Fin du permis de conduire à vie, visites médicales, numérisation... quelles sont les nouvelles réglementations du sésame rose ?
Mardi, les députés européens ont voté en faveur d'une réforme du permis de conduire dans l'Union européenne. Fin du permis à vie, visites médicales, numérisation, retrait à l'étranger... Quelles sont les nouvelles réglementations visant à réduire le nombre d'accidents de la route ?
Près de 20.000 personnes perdent la vie chaque année sur les routes européennes. Un fléau auquel les députés européens ont décidé de s'attaquer en votant en faveur d'une réforme du sésame rose. Pour se faire, les parlementaires ont axé le texte autour de quatre grands points, à savoir, la fin du permis à vie, de nouvelles réglementations pour les jeunes conducteurs, la généralisation du permis numérique et l'impossibilité de "se soustraire à un retrait de permis à l'étranger". Des mesures au double objectif de sécuriser les routes et réduire le nombre d'accidents routiers.
La fin du permis à vie ?
C'est terminé, le petit carton rose ne sera plus valable à vie mais 15 ans, pour les voitures et les motos. Une durée de validité que les États membres de l'Union européenne pourront décider de réduire à dix ans, si le permis de conduire fait également office de papier d'identité. De leurs côtés, les permis poids lourds restent inchangés et toujours valables cinq ans.
À ceci s'ajoute une nouvelle règle vis-à-vis des visites médicales. Les conducteurs devront effectivement se soumettre à un rendez-vous médical, "qui comporte notamment des examens ophtalmologiques et cardiovasculaires", avant toute demande d'obtention ou de renouvellement du permis de conduire.
Des visites médicales qui pourront être imposées plus régulièrement aux conducteurs de 65 ans et plus, en fonction du bon vouloir des pays de l'UE. Et pour cause, ces derniers peuvent décider indépendamment de réduire la durée de validité des seniors et de les soumettre ainsi à des examens médicaux ou à des cours de remise à niveau.
Les jeunes conducteurs
Si en France, un permis probatoire est déjà délivré aux jeunes conducteurs, pour la première fois, cette règle entre en vigueur dans l'ensemble de l'Union européenne. Un permis donc probatoire durant deux ans, qui imposera différentes règles et sanctions aux automobilistes novices.
Une attention particulière sera alors portée sur leur consommation d'alcool au volant, sur leur port de la ceinture et sur les moyens mis en place dans l'habitacle pour protéger les enfants.
Par ailleurs, une vigilance accrue sera portée au moment de la formation des nouveaux conducteurs, notamment sur la vulnérabilité des autres usagers de la route. De cette manière, "les nouvelles exigences en matière de formation et d'évaluation mettront davantage l'accent sur la sensibilisation aux risques qu'encourent les piétons, les enfants, les cyclistes et les autres usages vulnérables de la route".
Exécution du retrait de permis à l'étranger
Les eurodéputés ont sonné le glas des comportements routiers dangereux à l'étranger. Si jusqu'à présent, une personne condamnée pour un délit routier dans un pays pouvait continuer de sillonner les autres routes européennes, ce ne sera désormais plus possible.
De fait, toute décision de "retrait, de suspension ou de restriction d'un permis de conduire" dans un pays, sera transmise aux autres États membres afin de "garantir l'exécution transfrontière des sanctions". Une façon de protéger l'ensemble des routes européennes des chauffards.
Une transmission des informations qui va de paire avec la numérisation des permis de conduire. Alors qu'il est déjà possible de dématérialiser le sésame et de l'avoir sur un téléphone mobile, ce dispositif devrait à terme "devenir le principal format de permis dans l'UE". Il sera toutefois possible de réaliser une demande de permis physique.