Guadeloupe 1:01
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Johanna Chabas avec AFP, édité par Laetitia Drevet
Après des mois sans touristes, les hôteliers de Guadeloupe attendent avec impatience l'arrivée de clients pendant les fêtes. Mais en pleine pandémie de Covid-19, cet afflux inquiète une partie de la population. Les autorités tentent de se montrer rassurantes. 

Depuis quelques jours, les atterrissages s'enchaînent sur le tarmac de l'aéroport de Guadeloupe. Chaque appareil déverse un flot de passagers venus passer les fêtes sur l'île. Dans les hôtels, fermés ou au ralenti depuis avril, on se prépare à un mois de décembre chargé. Un afflux qui ravit les hôteliers mais inquiète une partie de la population, en pleine pandémie de Covid-19.

Les hôteliers sont ravis...

Arthur, co-gérant d’une maison d’hôtes à Pointe-à-Pitre, attend les touristes avec impatience. Avec la crise sanitaire, son taux de remplissage était passé de 80% à 20% en moyenne ces derniers mois. "La Guadeloupe vit beaucoup du tourisme donc on est très affectés. Depuis mars, il n’y a presque pas de réservations, en tout cas pas de touristes qui viennent de métropole vers les Antilles. Actuellement c’est la haute saison, donc c'est vraiment le moment pour un retour." 

Depuis le deuxième déconfinement, les compagnies aériennes font carton plein et ont même ajouté des lignes depuis l'aéroport parisien Roissy-Charles-de-Gaulle. Le rythme d'une cinquantaine de vols par semaine est prévu jusqu'à la rentrée scolaire de janvier. 

... mais la population s'inquiète

Ce retour à un semblant de normalité inquiète cependant les habitants de l'île. Elle se remet à peine de la deuxième vague de l'épidémie qui continue, bien que très fortement ralentie, à faire des victimes. Les réseaux sociaux grouillent d'ironie, de méfiance et de questionnements, relève l'AFP. "Prêts pour un confinement en janvier ?", s'inquiètent les uns, quand d'autres parlent de "crimes d'Etat", en rappelant inlassablement les déficiences du CHU. 

Du côté des autorités, on se veut pourtant rassurer. Valérie Denux, la directrice générale de l'Agence régionale de santé (ARS), rappelle que le risque est très fort en "intra familial", alors qu'on se crispe sur "les touristes". A l'aéroport, les services de l'Etat distribuent des flyers aux arrivants, rappelant les mesures en vigueur sur l'île et les acteurs du tourisme ont été briefés.