157.000 manifestants en France selon la police, 300.000 pour la CGT... Ce qu'il faut retenir de ce 1er-Mai
Les organisations syndicales ont appelé à battre le pavé jeudi 1er mai, jour de la fête du Travail. Selon la CGT, plus de 300.000 personnes ont manifesté partout en France, tandis qu'à Paris, un stand du Parti socialiste a été dégradé. Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen se sont également exprimés. Suivez notre direct.
Menaces sur l'emploi incarnées par les suppressions de postes chez le géant de l'acier ArcelorMittal, "crise du travail" mais aussi inquiétudes pour la paix et la stabilité dans le monde : les traditionnels cortèges du 1er-Mai ont fait entendre jeudi, des craintes et des revendications diverses des salariés.
Les principales informations :
- 260 rassemblements partout en France selon la CGT, le cortège parisien s'est élancé peu après 14 heures
- La CGT annonce une journée de mobilisation le 5 juin contre la réforme des retraites
- Plus de 300.000 manifestants en France, selon la CGT
- Le 1er-Mai est un rassemblement "politique" et "antiraciste", affirme Jean-Luc Mélenchon
- "Ils veulent nous voler 2027, ils n'y arriveront pas !", lance Marine Le Pen
- Un stand du PS dégradé lors de la manifestation à Paris
- Bruno Retailleau dénonce l'attaque "absolument lamentable" et "inacceptable" visant des élus socialistes
157.000 manifestants en France, dont 32.000 à Paris, selon la police
Quelque 157.000 personnes ont défilé jeudi en France à l'occasion du 1er-Mai, avec un cortège parisien composé de 32.000 manifestants, soit une participation en hausse par rapport à 2024 (121.000), surtout à Paris, selon la police.
La CGT a de son côté comptabilisé un peu moins de 300.000 personnes. Les autorités ont indiqué que la participation avait presque doublé à Paris. Lors du défilé parisien, quatre manifestants (des élus et militants socialistes) ont été légèrement blessés et 72 personnes ont été interpellées, dont 52 à Paris, avec 28 personnes placées en garde à vue, dont 19 dans la capitale.
Bruno Retailleau dénonce l'attaque "absolument lamentable" et "inacceptable" visant des élus socialistes
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a dénoncé jeudi l'attaque "absolument lamentable" et "inacceptable" visant des élus et militants du Parti socialiste, dont quatre ont été "blessés légèrement", lors de la manifestation parisienne du 1er-Mai.
"Malheureusement, il y a des élus du Parti socialiste qui étaient devant un local et qui ont été pris à partie. (...) Il a fallu donc les exfiltrer. C'est absolument lamentable. C'est inacceptable. Je veux dénoncer celles et ceux qui ont ce genre de pratiques violentes et qui ciblent des partis parfaitement démocratiques", a lancé Bruno Retailleau, interrogé par BFM TV depuis le centre de commandement parisien.
"Nous ne laisserons rien passer", prévient Olivier Faure
Le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a dénoncé "la violence de fanatiques" et affirmé que le PS ne laisserait "rien passer" après les violences qui ont visé plusieurs de ses élus et militants pendant le défilé du 1er-Mai à Paris. "Des dépôts de plainte sont en cours. Nous ne laisserons rien passer. Nous n'accepterons jamais la violence de fanatiques qui ne servent aucune cause et détruisent les combats collectifs", a-t-il déclaré sur X, en remerciant "le service d'ordre et les militants qui se sont interposés avec courage pour éviter le pire".
34 interpellations à Paris
Une source policière indique à Europe 1 que 34 interpellations ont eu lieu à Paris. Par ailleurs, une vingtaine de black blocs ont été interpellés boulevard Diderot, toujours dans la capitale, précise cette source. Cinq membres des forces de l'ordre ont également été blessées.
Un stand du PS pris à partie à Paris
Un stand du Parti socialiste a été pris à partie par des black blocs en marge de la manifestation parisienne. "Nous condamnons fermement cette violence qui nuit au combat social", écrit sur X la formation politique.
Le chef de file des députés socialistes, Boris Vallaud a également dénoncé jeudi, des "violences graves et inacceptables" et a promis de saisir la justice après une bousculade dont ont été victimes des militants et élus socialistes pris à partie dans le cortège parisien du 1er-Mai.
Selon un journaliste de l'AFP, des manifestants habillés de noir, certains portant des drapeaux antifa, ont vivement interpellé et bousculé élus et militants PS qui avaient un stand sur le trajet de la manifestation. "Tout le monde déteste le PS", ont scandé ces manifestants hostiles à la présence socialiste dans une ambiance tendue.
Le député socialiste Jérôme Guedj qui avait dû quitter un rassemblement dimanche contre l'islamophobie, a dû être écarté du cortège, selon des images de télévision. Interrogée sur LCI pour savoir si les socialistes n'étaient pas les bienvenus dans le cortège, la secrétaire général de la CGT, Sophie Binet a répondu que "ce sont les violences qui ne sont pas les bienvenues dans ces cortèges".
Plus de 300.000 manifestants en France, selon la CGT
Plus de 300.000 personnes ont manifesté jeudi en France à l'occasion du 1er-Mai, dont 100.000 à Paris, selon un bilan à la hausse de la CGT à l'AFP, alors que le chiffre des autorités n'était pas immédiatement disponible.
"Cette journée de manifestation est une grande réussite, nous avons recensé 270 manifestations dans toute la France et à ce stade nous comptons 250.000 manifestantes et manifestants, donc le bilan total sera supérieur", a affirmé dans l'après-midi sur LCI la numéro un du syndicat, Sophie Binet.
Peu après la centrale a révisé son chiffre à la hausse en faisant état de "plus de 300.000" manifestants dont 100.000 à Paris. L'an dernier, le syndicat avait comptabilisé 210.000 manifestants en France (dont 50.000 à Paris) et les autorités 121.000. Selon les premières estimations, ils étaient près de 32.000 manifestants à Paris.
13 interpellations à 15h30 à Paris
À 15h30, on dénombre 13 interpellations, la plupart pour une participation à un groupement en vue de commettre des violences ou des dégradations à Paris, affirme une source à Europe 1.
Des heurts se sont produits jeudi, dans le centre de Nantes, au cours de la manifestation pour le 1er-Mai, qui a réuni 5.000 personnes personnes, a indiqué la préfecture, précisant qu'il y avait eu quinze interpellations. Peu après 12H30, aux abords de la préfecture, les forces de l'ordre ont chargé des manifestants et ont fait usage de canons à eau, selon un photographe de l'AFP.
La préfecture de Loire-Atlantique a indiqué sur X que "des manifestants ont dégradé la préfecture et jeté des projectiles ainsi que des mortiers contre les forces de l'ordre". "La police a riposté en utilisant des canons à eau et gaz lacrymogène", a-t-elle ajouté.
"Ils veulent nous voler 2027, ils n'y arriveront pas !"
Condamnée à 5 ans d'inéligibilité dans l'affaire des assistants parlementaires du RN, Marine Le Pen s'est exprimée sur le sujet ce jeudi. "Ils veulent nous voler 2027, ils n'y arriveront pas", a-t-elle notamment lancé.
Marine Le Pen dénonce une "saignée sociale" et parle d'une agriculture "en voie de désintégration"
Plusieurs jours après l'annonce de suppressions de poste dans des sites ArcelorMittal dans le nord et l'est de la France, Marine Le Pen a dénoncé "une saignée sociale s'abat sur des millions de Français frappés par l'insécurité économique". En marge du meeting du RN à Narbonne dans l'Aude, elle a également évoqué la question de l'agriculture française qu'elle considère comme étant "en voie de désintégration".
Pour Jean-Luc Mélenchon, le 1er-Mai est un rassemblement "politique" et "antiraciste"
Le 1er-Mai est un rassemblement "politique" et "antiraciste", a déclaré jeudi le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, lors d'une prise de parole devant ses militants en marge de la traditionnelle manifestation des syndicats pour la fête du Travail à Paris.
"Le 1er-Mai est pour nous un rassemblement antiraciste et les racistes de toutes les périodes, de toutes les époques, l'ont toujours su", a martelé le créateur de LFI en fustigeant le "racisme" et "l'islamophobie", des "inventions des puissants pour diviser le peuple".
La figure de proue de la gauche radicale française s'est également prononcée pour une "nationalisation d'ArcelorMittal" où quelque 600 suppressions de postes ont été annoncées, à l'instar des autres forces de gauche. Alors que les syndicats accusent régulièrement LFI de ne pas assez respecter leur indépendance, le triple candidat à la présidentielle a également justifié sa vision politique de la manifestation.
"C'est par la politique que nous sommes unis", a-t-il déclaré. "Pendant si longtemps, ce furent les syndicats qui unifiaient le 1er-Mai et la classe ouvrière du monde entier. Eh bien aujourd'hui, hélas, une telle unité n'a pas été possible. C'est donc à la politique de faire son travail et de dire +il faut changer le monde si vous voulez changer le travail+", a-t-il appuyé.
260 rassemblements en France
Pour la journée internationale des travailleurs, la CGT a recensé quelque 260 rassemblements en France. La centrale de Montreuil a appelé avec la FSU, Solidaires et des organisations de jeunesse (Union étudiante, Unef, Fage, USL) à défiler "contre l'extrême droite, pour la paix, les libertés et la justice sociale".
Si - comme l'an dernier - l'intersyndicale ne sera pas unie pour l'occasion, le numéro un de FO Frédéric Souillot défilera aux côtés de ses homologues, dont la cheffe de file de la CGT Sophie Binet, dans le cortège parisien.
Le cortège parisien s'est élancé
La manifestation parisienne s'est élancée peu après 14h depuis la place d'Italie. Le cortège prend la direction de la place de la Nation. Environ 30.000 personnes sont attendues dans la capitale.
La CGT annonce une journée de mobilisation le 5 juin
La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a salué jeudi, à Paris, une "réussite" de la mobilisation du 1er-Mai avec "des centaines de milliers" de manifestants, annonçant une nouvelle journée de manifestation et de grèves le 5 juin pour réclamer "l'abrogation de la réforme des retraites".
"Nous sommes des centaines de milliers (de manifestants) mobilisés dans toute la France", a affirmé Sophie Binet peu avant le départ du cortège parisien vers 14h, assurant que la journée était déjà une "réussite" avec des manifestations "plus nombreuses que l'année dernière". "La question sociale ne doit pas disparaître des radars", a-t-elle notamment affirmé en assurant que la CGT serait aux côtés des salariés ciblés par des plans sociaux comme ceux d'ArcelorMittal, STMicroelectronics ou Jennyfer.
Des tensions et des dégradations à Nantes
Des tensions sont survenues jeudi dans le centre de Nantes au cours de la manifestation pour le 1er mai, qui a réuni plusieurs milliers de personnes, a constaté un photographe de l'AFP. Peu après 12h30, les forces de l'ordre ont chargé des manifestants et ont fait usage de canons à eau, selon un photographe de l'AFP, qui a constaté plusieurs interpellations.
La préfecture de Loire-Atlantique a indiqué sur X que "des manifestants ont dégradé la préfecture et jeté des projectiles ainsi que des mortiers contre les forces de l'ordre". "La police a riposté en utilisant des canons à eau et gaz lacrymogène", poursuit-elle, en invitant notamment les passants à "éviter le secteur".