Le confinement peut-il avoir de sérieuses répercussions sur de jeunes relations de couple ? C'est la préoccupation d'Angèle, une jeune fille timide qui, après avoir passé un certain temps avant de tomber dans les bras d'un garçon, lui aussi de nature réservée, a enfin osé franchir le pas. Mais cet étape est intervenue juste avant le confinement, et maintenant elle a peur de perdre la complicité de son couple. Dans "Sans Rendez-vous" ce mercredi, la sexologue et psychanalyste Catherine Blanc la rassure et explique que la relation va "pouvoir se refaire", même s'il faut composer avec "les peurs liées au déconfinement".
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La question d'Angèle
"J’ai rencontré un garçon juste avant le confinement, nous avions mis d’ailleurs un moment avant de nous retrouver dans les bras l’un de l’autre, et enfin oser un peu d’intimité. Mais avec l’épidémie je crains que nous ayons perdu notre complicité et que la timidité revienne. J’ai peur de devoir à nouveau franchir toutes les étapes, qu’en pensez-vous ?"
La réponse de Catherine Blanc
"S'ils perdent leur complicité naissante ce ne sera pas à cause du confinement, mais tout simplement parce qu'ils ont du mal à l'instaurer. Ce sont des personnes qui sont certainement dans la difficulté de créer du lien, et quand filialement ils osent, c’est le confinement. D'autant que la situation leur a donné une bonne planque, mais ce pourrait-être la même chose avec les vacances d'été, un déplacement professionnel... Il ne faut pas grand-chose quand on n’est si peu prêt à sortir de sa coquille pour se donner toutes les excuses d’y rentrer.
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Dans la mesure où ils ont fait des efforts, qu’ils y ont trouvé du plaisir et un tant soit peu de confiance en eux, ils retrouveront ce chemin-là petit à petit. Des choses ont déjà été écrites, et cette situation est peut-être l'occasion de raconter les temps de silence. Mais bien sûr, il faudra faire avec le temps de latence du confinement et les peurs liées au déconfinement : à savoir se confronter de nouveau aux autres. Si je suis quelqu’un qui a du mal à entrer en relation avec l’autre, et si toutes les personnes que je croise sur mon chemin représentent un risque de contamination au coronavirus, cette difficulté est accrue. Il va donc falloir faire avec le réel.
Cette relation va néanmoins pouvoir s’accorder encore du temps au prétexte des gestes barrières, mais aussi pouvoir se refaire, et les sourires s’échanger malgré les masques.
Peut-être que le déconfinement va au contraire les libérer et qu’ils vont griller les étapes en se disant 'on n’a qu’une vie' ?
C’est possible pour des personnes qui ont la psychologie de se dire que le pire est de louper les étapes de sa vie. Mais pour les gens timides, pudiques, qui ont le sentiment que la mise en extérieur représente un danger, ils sont capables d’oublier leur existence et de louper beaucoup de trains."