Des hôtels vont bientôt accueillir des malades du covid-19. 1:45
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Jean-Jacques Héry, édité par Séverine Mermilliod
Pour libérer des lits dans les hôpitaux, certains hôtels vides accueillent déjà des personnes atteintes de covid-19 mais asymptomatiques, ou guéries mais encore contagieuses. C'est le cas du "Première classe", un hôtel de Perpignan qui a été réquisitionné par la Préfecture, où vit Paul depuis une semaine. Il témoigne sur Europe 1.

La mise en place d'"hôtels Covid", capables d'accueillir des personnes contaminées par le covid-19 mais asymptomatiques ou faiblement malades, s'accélère. Certains hôtels devaient même se mettre à disposition jeudi soir. Ce devrait être le cas pour 300 hôtels du groupe Accor, qui se disent prêts à accueillir des malades. Jusqu’à présent, seule une poignée d'hôtels accueillent des patients, dont un Ibis à Poitiers et un Première Classe (Louvre Hotels Group) à Perpignan. Ce dernier a été réquisitionné il y a trois semaines par la préfecture des Pyrénées Orientales, qui prend en charge les frais d’hébergement et de restauration.

"L'essentiel, c'est d'être vivant"

"C'est bien qu'il y ait les hôtels, cela peut permettre d'éviter la contagion", dit Paul, qui vient de passer treize jours difficiles à l'hôpital. Depuis une semaine, il se repose dans une chambre d'hôtel de 15 m2 dans cet hôtel de Perpignan. Comme les autres malades, il était volontaire pour ne pas rentrer chez lui trop tôt.

 

"On est soignés, on a la télé incluse, on peut marcher dehors, on discute à une distance de 2 mètres, chacun a son masque, on a la famille qui nous appelle... On prend bien la vie, parce que l'essentiel, c'est d'être vivant."

Le personnel soignant s'adapte

Les repas sont déposés devant les portes et pris individuellement dans les chambres. Quant à la prise en charge, elle est assurée par un médecin et une infirmière. "Cela demande un petit peu d'adaptation de faire des soins dans un hôtel, parce qu'on n'a pas de pharmacie, pas de matériel, pas le chariot qu'on imagine quand une infirmière est à l'hôpital dans lequel elle a ses poubelles, son matériel...", explique Pauline Mouly, infirmière pour médecins sans frontière, qui visite ainsi jusqu'à 35 chambres. Sa tenue de travail : un masque, une charlotte, des lunettes, une surblouse en plastique et une paire de gants.

Les patients ne peuvent quitter l'hôtel qu'après autorisation du médecin, une fois qu'ils ne sont plus contagieux.