Pas-de-Calais confiné le week-end : une mesure "absolument" indispensable selon le préfet

Arras
Arras entame son premier week-end de confinement. © DENIS CHARLET / AFP
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Guilhem Dedoyard , modifié à
Le Pas-de-Calais entame son premier week-end de confinement après la décision du gouvernement jeudi. Pour le préfet du département, Louis Le Franc, invité d'Europe 1 samedi, cette décision était "absolument" indispensable en raison de l'évolution de l'épidémie. Sans "cet effort au mois de mars, je pense qu'on s'orienterait vers un confinement au mois d'avril", dit-il.
INTERVIEW

Confiner le Pas-de-Calais durant les week-ends était-il nécessaire ? Pour Louis Le Franc, préfet du département, la décision était "absolument" indispensable au vu de la circulation du Covid. Face à une incidence très élevée, empêcher au maximum les déplacements du samedi 6 heures au dimanche 18 heures apparait être, selon lui, la seule possibilité pour éviter un reconfinement total dans les semaines à venir. S'il entend mettre en œuvre les moyens nécessaires pour faire respecter les mesures, notamment dans les zones fortement fréquentées, il compte aussi sur le civisme des Pas-de-Calaisiens.

Les hôpitaux "au bord du point de rupture"

Ce qui ne fait "absolument" pas de doute, selon Louis Le Franc, c'est que la décision prise jeudi de confiner le Pas-de-Calais pour quatre week-ends est la bonne. Au micro d'Europe 1, il énumère plusieurs raisons. "La première est un taux d'engorgement des admissions hospitalières qui est très élevé. 90 % des hôpitaux ont malheureusement leurs lits occupés et 60 % d'entre eux sont des personnes atteintes du Covid".

Cela signifie que les hôpitaux sont "au bord du point de rupture". Une situation qui s'explique par "un taux d'incidence très élevé, le deuxième au niveau national, juste après les Alpes-Maritimes", détaille-t-il. Une circulation notamment causée par un fort taux de pénétration des variants. A cela s'ajoute la fatigue des équipes, avec une pandémie qui dure depuis longtemps. Face à ce constat, le confinement partiel est "la marge" qui va permettre "d'éviter des transferts de patients à l'extérieur du département", affirme le préfet.

Le risque d'un confinement total en avril

L'autre risque est que, sans ces mesures, la situation dégénère encore. Aussi, si les habitants du département "ne font pas cet effort au mois de mars, je pense qu'on s'orienterait vers un confinement au mois d'avril", estime Louis Lefranc. Le préfet considère toutefois que cela n'est pas inéluctable grâce à cette décision concernant les week-ends ainsi qu'à ses mesures relatives aux "règles de protection sanitaire, la distanciation, au comptage et à la jauge" dans les magasins, fixée à un client par 10 m². 

Pour s'assurer du bon respect de l'arrêté préfectoral, un "dispositif agrandi" de forces de l'ordre est mis en place. "Je leur ai demandé de veiller à ce que les surfaces commerciales respectent de manière rigoureuse les règles du protocole sanitaire", explique Louis Le Franc. A cet arrêté, il ajoute des recommandations concernant la limitation des déplacements, notamment en direction de Dunkerque, dans le Nord, où l'incidence a explosé avec plus de 1.000 cas pour 100.000.

Le "pari de la confiance" 

Pour cela, il croit au civisme des habitants et rappelle que "la population du Pas-de-Calais est très respectueuse de la réglementation, vertueuse". Il souligne aussi que dans les communes entre Saint-Omer et Boulogne "la population a pris conscience de la gravité du problème", ce qui a permis une baisse de l'incidence. Louis Le Franc estime donc faire le "pari de la confiance" pour sortir de la situation actuelle du département et inverser les courbes épidémiques.