1er-mai : à Paris, un fleuriste brave l’interdiction d’embaucher pour vendre son muguet
Alors que les employeurs n’ont pas le droit d’embaucher ce jour-là sous peine d’amende, certains chefs d'entreprise tiennent malgré tout à ouvrir boutique. Dans le 7ᵉ arrondissement de Paris, Luc, fleuriste depuis 33 ans, dénonce un flou réglementaire et refuse de tirer le rideau en ce jour clé pour la profession.
Un véritable casse-tête pour les petits commerçants. Au 1ᵉʳ mai, les chefs d'entreprises n'ont pas le droit d'embaucher du personnel. Ils s'exposent sinon à des amendes de 750 euros par salarié embauché, 1.500 euros si l'employé est mineur. Luc est fleuriste dans le 7ᵉ arrondissement à Paris et ouvre malgré tout son commerce en bravant cette interdiction. En ce 1ᵉʳ mai, il a mis en évidence ses brins de muguet sur le comptoir. Depuis 33 ans, il a toujours ouvert ses portes lors de la fête du travail.
"C'est une fête aussi très importante pour les fleuristes, donc on est ouvert tous les 1ᵉʳˢ mai. Il faut parler aussi du muguet qui est produit par des ouvriers français. Il faut quand même les faire travailler. Si on coupe l'herbe sous le pied de ces producteurs, par manque de vente, c'est sûr que ça va créer des problèmes.", déplore-t-il.
"C'est un flou général, mes clients se demandaient si j'allais ouvrir"
A priori, Luc a le droit de travailler puisqu'il est le patron de sa boutique et qu'il a mis au repos son employé. Mais selon lui, les règles cette année concernant le droit d'ouvrir ou non pour un fleuriste sont vraiment peu précises.
"C'est un flou général, mes clients se demandaient si j'allais ouvrir. Donc tout le monde est un peu perdu. On sent aussi pas mal de gens qui ne vont pas venir nous voir parce qu'on est fermé, puisque tout est flou, tout est compliqué", s'alarme le fleuriste parisien.
Et comme chaque année, Luc a sa petite astuce. Il a sollicité l'aide de sa fille et de son fils pour travailler à ses côtés. Une aide importante, d'autant que les clients commencent à venir peu à peu acheter des brins de muguet.
Le 1ᵉʳ mai représente en moyenne 10% du chiffre d’affaires annuel des fleuristes, selon les derniers chiffres datant de 2019 de la Fédération française des artisans fleuristes.
