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Stupéfiants au volant : 7% des Français ont déjà conduit après avoir consommé de la drogue, alerte AXA Prévention

Alexandre Dalifard - Mis à jour le . 3 min
Les conducteurs âgés de 18 à 34 ans sont 12% à admettre avoir déjà consommé des stupéfiants avant de conduire.
Les conducteurs âgés de 18 à 34 ans sont 12% à admettre avoir déjà consommé des stupéfiants avant de conduire. AFP / © FRANCOIS GUILLOT / AFP

En France, 7% des automobilistes admettent avoir déjà conduit sous l'influence des stupéfiants, selon un rapport publié ce jeudi par AXA Prévention. Mais cette consommation au volant est plus importante chez les jeunes (12%) et les professionnels (14%). Certains consommateurs estiment même que la drogue peut avoir un effet bénéfique sur leur conduite.

Un constat inquiétant pour la sécurité routière. Dans son 21e baromètre du comportement des Français sur la route, publié ce jeudi, AXA Prévention s’est particulièrement intéressée à la consommation de drogues des automobilistes. Et les résultats sont préoccupants.

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La conduite sous l’influence de stupéfiants, qui se banalise en France, est en nette croissance chez les plus jeunes et les professionnels. Plus alarmant encore, ces consommateurs sont nombreux à estimer que ces substances "peuvent améliorer leur conduite ou renforcer leur vigilance", précise le communiqué. Malgré la prévention sur l’usage de drogues au volant, les risques sont largement sous-estimés.

Les jeunes et les professionnels sous les radars

Dans le détail, le rapport informe que 7% des automobilistes français reconnaissent avoir déjà conduit sous l’emprise de stupéfiants. Mais ce pourcentage augmente nettement chez les 18-34 ans. Les conducteurs de cette tranche d’âge sont 12% à admettre avoir déjà consommé ces substances avant de conduire. Et pour les professionnels, c’est le double de la moyenne nationale. 14% des conducteurs de véhicules de société avouent cette consommation au volant.

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"On sait bien qu'aujourd'hui, pour le cannabis, c’est environ 35 millions d’expérimentateurs et à peu près 5 millions d’usagers dans l’année. C’est très important, c’est un véritable phénomène de société. Ceux qui le font prennent le risque lorsqu’ils sont chez eux ou quand ils l’achètent, mais après il y a le problème d’être au volant tout simplement", déplore Eric Lemaire, président d'AXA Prévention, présent en exclusivité radio au micro d'Europe 1.

Une mauvaise perception des dangers

Dans son rapport, AXA alerte également sur la perception du danger des stupéfiants au volant. Si l’ensemble des Français (95%) en sont conscients, les consommateurs âgés de 18 à 34 ans semblent, au contraire, ignorer les impacts négatifs. L’étude révèle même que 43% d’entre eux jugent que ces drogues "peuvent avoir un effet bénéfique sur leur conduite ou leur vigilance".

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"Cela veut vraiment dire que, dans notre pays, il y a un déficit très important de communication. Et c’est bien pour ça que nous prenons la parole aujourd’hui", assure Eric Lemaire. Car, selon cette enquête, seul un Français sur deux se dit être suffisamment informé sur les conséquences des stupéfiants.

Ce sondage illustre donc un certain mal-être de la société, déconnectée de la réalité. "On parle beaucoup de santé mentale aujourd’hui. C’est un grand sujet national", insiste-t-il. Concrètement, les consommateurs français de stupéfiants donnent quatre raisons pour justifier leur consommation avant de conduire. Cette dernière répond principalement à un besoin de se détendre (38%). Mais elle est aussi liée au stress (19%) ou à la volonté d’améliorer son moral (18%).

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En revanche, elle sort parfois de la sphère privée puisque "17% des concernés déclarent en faire usage sur leur lieu de travail et 29% lors de soirées festives", indique le communiqué. "Il y a peut-être un problème de base qui fait qu’on a envie de trouver des substances différentes psychoactives qui, malheureusement, lorsque vous êtes sur la route, sont mortifères", estime le président d'AXA Prévention.

Le protoxyde d'azote, nouveau fléau

Mais alors, de quelles drogues parle-t-on ? Pour les 18-34 ans, le cannabis et CBD sont les substances les plus consommées. Sauf que 9% des consommateurs de cette tranche d’âge admettent également toucher à la cocaïne, aux amphétamines et l’ecstasy ainsi qu’au protoxyde d’azote. Ce dernier, un gaz hilarant réputé pour ses effets euphorisants de courte durée, devient un véritable fléau chez les jeunes.

Problème : il n’est pas encore considéré comme un stupéfiant et n’est pas détecté lors des contrôles routiers. Pour rappel, début novembre, un étudiant de 19 ans est mort à Lille, percuté par un chauffard qui fuyait les forces de l’ordre. Le conducteur était en situation de refus d’obtempérer et avait consommé du protoxyde d’azote.