Covid-19 : la France repasse sous la barre des 4.000 patients en soins critiques

Le nombre de patients en services de soins critiques est repassé sous la barre des 4.000 pour la première fois depuis mi-mars.
Le nombre de patients en services de soins critiques est repassé sous la barre des 4.000 pour la première fois depuis mi-mars. © Martin BUREAU / AFP
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Rémi Duchemin, avec AFP , modifié à
Après six mois de vie au ralenti, la France retrouve un semblant de normalité mercredi, avec la réouverture des terrasses et de certains lieux culturels. Le pays repasse d'ailleurs sous la barre des 4.000 patients en soins critiques. En fin de matinée, l'Union européenne a annoncé un accord pour permettre l'entrée sur son territoire des voyageurs vaccinés. 

Cette fois, ça y est ! Après de longs moins de restrictions liées à l’épidémie de coronavirus, les Français peuvent enfin aller boire un verre ou se restaurer en terrasse, se rendre au cinéma et aux musées. Le pays repasse d'ailleurs sous la barre des 4.000 patients en soins critiques, ce qui n'était pas arrivé depuis deux mois.

Un vent de liberté souffle dans d’autres pays, comme l’Autriche, les Etats-Unis ou le Canada. Olivier Véran espère de son côté "tourner la page" de la pandémie "en novembre ou décembre". Même si dans certaines régions du monde, qui n’ont pas le même accès aux vaccins, l’épidémie reste à un niveau élevé. En fin de matinée, les Vingt-Sept ont annoncé un accord pour permettre l'entrée dans l'UE aux voyageurs entièrement vaccinés. Suivez l’évolution de la situation en direct.

Les principales infos à retenir

- La décrue se poursuit dans les hôpitaux, avec moins de 4000 patients en soins critiques

- Les vingt-sept pays membre de l'UE ont annoncé un accord pour permettre l'entrée des voyageurs vaccinés

- La France se déconfine partiellement avec la réouverture des terrasses et de certains lieux culturels

- Olivier Véran espère "tourner la page" de la pandémie "en novembre ou décembre"

La baisse se poursuit en réanimation

Selon le dernier bilan de Santé Publique France publié mercredi, 19.050 nouveaux cas de covid-19 ont été déclarés ces dernières 24h, contre 21.498 mercredi dernier. La France compte désormais 108.210 décès au total, soit +141 en 24 heures. Par ailleurs, le pays repasse sous la barre des 4.000 patients dans les services de soins critiques, avec 3.862 malades (soit 153 de moins que mardi).

Le total des personnes hospitalisées pour cause de Covid-19 est de 21.347, contre 22.058 la veille.

Un accord des Vingt-Sept pour permettre l'entrée dans l'UE aux voyageurs entièrement vaccinés

Les représentants des Etats membres se sont mis d'accord mercredi pour permettre l'entrée dans l'UE aux voyageurs de pays tiers ayant reçu les doses nécessaires de vaccins anti-Covid autorisés au niveau européen, a-t-on appris de sources européennes. A l'approche de la saison touristique estivale, les ambassadeurs des 27 ont approuvé cette recommandation proposée par la Commission européenne, qui n'est toutefois pas d'application contraignante.

En terrasse, Macron salue "un petit moment de liberté retrouvée" 

Enfin ! Les Français peuvent à nouveau se restaurer ou boire un verre en terrasse, ces dernières étant limitées à 50% de leurs capacités d'accueil et à six personnes par table. Emmanuel Macron et son Premier ministre Jean Castex ont donné l'exemple en prenant mercredi matin un très médiatique café en terrasse non loin de l'Elysée pour illustrer, selon les mots du chef de l'Etat, "un petit moment de liberté retrouvée qui est le fruit de nos efforts collectifs". 

Les restaurants et cafés devront attendre le 9 juin pour accueillir des clients en salle. Ces derniers jours, les cafetiers qui peuvent rouvrir  - les autres bénéficieront encore d'aides de l'Etat - se sont activés pour être fin prêts, livrés en caisses de boissons et fûts de bière, terrasses proprettes et installées. Certains ont ouvert des créneaux de réservation, déjà remplis.

Et les Français, eux, semblent ravis de retrouver les terrasses. "Je suis comme délivrée, je savoure", s'exclame sur Europe 1 Catherine, venue boire un café dans une brasserie parisienne du 15e arrondissement de Paris. Plus de témoignages dans cet article

Cinémas, théâtres et musées français peuvent de nouveau accueillir le public - masqué - avec des jauges maximales de fréquentation. Et le début du couvre-feu est retardé de deux heures, de 21h à 6h. Enfin, les grands centres commerciaux peuvent eux aussi rouvrir, et de préparent dans une certaine effervescence. Retrouvez ici notre reportage.

C'est sous les applaudissements de la première cinquantaine de visiteurs que le musée du Louvre a ouvert ses portes vers 9h. "J’ai sauté sur l’occasion. On a tellement été privés de culture et de musées que là on en profite", explique un visiteur matinal au micro d'Europe 1. Quelques mètres plus loin, un jeune homme fait la queue, sourire aux lèvres. "J’avais envie de visiter à nouveau des musées. Et quoi de plus beau à Paris que le Louvre ?" 

Une déconfinement qui en inquiète certains

Cette réouverture, attendue par beaucoup, est pourtant redoutée par certains. Il y a ceux qui ont déjà attrapé le Covid et qui ont peur de le contracter à nouveau, ceux qui estiment que ce relâchement arrive trop tôt, ceux enfin qui avaient pris l'habitude de rester dans le confort de leur intérieur. tous souffrent de ce que les spécialistes appellent le syndrome de la cabane. "Avoir une réticence à s'adapter à un énorme changement - puisque là, d'un seul coup, on retrouve une vie quasi-classique -, c'est normal", rassure Christophe Debien, psychiatre au CHU de Lille. Retrouvez ici notre enquête

Enfin, à Paris, certains riverains s'inquiètent des possibles nuisances qui pourraient accompagner la réouverture notamment des terrasses. Invitée mercredi matin d'Europe 1, la maire de paris Anne Hidalgo a annoncé qu'elle avait choisi de faire confiance aux tenanciers de bar, mais elle a tout de même revenu que des sanctions étaient prévues pour les abus. 

Véran espère "tourner la page" en "novembre ou décembre"

On peut espérer "tourner la page du Covid" en "novembre ou décembre" prochains, si de nouveaux variants qui contournent la vaccination n'ont pas émergé d'ici là, a estimé mercredi le ministre de la Santé, Olivier Véran.

"Je pense qu'en novembre ou décembre prochains, au coeur de l'automne ou à l'approche de l'hiver, s'il n'y a pas eu de nouveaux variants (...), parce que nous aurons suffisamment vacciné et que nous ne voyons pas émerger de vague épidémique, alors nous pourrons véritablement considérer que la pandémie est derrière nous", a déclaré Olivier Véran sur LCI.

Levée progressive des motifs impérieux en outre-mer, sauf en Guyane

Le gouvernement commence mercredi à supprimer l'obligation de justifier d'un motif impérieux pour les voyages depuis ou vers les territoires d'outre-mer, sauf en Guyane où le nombre de contaminations augmente. L'obligation de présenter un test PCR négatif de moins de 72H reste valable pour toutes les destinations.

Les motifs impérieux sont levés dès mercredi entre l'hexagone et les îles de Saint-Pierre-et-Miquelon et de Saint Barthélémy. Ils le seront le 9 juin entre l'hexagone et la Guadeloupe, la Martinique, et Saint-Martin. A la même date, l'obligation d'avoir un motif impérieux disparaîtra, mais uniquement pour les voyageurs vaccinés qui auront reçu deux doses, entre l'hexagone, la Réunion, Mayotte, mais également la Polynésie française, où les voyageurs vaccinés seront aussi dispensés de quarantaine.

Pour la Nouvelle-Calédonie, le gouvernement local a décidé de limiter les vols réguliers à destination du caillou au moins jusqu'au 30 octobre 2021. Les motifs impérieux sont maintenus pour les déplacements en provenance et à destination de l'hexagone. Pour Wallis et Futuna, les discussions sont encore en cours avec les autorités locales.

L'UE proposera à l'OMC une alternative à la levée des brevets

L'UE sera "constructive" à l'OMC pour évaluer une levée des brevets de vaccins anti-Covid, voulue par Washington, mais proposera d'abord des mesures permettant d'augmenter rapidement la production, a affirmé mercredi la Commission européenne.

"Accélérer la production et partager les vaccins fabriqués plus largement et plus rapidement à un coût accessible, c'est la seule solution efficace pour combattre cette pandémie partout", a déclaré le vice-président de l'exécutif européen, Valdis Dombrovskis.

La Commission soumettra "bientôt" à l'OMC une "proposition" pour "faciliter les échanges et mettre de l'ordre dans les restrictions d'exportation" des pays producteurs, a-t-il déclaré au Parlement européen. L'UE proposera d'"étendre la production, en obtenant des garanties des laboratoires" et "de clarifier et faciliter les flexibilités" des règles régissant la propriété intellectuelle pour permettre des "licences obligatoires" -- octroyées par une autorité nationale, encadrées et assorties d'une indemnisation financière pour le détenteur du brevet.

Plus de 3,4 millions de morts dans le monde

La pandémie a fait au moins 3.406.803 morts dans le monde depuis fin décembre 2019, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles mercredi à 10H00 GMT. Après les États-Unis (587.219), les pays comptant le plus grand nombre de morts sont le Brésil (439.050), l'Inde (283.248), le Mexique (220.746), et le Royaume-Uni (127.691).