Augustin de Romanet était l'invité d'Europe 1, mardi matin. 4:28
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Margaux Lannuzel , modifié à
Invité d'Europe 1, mardi matin, le président directeur général du groupe ADP (Aéroports de Paris), Augustin de Romanet a affirmé que le mouvement vers la mise en place de certificats de vaccination nécessaires pour voyager était "en route", malgré les questions éthiques qu'il pose. "Des documents de ce type vont être mis en place dans le monde."
INTERVIEW

Va-t-on vers la mise en place d'un passeport sanitaire permettant de se déplacer à la seule condition d'avoir été testé, ou d'avoir reçu le vaccin contre le coronavirus ? Sans en porter le nom, "ce mouvement est en route", a estimé sur Europe 1 le président directeur général du groupe ADP, Augustin de Romanet, mardi matin. "Des documents de ce type vont être mis en place dans le monde", estime-t-il. 

"Donner une garantie, une force probatoire"

"Aujourd'hui, vous avez beaucoup d'acteurs privés qui mettent en place des certifications sanitaires (...) qui visent à permettre de donner une garantie, une force probatoire à la qualité du laboratoire et du résultat du test", affirme le PDG d'ADP, citant l'exemple de pays du Maghreb, où "on a parfois des inquiétudes de laboratoires qui ne sont pas forcément aussi professionnels que dans d'autres régions du monde." 

"Je suis sollicité tous les jours par des acteurs privés, qui me disent : 'Monsieur de Romanet, nous voulons vous proposer des passeports sanitaires'. Je leur dis : 'Non, ça n'est pas un passeport, un passeport c'est la prérogative de la puissance publique. Ce que vous voulez mettre en place, c'est un certificat, une espèce de garantie.'" Et le PDG d'assurer que la mise en place de tels certificats est prônée par "des sociétés françaises", sans citer de noms. 

Des débats au Parlement "nécessaires"

Face à ces initiatives, l'enjeu est désormais de réguler le débat entre sécurité et liberté, selon le responsable. "La question du passeport sanitaire, elle a été traitée par les pouvoirs publics en France, qui sont hostiles à l'idée même d'interdire de voyager aux personnes qui ne sont pas vaccinées. Néanmoins, il faut prendre garde au fait que ce que nos concitoyens attendent, et aussi dans l'ensemble des pays du monde, c'est l'efficacité."

Personnellement "favorable" à "des mesures qui permettent de limiter au maximum l'arrêt de l'économie pour sauver des vies", Augustin de Romanet jugerait toutefois "orwellien" de "tomber dans un système dans lequel au motif que vous n'êtes pas vacciné, vous ne pouvez plus franchir la porte de votre boulangerie". Car, selon lui, le débat se pose à "toute la société", et pas seulement au secteur des transports. "Demain matin, ce qui est en jeu, c'est en réalité toute votre vie sanitaire : vous aurez les tests Covid, vous aurez les vaccins Covid, mais vous aurez peut-être aussi votre groupe sanguin, vos dernières analyses de laboratoires, etc."

Et de conclure : "Il faut trouver un équilibre, dans lequel des débats au Parlement, évidement, seront nécessaires."