arino. "Il faut en profiter !"

Un tourisme de proximité

Selon Didier Arino, les réservations connaissent une accélération à la montagne et dans les stations balnéaires, malgré un léger retard dans les établissements d'hébergements payants. "Les réservations dans les locations de meublés ont du retard pour une raison simple, c’est que 25% de l’offre a été reprise par les propriétaires, qui ne les mettent plus en location", analyse le consultant. "Les campings avaient beaucoup de retard mais ils accélèrent les réservations. Ils ne sont plus qu’à 15% de retard par rapport à l’an passé."

"On a une fréquentation qui est très bonne, notamment ce week-end et la semaine qui vient pour les acteurs du tourisme, et surtout dans les résidences secondaires", se réjouit Didier Arino. Selon lui, le confinement et l'éloignement forcé des familles a bouleversé les projets estivaux des Français, qui multiplient les visites aux grands-parents ou les cousinades. "L’an passé, 40% de nos concitoyens partaient en vacances dans leurs régions ou dans les régions de proximité. Cette année c’est 52%, cela veut dire que c’est un tourisme non seulement franco-français mais un tourisme de proximité qui est plébiscité."