En plein confinement, les jeux d'argent en ligne sont une occupation qui peut vite tourner à l'addiction. (Image d'illustration) 1:26
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Romane Hocquet, édité par Romain David
Quelque 200.000 comptes ont été créés sur les sites agréés de poker en ligne depuis le début de la crise sanitaire. L'explosion des jeux d’argent en ligne pendant le confinement inquiète toutefois les addictologues qui ne sont plus en mesure de suivre leurs patients.

Avec le confinement, vous cherchez sûrement des occupations pour tuer le temps... Pour certains, ce sont les jeux d'argent en ligne, à commencer par le poker. Le jeu attire de plus en plus d'adeptes, faute de paris sportifs, à l'arrêt à cause du confinement. Pour le poker en ligne, il existe désormais plus de 500.000 comptes de joueurs actifs en France sur les sites agréés, contre 300.000 avant la crise sanitaire déclenchée par le nouveau coronavirus.  Europe 1 a rencontré Cédric.

"Il m'est arrivé de jouer à 8 heures du matin"

"Je ne me fixe pas de limites, il y a des journées où je fais une quinzaine de parties par exemple", confie Cédric. "C'est hyper dangereux, il faut que je fasse attention." Avec le confinement, ce passionné de courses de chevaux a laissé tomber les paris hippiques. Coincé chez lui en télétravail, il s'est mis au poker en ligne. Un passe-temps sans fin, admet ce joueur : "Il y a des sessions de jeu toute la journée, et du monde 24 heures sur 24. Il m'est arrivé de me lever, de me connecter et de jouer à 8 heures du matin", avoue-t-il. "Je suis en train de me demander si j'allais réinjecter de l'argent parce que le confinement dure ..."

L'inquiétude des addictologues

D'autres ont déjà craqué. Ces dernières semaines, les mises ont quasiment triplé sur les sites de paris en ligne. Pour les addictologues, il est difficile d'agir sur des patients confinés avec leurs écrans. "Si vous pouviez sortir, aller voir des amis ... Là, on s'adapte à une situation inédite", explique à Europe 1 l’addictologue Bernard Antoine. "On leur propose de regarder un film, de faire un exercice de respiration. On fait ce qu'on peut."

Ce médecin démuni redoute surtout l'après-confinement, car même si le quotidien reprend son cours, les addictions, elles, perdurent.