Protoxyde d’azote : l’incroyable histoire de 30 tonnes saisies puis cambriolées par des complices des trafiquants
Il y a plus d'un an, six personnes étaient interpellées puis relâchées, malgré la saisie de 30 tonnes de gaz hilarant par les autorités. En cause, le fait que la substance soit considérée comme vénéneuse, ce qui empêche l’autorité judiciaire et policière d’agir efficacement contre ce type de trafic. Pire, la saisie a été partiellement volée alors que les suspects étaient en garde à vue.
L’affaire remonte au mois d’avril de l’année dernière. Les enquêteurs de la Brigade de répression du banditisme (BRB) de Versailles suivent de très près une équipe de trafiquants de stupéfiants. Cette fois-ci, pas de cannabis ou de cocaïne, mais des bonbonnes de protoxyde d’azote.
Le trafic aurait rapporté environ 300.000 euros aux malfaiteurs
Un curieux manège se met en place, la marchandise vient de Pologne, puis elle est déchargée, stockée et redispatchée à Ballainvilliers, petite commune de 5.000 habitants en Essonne. Six individus sont interpellés durant l’été. Et la saisie est conséquente : 30 tonnes de gaz hilarant, 40.000 euros en espèces, des véhicules et même des armes. Ce trafic aurait rapporté environ 300.000 euros aux malfaiteurs.
Mais, pendant la garde à vue, des complices ont cambriolé les deux entrepôts où était stockée la marchandise saisie, et une partie d’entre elle a disparu. Malgré les preuves, et un mode opératoire typique des organisations criminelles, les six suspects ont finalement été relâchés.
Le tribunal leur a même permis quelques mois plus tard de demander la restitution des palettes de protoxyde d’azote, pour la simple et bonne raison que cette substance n’est pas considérée comme une drogue. Son éventuel trafic ne peut donc pas faire l’objet de techniques policières intrusives, au même titre que pour les produits stupéfiants.